
20/06/2025
Niger/Nationalisation de la Somaïr: Coup dur pour Orano et l’Influence Française
Une onde de choc a traversé le Sahel jusqu’aux couloirs du pouvoir à Paris. Le gouvernement de transition du Niger a annoncé la nationalisation de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), mettant fin à des décennies de partenariat avec le géant nucléaire français Orano.
Cette décision historique, qui dépossède Orano de sa participation majoritaire de 63,40 % dans la société minière, le reste étant détenu par l’État nigérien via la Sopamin, marque un tournant majeur pour l’exploitation de l’uranium d’Arlit, en activité depuis 1971.
L’annonce, d’une portée considérable, est perçue comme un coup de tonnerre qui promet de faire « pleurer fort à Paris ».
Pour le Niger, l’une des nations les plus pauvres du monde mais riche en ressources stratégiques, cette nationalisation représente un acte de souveraineté potentiellement transformateur. En reprenant le contrôle total de la Somaïr, Niamey ambitionne de maximiser les retombées économiques de ses gisements d’uranium.
L’objectif affiché est de réinvestir ces revenus directement dans le développement national, finançant des infrastructures vitales, améliorant l’accès à l’éducation et à la santé, et stimulant une croissance plus inclusive.
C’est l’espoir d’une redistribution plus équitable des richesses extractives, longtemps critiquée pour ne pas profiter suffisamment à la population locale.
Cependant, ce pari audacieux n’est pas sans risques. Le Niger devra prouver sa capacité à gérer seul une opération minière complexe, assurant la continuité de la production et la maintenance des équipements sans l’expertise d’Orano.
La recherche de nouveaux partenaires techniques et commerciaux sera cruciale, tout comme la nécessité d’assurer la stabilité d’un secteur vital face aux éventuelles pressions internationales.
Gazelle d'Afrique