10/10/2025                                                                            
                                    
                                                                            
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POLITIQUE AU RDC CONGO.
🇨🇩 L’Accord Économique Suspendu, la Paix Fragilisée : Washington, Kinshasa et Kigali au Bord de la Rupture
Chers patriotes, bienvenue dans ce nouveau rendez-vous d’analyse, où l’actualité brûlante des Grands Lacs se joue à la croisée de la diplomatie internationale et des tensions militaires sur le terrain.
Alors que Washington espérait arracher un accord historique entre Kinshasa et Kigali pour relancer la paix et ouvrir la voie aux investissements, la signature du cadre économique régional a été reportée sine die.
Derrière cette décision, se cachent des enjeux stratégiques majeurs : la présence persistante des troupes rwandaises en RDC, les contradictions des acteurs internationaux, et l’incertitude d’un processus de paix qui vacille à chaque étape.
Un Accord qui Devait Tout Changer
Le Cadre d’intégration économique régionale, négocié sous l’égide des États-Unis, devait symboliser une ère nouvelle : transformer le conflit en opportunité économique, en stabilisant une région cruciale pour les chaînes mondiales d’approvisionnement en cobalt, coltan, cuivre, or et lithium.
Mais sur le terrain, la guerre a repris. Depuis janvier, les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon de multiples rapports, ont repris deux grandes villes stratégiques du Nord-Kivu, réveillant les spectres d’un passé sanglant.
Face à cette menace, Washington, sous l’impulsion du conseiller spécial pour l’Afrique Massad Boulos, a tenté de bâtir un accord global mêlant désescalade militaire et promesses d’investissements massifs. Le plan prévoyait un retrait progressif des troupes rwandaises, la fin des opérations du FDLR, et la création d’un cadre économique commun pour attirer les capitaux étrangers.
Mais le délai de 90 jours fixé pour la mise en œuvre de ces mesures a expiré fin septembre, sans le moindre résultat tangible.
Kinshasa Dit Non
Pour Félix Tshisekedi, aucune signature ne sera possible tant que des troupes étrangères fouleront le sol congolais.
Selon plusieurs sources, près de 7 000 soldats rwandais seraient toujours présents à l’Est.
Signer dans ces conditions, estime Kinshasa, reviendrait à légitimer une occupation militaire et une agression déguisée.
De son côté, Kigali continue de nier tout soutien au M23, prétendant que ses déploiements sont défensifs, justifiés par la présence du FDLR à la frontière.
Washington, embarrassé, tente de sauver les apparences. Un diplomate rwandais a confié que le texte du REIF était prêt à être signé, mais que la délégation congolaise s’est retirée à la dernière minute.
La Maison-Blanche espérait une signature symbolique cette semaine, en prélude à une rencontre bilatérale à la fin octobre. Mais la fermeté de Kinshasa bouleverse tout l’agenda américain.
La Diplomatie se Heurte à la Réalité du Terrain
Sur le terrain, la guerre se poursuit.
Les FARDC, appuyées par les Wazalendo, consolident leurs positions, tandis que le M23 multiplie les manœuvres tactiques. Chaque camp accuse l’autre de violer le cessez-le-feu.
Dans ce contexte, parler d’« intégration économique » paraît presque indécent.
À Goma, Rutshuru ou Masisi, les habitants continuent de fuir les bombardements. Des millions de déplacés survivent dans des conditions inhumaines, loin des salons climatisés de Washington.
Une Bataille de Richesses et d’Influences
Le cœur du conflit reste économique : contrôle du coltan, du cobalt et du lithium, matières premières indispensables aux smartphones, aux batteries électriques et à l’industrie militaire.
L’idée américaine était d’imposer une coopération forcée entre le Congo et le Rwanda, afin de sécuriser les chaînes d’approvisionnement occidentales.
Mais pour Kinshasa, partager ses ressources avec un voisin accusé de pillage est inacceptable.
Tshisekedi, soutenu par une opinion publique déterminée, refuse tout compromis perçu comme une trahison nationale.
Derrière cette crise, se joue aussi une bataille d’influence internationale.
La RDC s’appuie sur un soutien africain croissant et dénonce l’agression rwandaise dans tous les forums multilatéraux.
Le Rwanda, lui, conserve l’appui discret de certaines chancelleries occidentales, grâce à son image de modèle de stabilité post-génocide.
Quant aux États-Unis, ils oscillent entre deux impératifs contradictoires : préserver leurs intérêts stratégiques et ne pas fragiliser un allié régional de longue date, Paul Kagame.
Washington à la Croisée des Chemins
Pour Donald Trump et Massad Boulos, ce processus devait être le grand succès diplomatique américain en Afrique, un contrepoids à la montée de la Chine et de la Russie.
Mais la suspension de l’accord révèle les limites de cette stratégie : sans sécurité, aucun investissement durable n’est possible.
Le blocage actuel n’est pas une simple question de protocole, mais un symbole d’absence de confiance entre Kinshasa et Kigali.
Sous pression populaire, Tshisekedi ne peut apparaître faible face à Kagame.
Et Kigali, de son côté, ne veut rien céder sans garantie sur le FDLR et son influence économique dans la région
Une Paix Suspendue à un Fil
La communauté internationale observe avec inquiétude.
Les diplomates africains, plus lucides que leurs homologues occidentaux, avaient averti : Kinshasa ne signera rien tant que les troupes rwandaises resteront sur son territoire.
Ce réalisme africain tranche avec l’optimisme américain.
Pour les populations locales, cette diplomatie à huis clos reste lointaine, presque abstraite.
Pendant que les chefs d’État négocient des lignes budgétaires, les civils continuent de fuir, les écoles ferment, et les enfants meurent de faim dans les camps de déplacés.
Les prochains jours seront décisifs.
Washington veut encore sauver l’accord avant la fin du mois.
Mais chaque jour de re**rd fragilise un peu plus la paix.
Et chaque jour sans progrès diplomatique laisse la place à la logique des armes.
Pour Kinshasa, la priorité reste inchangée : sécuriser le territoire avant toute coopération économique.
Pour Kigali, il s’agit de préserver son influence en se retranchant derrière le prétexte du FDLR.
Pour Washington, il faut désormais choisir entre les principes et les intérêts.
Conclusion
La suspension de l’accord économique n’est pas une simple parenthèse :
c’est le révélateur des fractures profondes qui minent la région des Grands Lacs.
Entre la guerre, les ressources et la souveraineté, la RDC se bat pour exister — et pour que sa voix, longtemps ignorée, soit enfin entendue.
BZG AFRIQUE MÉDIA GROUPE.