21/09/2025
UN APPEL À ISSA TCHORIMA ET À SES PARTISANS. LE PORT DU SERVEAU EST OBLIGATOIRE !
J’ai écouté assez longtemps, et il est temps de parler avec franchise. Issa Tchorima est mon frère, mais lorsque l’avenir du Cameroun est en jeu, ma loyauté va uniquement à la Nation. Aucun lien d’amitié, de parenté ou de politique ne saurait primer sur le devoir que nous devons à notre pays.
Les récentes déclarations de M. Tchorima appellent à un examen sérieux. Il reconnaît que, durant ses longues années comme ministre, il ignorait le problème anglophone. Aujourd’hui pourtant, en quête désespérée de voix, il prétend soudain avoir découvert ce problème et promet d’organiser une table ronde s’il est élu. Ce n’est pas du leadership, c’est de l’opportunisme. Si, lorsqu’il détenait le pouvoir, il n’a pas su reconnaître l’une des crises les plus profondes de notre pays, pourquoi devrions-nous lui faire confiance pour la résoudre maintenant ?
M. Tchorima, vous ne pouvez pas jouer sur deux tableaux. Soit vous avez été aveugle face à la souffrance de millions de Camerounais pendant des décennies, soit vous êtes resté volontairement silencieux pour protéger votre position. Dans les deux cas, c’est inacceptable. Les vrais dirigeants ne se cachent pas derrière l’ignorance, et ceux qui reconnaissent l’injustice sans la dénoncer en deviennent complices.
Votre bilan parle plus fort que vos discours de campagne. Comme ministre de la Communication, vous avez supervisé le déclin de la CRTV, malgré vos promesses de modernisation. Vous avez défendu le régime face à des rapports crédibles sur des violations des droits humains, allant jusqu’à nier des preuves avérées d’atrocités militaires dans l’Extrême-Nord. Plus t**d, en tant que ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, vous n’avez pas su créer de véritables opportunités pour la jeunesse. Aujourd’hui encore, le chômage reste l’un des plus grands fléaux du Cameroun, notamment dans les régions que vous étiez censé développer. Pendant plus de trente ans, vous avez choisi la loyauté au pouvoir plutôt que le service au peuple.
Et maintenant, après des années de silence et d’échecs, vous vous présentez comme un sauveur. Vous demandez aux Camerounais d’oublier vos années de déni, votre silence face aux injustices, votre absence de vision – et d’accepter des promesses recyclées comme si elles étaient nouvelles. Cette contradiction est une insulte à l’intelligence de notre peuple.
Même dans votre propre communauté, votre bilan est préoccupant. Vous êtes originaire du Nord, une région ravagée par Boko Haram. Vous êtes aussi musulman, un homme de foi. Si, comme on le dit, « la charité bien ordonnée commence par soi-même », quelles solutions avez-vous apportées au Nord ? Quel rôle avez-vous joué dans la lutte contre Boko Haram ? Trop nombreux sont ceux qui soupçonnent que vous et d’autres avez transformé cette tragédie en monnaie d’échange politique. Exploitez-vous la souffrance de vos propres frères pour avancer vos ambitions ? Le peuple mérite une réponse claire.
Par ailleurs, depuis des décennies, vous et votre famille effectuez chaque année le pèlerinage à la Mecque, dépensant des millions à chaque voyage. La Mecque est située dans le désert, et pourtant chaque pèlerin y a accès gratuitement à de l’eau potable. Pendant ce temps, dans votre propre ville natale, d’innombrables familles vivent encore sans eau potable. Si vous avez les moyens de voyager chaque année à l’étranger, pourquoi n’avez-vous jamais investi pour fournir une ressource aussi élémentaire à votre peuple ? Le vrai leadership commence par la responsabilité, et vous avez failli à cette responsabilité.
M. Tchorima, les contradictions de votre discours et les échecs de votre parcours ne peuvent pas être effacés par des promesses creuses. On ne peut pas nier le passé lorsqu’il est gravé dans la mémoire du peuple. L’ère des manipulations politiques est révolue. Le Cameroun a besoin de dirigeants visionnaires, intègres et courageux – non de ceux qui découvrent des problèmes uniquement lorsqu’ils y voient un potentiel électoral.
À mes compatriotes Camerounais, je dis ceci : ne nous laissons plus tromper. Rejetons les promesses recyclées, les excuses vides, et ceux qui placent leur ambition personnelle au-dessus du service national. L’avenir de notre pays est trop précieux pour être confié à des dirigeants qui ont déjà échoué. Le Cameroun a besoin de bâtisseurs, pas de défenseurs du statu quo ; de visionnaires, pas d’opportunistes.
Le moment est venu de dépasser les manipulations. Le moment est venu d’exiger des comptes. Et le moment est venu de dire, d’une seule voix : Issa Tchorima ne représente pas l’avenir du Cameroun.
