01/08/2024
Les Tikar ont posé quatre problèmes :
1) ils n'ont pas été impliqué dans l'organisation du Ngouon de Magba alors que par le passé, ils participaient à la collecte de Ngnam ngouon, le coordonnateur dans l'arrondissement était même souvent Tikar au nom de Hon.NSA Moussa. Ça veut dire qu'ils ne sont plus considérés.
2) Un événement traditionnel doit se tenir dans une localité et aucun chef traditionnel de la localité n'est impliqué, ne serait-ce que par souci de collaboration, ils ont été informés à travers les médias d'où leur décision de rester à l'écart.
3) Au lendemain des évènements du 3 Février 2023, ils n'ont vu aucun geste d'apaisement de la part du Sultan, et la décision de lancer le Ngouon à Magba sans les impliquer serait selon eux un passage en force visant à les écraser. Car le roi aurait déclaré lors de sa tournée que tous ceux qui vivent dans le Noun, il les considère comme Bamouns. Ils estiment donc que le lancement du Ngouon à Magba sans les associer est une preuve d'assimilation totale ou encore de l'ignorance de leur communauté.
4) le maire prétend détenir des preuves comme quoi, le Ngouon n'est qu'un événement qui cache une action d'épuration ethnique que les Bamouns veulent lancer à Magba. Il déclare qu'il est la première cible et qu'il ne serait plus en sécurité depuis le commencement de cette affaire.
En guise de réponse, le porte parole de la fondation Ngouon a déclaré par rapport aux différents points ci-dessus :
1) L'organisation des Ngnam ngouon fait partir du volet rituel du Ngouon. Ce volet n'est pas encore organisé et le moment venu, ça se fera certainement comme par le passé. L'évènement actuel n'aura rien de rituel, juste l'aspect festif pour épanouir la population. Ce n'est non plus le lancement du Ngouon mais plutôt les pré-sélections, et les intermèdes festives viendront juste pour l'épanouissement et pour le spectacle.
2) L'implication des chefs traditionnels tient à cœur au roi. Mais cela se fera dans le cadre de l'organisation du Ngouon rituel. Les pré-sélections ne concernent que le volet art et culture, les chefs traditionnels peuvent juste inciter leurs sujets à présenter des danses, des objets d'art et autres qui pourraient être sélectionnés et vulgarisés lors du grand événement. Ceci n'est pas une fête coutumière à Magba, loin de nous l'idée de venir opposer deux ou plusieurs traditions.
3) Parlant du geste d'apaisement, il a pris note et il rendra compte à qui de droit. Toutefois, le Ngouon en tant que festival n'est pas la propriété privée du monarque au point où son geste d'apaisement soit considéré comme condition pour la réussite de l'étape de Magba. Que chacun se sente libre et décomplexé.
4) L'on encourage le maire à porter plainte contre tous ceux qui le menaceraient, surtout comme il dit détenir des preuves. La fondation Ngouon ne saurait répondre des menaces qui ne sont pas les siennes. Toutefois, la sécurité et la sérénité pendant le Ngouon est une priorité de la fondation.
Enfin, le sous-préfet a souhaité que chacun se sente responsable de ce qui arrivera au cours de l'événement. Il dit ne pas voir en cette phase du Ngouon une provocation, car même à Garoua où il a servi par le passé, il avait souvent pris part aux activités en prélude au Ngouon, à plus forte raison en plein département du Noun. D'ailleurs, il aurait également participé à la journée de la femme Tikar à Yaoundé plusieurs fois, sans pour autant qu'il y'ai un problème avec les peuples de Yaoundé.
Il a posé le diagnostic d'une insuffisante communication de la part de la fondation Ngouon, d'où l'amalgame qui s'est développé dans les milieux Tikar. Il a donc souhaité que la communication se fasse encore mieux que par le passé, et que chaque participant à la présente réunion relaye à sa communauté ce qui s'est dit ici.
Il a mis en garde la population de Magba contre les fauteurs de trouble des réseaux sociaux qui, selon lui, n'ont rien à perdre à Magba.
Pour finir, il a affirmé avoir signé une déclaration de manifestation publique pour la tenue de l'événement à Magba.