02/10/2025
Présidentielle 2025 (Réaction) ¦ Le message de Cabral Libii aux populations de Bamenda, dans le Nord-ouest du Cameroun
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𝐓𝐇𝐀𝐍𝐊'𝐒 𝐁𝐀𝐌𝐄𝐍𝐃𝐀, 𝐈 𝐍𝐎 𝐅𝐈𝐓 𝐅𝐎𝐑𝐆𝐄𝐓 𝐘𝐎𝐔 !
Cher.ère.s frères et sœurs de Bamenda en général et du Nord-Ouest en particulier,
Cher.ère.s camerounais.e.s,
𝐈𝐥 𝐲 𝐚 𝟖 𝐚𝐧𝐬, 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐭𝐚𝐦𝐛𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐠𝐮𝐞𝐫𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐠𝐥𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐬 𝐞𝐬𝐩𝐞́𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐢𝐜𝐢 𝐚̀ 𝐁𝐚𝐦𝐞𝐧𝐝𝐚 𝐞𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐍𝐨𝐫𝐝-𝐎𝐮𝐞𝐬𝐭 𝐞𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐮𝐝-𝐎𝐮𝐞𝐬𝐭.
Il y a 8 ans, que des vies y sont rasées par la gu**le des armes qui crachent la mort et des angoisses ténébreuses.
Il y a 8 ans, que votre histoire, qui est tout aussi la nôtre et celle de toutes les camerounaises et de tous les camerounaises, ensemence des sensibilités à l'échelle nationale, régionale et internationale.
𝐏𝐨𝐮𝐫𝐭𝐚𝐧𝐭, 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐮𝐧 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐛𝐨𝐮𝐭, 𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐥𝐢𝐞𝐧𝐭, 𝐝𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞́ 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐮𝐫 𝐪𝐮𝐢, 𝐢𝐜𝐢, 𝐚𝐜𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐠𝐧𝐞 𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐧𝐮𝐢𝐭𝐬, 𝐪𝐮𝐞 𝐣'𝐚𝐢 𝐞𝐮 𝐥𝐞 𝐛𝐨𝐧𝐡𝐞𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐢𝐥𝐞̀𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞𝐫 𝐜𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐚̀ 𝐁𝐚𝐦𝐞𝐧𝐝𝐚, 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐯𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐦𝐲𝐭𝐡𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐢𝐧𝐬𝐜𝐫𝐢𝐭𝐞 𝐞𝐧 𝐥𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥'𝐞𝐧𝐜𝐲𝐜𝐥𝐨𝐩𝐞́𝐝𝐢𝐞 .
Il y a 8 ans, que j'affirme la conscience d'appartenir à un ensemble national et qu'en toute sincérité, j'admets avec la densité de mes convictions, qu'une solidarité spéciale m'unit à vous cher.ère.s frères et sœurs, vous qui êtes les principales victimes de ce conflit qui dure depuis 8 ans. D'aucuns ont perdu la vie, d'autres ont perdu des êtres chers et des biens, sans oublier ceux qui se retrouvent aujourd'hui loin de leurs familles et de leurs terres, contraint.e.s à la déportation forcée.
Je sens sur ma joue tout coup donné à chaque fille; femme, homme ou enfant du NOSO car ce Cameroun est le mien, le vôtre, le nôtre. L'histoire de ce pays est la nôtre et nul ne peut nier combien les fils et filles du NOSO l'ont enrichi dès les fondements de la Nation par leur patriotisme débordant. 𝐋𝐞 𝐍𝐨𝐫𝐝-𝐎𝐮𝐞𝐬𝐭 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐒𝐮𝐝-𝐎𝐮𝐞𝐬𝐭 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐬 𝐧𝐞́𝐯𝐫𝐚𝐥𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥'𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐛𝐫𝐚𝐬, 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐞𝐫𝐯𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐬𝐮𝐫𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐟𝐢𝐥𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐟𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐨𝐢𝐫.
𝐀𝐢𝐧𝐬𝐢, 𝐣𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐧𝐞 𝐬𝐞𝐫𝐚 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐛𝐨𝐮𝐭 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐥'𝐮𝐧 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐬 𝐚𝐫𝐭𝐞̀𝐫𝐞𝐬 (𝐍𝐎𝐒𝐎) 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞 𝐨𝐛𝐬𝐭𝐫𝐮𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐫𝐭𝐞𝐬 𝐝'𝐡𝐨𝐫𝐫𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐜𝐫𝐮𝐚𝐮𝐭𝐞́𝐬. 𝐍𝐞 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐭𝐨𝐩𝐩𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐠𝐮𝐞𝐫𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐍𝐎𝐒𝐎 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞𝐫 𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐮𝐩 𝐟𝐚𝐭𝐚𝐥 𝐚̀ 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐢𝐛𝐞𝐫𝐭𝐞́, 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐡𝐚𝐫𝐦𝐨𝐧𝐢𝐞 𝐞𝐭 𝐥'𝐞𝐬𝐬𝐨𝐫 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞. 𝐂'𝐞𝐬𝐭 𝐚𝐧𝐧𝐢𝐡𝐢𝐥𝐞𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐧𝐨𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐞̀𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐢𝐱.
J'ai si mal dans ma chair de voir la ruine qui est passée dans cette partie du pays à cause de cette fichue guerre. C'est pourquoi, 𝐣'𝐚𝐢 𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬𝐞́ 𝐝𝐞 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐢𝐧𝐬𝐮𝐥𝐭𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐁𝐚𝐦𝐞𝐧𝐝𝐚 𝐞𝐧 𝐝𝐢𝐬𝐚𝐧𝐭 𝐮𝐧 𝐧𝐨𝐧 𝐜𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐨𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚̀ 𝐚𝐫𝐛𝐨𝐫𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐠𝐢𝐥𝐞𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐞-𝐛𝐚𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐦'𝐚 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐬𝐮𝐠𝐠𝐞́𝐫𝐞́ 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬, 𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞́. Ce n'était guère une défiance, un acte d'opportunisme politique ou une façon de parader. Que nenni! J'ai simplement estimé qu'il aurait été offensant de me protéger moi, alors que le crépitement des armes est devenu votre apanage quotidien, à torses nus. Je suis venu avec une protection militaire contre mon gré comme l'exige le protocole du commandement militaire. Si cela n'avait tenu qu'à moi, vous pouvez me croire, je serais venu sans cette parure. Mais il était hors de question que je porte ainsi une insulte à vos indicibles douleurs en donnant l'impression trompeuse et irréaliste qu'il est possible de vivre ou de marcher à Bamenda sans croiser le regard froid des armes et sans ressentir l'atmosphère tendue.
Je suis donc venu avec l'esprit de celles et ceux qui sont tombés sous les crosses ici et ailleurs dans tout le NOSO parce qu'innocent.e.s à en être victimes et n'en revenir jamais.
Je suis venu, marqué par la nostalgie de tous les nôtres, reclus et forcés à prendre l'exil;
Je suis venu dans les tourments de ces femmes qui ont tout perdu et de ces enfants qui portent déjà, trop jeunes, le fardeau d'une mémoire de cendres car ayant vu s'effondrer leurs écoles, leurs maisons et leurs rêves ;
Je suis venu frété du désenchantement de tous ces IDP qui lisent le temps sur le pain blanc ;
Je suis venu avec la colère de ces filles dont la dignité a été sacrifiée à l'autel de la barbarie ;
𝐉𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐮𝐧 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭 𝐬𝐢𝐧𝐜𝐞̀𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢, 𝐢𝐜𝐢, 𝐨𝐧𝐭 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐩𝐢𝐞́𝐭𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐬, 𝐚𝐬𝐬𝐚𝐬𝐬𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐬.
Ma déférente et pérenne gratitude pour votre présence à notre meeting de ce jour, témoignage visible et vivant de votre bravoure, de votre attachement à la vie et à l'espoir.
𝐌𝐚 𝐝𝐞́𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐧𝐞 𝐠𝐫𝐚𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐟𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐦𝐞𝐭𝐭𝐞𝐳 𝐞𝐧 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐮𝐩𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐠𝐫𝐞̀𝐬. 𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐥𝐥𝐨𝐧𝐬 𝐑𝐄́𝐔𝐒𝐒𝐈𝐑 𝐄𝐍𝐒𝐄𝐌𝐁𝐋𝐄.
𝐏𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐜𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐭𝐬 𝐭𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐞𝐭 𝐫𝐞́𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐯𝐨𝐬 𝐜œ𝐮𝐫𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐥'𝐡𝐨𝐦𝐦𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐚 𝐠𝐫𝐚𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐬𝐢 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐪𝐮'𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐧𝐞 𝐬𝐞𝐫𝐚 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐡𝐚𝐮𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐛𝐫𝐚𝐯𝐨𝐮𝐫𝐞.
𝐓𝐇𝐀𝐍𝐊'𝐒 𝐁𝐀𝐌𝐄𝐍𝐃𝐀, 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐘𝐎𝐔 𝐒𝐎 𝐌𝐔𝐂𝐇.