29/10/2025
*VIH : le Cameroun muscle sa riposte avec le nouvel algorithme de dépistage à trois tests*
_Dans un contexte mondial où la fiabilité du dépistage demeure un pilier essentiel de la lutte contre le VIH, le Cameroun franchit un cap décisif. Le Ministre de la Santé publique, Dr MANAOUDA Malachie, a tenu ce mercredi 29 octobre 2025, au Centre de Coordination des Opérations d’Urgence de Santé Publique (CCOUSP), un point de presse consacré aux avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’algorithme de dépistage du VIH à trois tests._
Adopté en janvier 2024 et consolidé par la décision N°3015 du 8 juillet 2024, le nouvel algorithme à trois tests est aujourd’hui la norme nationale de dépistage, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. Il vise à garantir une précision de diagnostic supérieure à 99 %, dans un contexte où la prévalence du VIH reste contenue à 2,7 % depuis 2017.
*Une couverture nationale effective*
Après une phase pilote menée dans les régions du Centre, du Sud, du Littoral et de l’Ouest, la mise en œuvre a été étendue à l’ensemble du territoire. À ce jour, les dix régions du Cameroun appliquent le nouvel algorithme dans 3 371 formations sanitaires, pour un budget global de 330 millions FCFA. Le dispositif s’appuie également sur 77 organisations à base communautaire, qui participent activement à l’élargissement de l’accès au dépistage, notamment auprès des adolescents, des jeunes et des populations clés.
Le Dr MANAOUDA Malachie a souligné que cette innovation s’inscrit dans la stratégie nationale de triple élimination de la transmission du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B de la mère à l’enfant. Grâce à cette approche intégrée, plus de 85 % des femmes enceintes reçues en première consultation prénatale bénéficient désormais d’un dépistage utilisant le nouvel algorithme, garantissant un diagnostic plus fiable et une meilleure orientation vers les soins.
Par ailleurs, plusieurs innovations visant à renforcer la qualité et la traçabilité des données de dépistage ont vu le jour. Parmi elles, la digitalisation complète du processus de collecte des données grâce à ScanForm, un outil intelligent basé sur l’intelligence artificielle, qui permet de transformer automatiquement les fiches de dépistage en rapports numériques intégrés au système national d’information sanitaire (DHIS2).
En outre, l’intégration de cet algorithme dans les banques de sang contribuera à améliorer la sécurité transfusionnelle sur l’ensemble du territoire. Le Cameroun, pionnier dans cette démarche, a vu ses résultats reconnus sur la scène internationale, avec la présentation de ses travaux dans plusieurs conférences scientifiques et la publication d’articles dans des revues spécialisées telles que Journal of Clinical Virology et Journal of Molecular Diagnostics. Le pays a même reçu un Prix de l’innovation en diagnostic du VIH lors de la conférence CQUIN 2024, tenue en Afrique du Sud.
*Néanmoins, des défis restent à relever.*
En effet,
malgré la baisse du financement extérieur, notamment du PEPFAR et du Fonds mondial, le Gouvernement demeure déterminé à garantir un accès équitable et gratuit aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH, conformément à la vision du Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA. Le Ministre a appelé à une mobilisation accrue des ressources nationales et internationales pour consolider les acquis.
Ainsi donc, conformément aux directives du Chef du Gouvernement et à l’engagement du pays à informer régulièrement l’opinion sur la lutte contre le VIH/Sida, cette rencontre avec la presse nationale et internationale a permis de dresser un bilan d’étape d’une réforme désormais considérée comme un tournant majeur dans la stratégie nationale de dépistage et de diagnostic du VIH.
« Grâce à votre mobilisation, cette innovation est aujourd’hui une réalité dans nos formations sanitaires et au sein des communautés », a affirmé le Ministre, avant de réaffirmer la détermination du Gouvernement à poursuivre la lutte jusqu’à l’élimination du sida comme problème de santé publique d’ici 2030.
Minsante/Celcom