12/07/2025
Poisson ou poulet ? Pas les deux : Quand les serveuses deviennent ministres du budget culinaire.
Ah, les réceptions au pays ! Mariages, funérailles, anniversaires… Tout commence toujours bien : les chaises bien alignées, les nappes repassées, la sono qui crie plus fort que le pasteur du dimanche. Mais une fois que l’estomac commence à chanter l’hymne de la faim, le vrai spectacle commence : le service des plats.
Et là, mes chers amis, surgissent les ministres traiteurs, ces jeunes filles bien habillées, louches à la main, plateau en main, sourire contrôlé, mais regard tranchant comme une machette. Elles ne sont pas là pour blaguer. Une règle non écrite domine leur service : Si tu prends le poisson, tu laisses le poulet. Et gare à toi si tu oses poser une question ! Tu risques un regard qui peut faire fuir un lion affamé.
- Tu veux quoi ? Poisson ou poulet ?
- Je peux avoir les deux, s’il vous plaît ?
- Toi tu crois qu’on a cuisiné chez ta mère ?
Oui, c’est vécu. Et ce n’est pas fini. Quand tu choisis ton bout de viande, attention à ne pas pointer un morceau un peu trop juteux. Tu verras ta main redirigée subtilement vers le plus petit quartier disponible. Le pain pinceau, les boboloh , le piment , par contre, ça déborde de l’assiette apparemment, c’est la seule chose en illimité.
Certains invités ont même développé des stratégies : se faire resservir deux fois, se déguiser avec une autre chemise, ou changer de table discrètement. Mais rien n’échappe à l’œil vigilant des "gendarmes du buffet.
Et pourtant, on ne peut pas leur en vouloir totalement. Parfois, c’est la pression du traiteur, parfois c’est la fatigue… mais souvent, c’est juste l’envie de gérer les stocks comme au FMI.
Moralité : dans une réception au Cameroun, manger à sa faim, c’est un art. Et face aux gardiennes du riz et du poulet, mieux vaut être poli, patient… ou amener son propre sachet en douce..
Changez un peu et laissez-nous tchop tranquillement