L'Oeil du Sahel

L'Oeil du Sahel Quotidien régional d'informations du Nord-Cameroun

Je t’ai écrit hier nuit après avoir lu, dans un forum WhatsApp, que tu aurais été enlevé par des inconnus à Maroua. Touj...
07/11/2025

Je t’ai écrit hier nuit après avoir lu, dans un forum WhatsApp, que tu aurais été enlevé par des inconnus à Maroua. Toujours aucune réponse ce matin. J’ai échangé avec mon jeune frère, le Dr Boutche, régional du MRC pour l’Extrême-Nord : lui aussi est sans nouvelle de toi.
Où te trouves-tu, mon jeune frère Yerima Halilou ?
Guibai Gatama

APPEL A LA DIGNITE, A LA GRANDEUR ET A LA LUCIDITE DES FILLES ET FILS DU GRAND-NORDPAR S.M ISMAILA BELLO, CHEF TRADITION...
06/11/2025

APPEL A LA DIGNITE, A LA GRANDEUR ET A LA LUCIDITE DES FILLES ET FILS DU GRAND-NORD

PAR S.M ISMAILA BELLO, CHEF TRADITIONNEL

1. Les blessures du mépris

Filles et fils du Cameroun, du Grand Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, chers compatriotes. Notre dignité commune nous appelle aujourd’hui à parler à cœur ouvert. Car au-delà de nos différences, nous avons en partage une seule patrie, un seul pays. Alors parlons-en !
Il est des blessures que l’on ne voit pas, mais que l’on ressent au plus profond de l’âme d’un peuple. Des blessures que ne causent pas les balles, mais les mots.
Depuis quelque temps, le Cameroun traverse une période tumultueuse où la parole publique se dégrade, où les insultes communautaires remplacent le débat d’idées. Sur les réseaux sociaux, la moquerie et la haine se déversent dans une totale impunité contre des communautés entières du Cameroun. Le Grand Nord, les nordistes en occurrence.
L’on peut à longueur de journée lire dans toutes les plateformes digitales les plus populaires des réseaux sociaux comme méta (facebook), des expressions assez insultantes contre ceux qu’on appelle désormais au Cameroun "les babana", ceci en référence principalement aux mototaximens (certains étant des diplômés du supérieur) dans les villes de Douala et Yaoundé, dont un grand nombre d’entre eux sont des ressortissants des 3 régions septentrionales du pays.
Il ne faut pas chercher longtemps pour comprendre l’objectif visé par ces rafales d'injures. L’humiliation, le rabaissement et la dévalorisation mais surtout la provocation. Bien plus, dans un contexte de chamboulement politique comme actuellement au Cameroun, des attaques aussi répétées contre une partie des camerounais n’ont pour seul but que de les pousser à la faute et à la violence en vue de légitimer éventuellement leur exclusion voulue et ou vécue par ces millions des gens de la gestion des affaires publiques.
Cette situation est vécue par un grand nombre de compatriotes comme un apartheid. Certains camerounais agissent comme s’ils étaient plus légitimes que d’autres. Lorsqu’on traite des camerounais de moutons du Nord, de bétail électoral, de bêtes en divagation sans conséquence, le but visé est clairement de les chosifier. Lorsqu’on se permet de les qualifier de Talibabana en rapport aux fondamentalistes afghans, l’objectif est une criminalisation systématique de ces personnes.
L’idée c’est de faire croire qu’ils manquent de civilisation et donc ne peuvent pas être ceux qui dirigent. Lorsque pour peu on leurs sortir sans gêne du "rentrez chez vous", la finalité c'est l'exclusion qui à la longue peut aboutir à des attaques physiques, des éliminations de masse et donc à une guerre communautaire. Car il ne faut pas croire que ceux qui sont attaqués ne vont jamais rester sans réagir ou se défendre.
Toutes ces attitudes impunies ne sont ni des isolés encore moins des dérives ponctuelles. Elles sont complètement assumées. Il s’agit bien et bel d’une vision sociopolitique malsaine réfléchie et portée par quelques intellectuels et hommes des médias, des véritables psychopathes populaires. Ces gens qui arguant d’un suprémacisme villageois, ne s’imaginent pas ne pas être au-dessus des autres. Ils sont porteurs d’un danger réel contre la cohésion sociale et qui n’a de cesse de prendre de l’ampleur. L’Etat quant à lui semble ne point y donner de l’importance.
Mais il faut qu’on soit tous d'accord sur une chose, le Cameroun n’est la propriété de personne.
Une fois que cela est dit, convient-il à présent de marteler avec force à l’endroit de tous ces entrepreneurs du mal que le Grand Nord n’est pas une proie facile. Les nordistes sont tout, sauf des suiveurs irréfléchis comme ils semblent croire avec FOI. Le nordiste ne répond pas par la haine, car sa grandeur se mesure à sa retenue.
Ce que d’autres prennent pour du silence ou de la peur est en réalité la force tranquille des peuples nobles. Nous avons appris à supporter, non par faiblesse, mais par dignité et maîtrise de soi. Nous sommes les héritiers d’une histoire faite de courage, d’endurance et de fidélité.
Le Grand Nord, ce n’est pas une périphérie, l’arrière-pays comme imposé dans les écrits officiels, il est un pilier. C’est la terre des bâtisseurs silencieux, des serviteurs loyaux, des travailleurs infatigables, des bergers et éleveurs, des agriculteurs, des rois et reines, des érudits et hommes de foi, des ingénieurs, des médecins, des professeurs, des hommes de loi, des businessmen et des grandes figures politiques du Cameroun. Et même comme on semble ne pas vouloir faire connaitre et faire savoir, le Grand Nord est aussi et également riche de son histoire des guerres et des conquêtes, des soldats qui défendent la patrie, des enseignants qui ont formé des générations, des paysans et fermiers qui nourrissent le pays, des administrateurs et fonctionnaires qui ont porté l’État jusque dans les recoins les plus reculés. C’est cette partie du pays qui a déjà vu naître un Président de la République. Le premier qu'a connu ce pays.
Alors, que nul ne s’y trompe : le mépris de toute partie du peuple affaiblit la nation entière. Lorsqu’on humilie sans vergogne les ressortissants d’une région ou d’une partie du pays, c’est tout le Cameroun qu’on blesse. Et quand une seule partie se fissure, c’est le socle national qui menace de s’effondrer.
Il est donc plus qu’urgent pour les dépositaires de l’autorité de l’Etat, de faire en sorte que les camerounais sans distinction aucune demeurent fidèles à l’Etat avant que la graine de la fracture sociale volontairement plantée par certains esprits malveillants ne germe.
2. La fidélité à l’État, non aux individus.
Être fidèle à l’État, c’est être fidèle à la République et à son âme. C’est comprendre que l’État n’est pas un clan, encore moins un groupe de quelques individus : il est la maison commune du peuple camerounais dans son ensemble.
La Constitution, qui fonde notre vivre-ensemble, le dit avec clarté en son Article 2 que « La souveraineté nationale appartient au peuple camerounais... Aucune fraction du peuple, aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. » Cette vérité première doit guider chaque citoyen, chaque dirigeant, chaque serviteur de la République. Et quiconque s’emploie à diviser ou à humilier en son nom trahit, la trahit. Ceux qui s’en réclament pour diviser, exclure ou piétiner ne représentent pas l’État : ils menacent sa stabilité. Face à leur imposture, notre réponse doit être celle de la grandeur. Nous n’avons pas besoin de haine au Cameroun.
L’autorité de l’Etat à laquelle il faut être fidèle doit quant à elle rester et demeurer au service du peuple, dans la lumière de la justice et du droit. Lorsqu’elle se détourne de ce cap, elle cesse d’incarner l’État pour devenir abus et domination.
C’est pourquoi notre fidélité ne peut être aveugle. Elle n’est pas une soumission esclavagiste, mais un choix républicain revêtu d’une exigence morale. Nous respectons les institutions, mais nous refusons les déviances ; nous servons la République, mais jamais la servilité. Notre loyauté est fondée sur la droiture, non sur la flatterie ; sur le devoir, non sur la peur.
Face à ceux qui confondent pouvoir et autorité, force et abus, nous devons opposer la hauteur d’âme, la discipline républicaine et la parole juste.
Notre fidélité à l’État ne doit pas être un mutisme, mais une vigilance éclairée. Parler avec respect, mais toujours dire la vérité ; rester dignes, mais jamais indifférents.
Quant aux cadres, intellectuels et décideurs originaires du Grand Nord, l’heure n’est plus au silence encore moins à la plainte. Elle est à la parole claire, ferme et républicaine. Nous devons incarner la voix d’un Grand Nord digne, responsable et lucide, qui ne quémande pas, mais qui participe à la construction nationale avec une exigence claire sur ce qui lui revient de droit. Ce n’est point une faveur qu’on doive nous faire. Il est temps que ce mépris cesse pour que nos millions des frères et sœurs qui ont perdu espoir en ce pays puissent le recouvrer.
Nous devons être ces Camerounais qui respectent l’État sans jamais idolâtrer les hommes ; ceux qui aiment la République sans la travestir ; ceux qui, dans le tumulte, gardent la boussole de la justice et la foi dans la Nation. Notre fidélité à l’État n’est pas un aveuglement, c’est un engagement réfléchi. Nous respectons les institutions, mais nous refusons les abus. Nous servons la République, mais jamais la servilité. Nous sommes loyaux, mais libres ; fidèles, mais fiers.
3. Le Grand Nord, socle de la Nation et force de cohésion
Le Grand Nord n’a pas besoin de compassion il demande reconnaissance, équité et respect.
Depuis les premières heures de l’indépendance, il n’a jamais cessé d’être le rempart de la République, la colonne vertébrale de la stabilité nationale. Le Grand Nord, c’est la constance dans la fidélité, la force dans l’adversité, la dignité dans la discrétion. Il est le cœur patient de la République, celui qui bat avec endurance même quand les vents sont contraires.
Tous ces oiseaux de mauvais augure doivent savoir que le Cameroun ne peut se construire ni contre, ni sans le Grand Nord. Et le Grand Nord, lui, ne se développera ni seul, ni en opposition aux autres.
Aucune région du Cameroun ne peut s’en sortir sans les autres. Nous sommes liés par le sang, par l’histoire, par la terre et par le destin. Toutes les filles et tous fils de ce pays ont leur partition à jouer dans la construction du Cameroun rêvé. Il n’est la chasse gardée de personne.
L'histoire politique du Cameroun nous enseigne une vérité simple, mais essentielle : aucune région, aucune tribu, aucune âme de ce pays ne peut avancer seule. Nous sommes les branches d’un même arbre, les rivières d’un même fleuve, les battements d’un même cœur. Quand une branche se brise, c’est tout l’arbre qui ploie ; quand une rivière s’assèche, c’est tout le fleuve qui perd son élan.
Le Grand Sud sans le Grand Nord s’essouffle, et le Grand Nord privé du Grand Sud perd sa stabilité. Le Grand Littoral sans l’ouverture du Grand Ouest s’appauvrit de sa vitalité, et le Grand Ouest sans le Littoral perd de son regard vers l’horizon. L’Est du pays sans l’appui du Centre ne peut faire briller son soleil levant, et le Centre ne peut prétendre au titre de cœur s’il oublie les régions qui lui insufflent vie.
Toutes les régions quel que soit leur poids ou leur histoire sont des maillons essentiels de notre Nation. Chacune porte une part de l’avenir, et aucune ne peut prétendre avancer, seule, vers le progrès véritable. Nous avons besoin les uns des autres, car la grandeur d’un peuple ne réside pas dans sa solitude, mais dans sa capacité à bâtir avec les autres. Ceux qui croient pouvoir s’en sortir sans les autres se condamnent eux-mêmes à l’isolement et à la fragilité. Le Cameroun ne se construira pas dans la division, mais dans la communion. Il ne se fera pas contre certains, mais avec tous.
Oui, le Cameroun se fera avec tous ses fils et filles, ou ne se fera pas.
4. Pour un Cameroun juste, uni et lucide
Il est aujourd’hui évident que le Cameroun a besoin d’un nouveau pacte national.
Nos concitoyens n’attendent plus des promesses : ils attendent un État qui les respecte, une République qui protège, et un avenir qui récompense le mérite. Ils veulent un pays où la justice ne se mendie pas, où la compétence ouvre les portes, où chaque citoyen, où qu’il soit né, puisse se sentir pleinement Camerounais.
Notre nation a besoin d’un nouveau souffle. Un souffle d’humilité, de responsabilité et de courage. Ce nouveau pacte doit être un véritable contrat entre ceux qui gouvernent et ceux qui espèrent encore. Un pacte où l’on écoute avant de juger, où l’on sert avant de se servir, où la dignité de chacun devient la richesse de tous.
Le Grand Nord y prendra toute sa place, comme il l’a toujours fait : avec loyauté, courage et sens du devoir. Mais il le fera dans la dignité, avec la conviction tranquille que ce qui lui revient n’est pas une faveur, mais un droit. Le Cameroun ne peut avancer qu’en reconnaissant la valeur et la contribution de chacun de ses territoires.
Dans ce combat pour la justice et la cohésion nationale, les Camerounais doivent aller au-delà des appartenances partisanes, communautaires ou régionales. Car ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Partout sur notre territoire, des Camerounais vivent la même fatigue, mais gardent la même espérance. Des artisans qui travaillent sans relâche, des jeunes qui rêvent sans qu’on leur tende la main, des villages riches en ressources mais pauvres en espoir, des familles qui voient grandir les inégalités sans comprendre pourquoi. Oui, les cœurs sont fatigués mais ils ne sont pas résignés.
Dans le grand chantier de construction nationale, le Grand Nord n’est ni une marge ni une minorité. Il est une force calme, un pilier de stabilité et de paix. La haine divise, la dignité rassemble. Le Cameroun ne tiendra debout que si chaque Camerounais peut s’y reconnaître sans honte, sans peur, sans oubli. L’histoire retiendra celles et ceux qui, à l’heure du doute, auront choisi de redonner espoir au peuple, d’unir plutôt que d’opposer, de servir plutôt que de se servir.
Mesdames et Messieurs les décideurs, gouvernants et responsables publics, l’heure n’est plus aux discours mais aux actes. Faites ce qu’il faut, avec courage et lucidité, pour que vive enfin le Cameroun que nous appelons tous de nos vœux un Cameroun de justice, d’équité et de respect.
Le Cameroun de toutes et de tous.

À toutes fins utiles. Quelques amis, animés de bonnes intentions, ont estimé que je peux être utile à la reconstruction ...
05/11/2025

À toutes fins utiles.
Quelques amis, animés de bonnes intentions, ont estimé que je peux être utile à la reconstruction de notre football, aujourd’hui dans un piteux état marqué par une mal gouvernance et un népotisme chronique, à travers une offre alternative. Je les en remercie sincèrement.
Cependant, je tiens à préciser que je n’ai été ni informé, ni approché, ni associé à cette initiative, que j’ai moi-même découverte sur les réseaux sociaux ce jour.
Étant toujours membre du Comité exécutif de la FECAFOOT, je ne saurais répondre favorablement à cet appel.
Guibai Gatama

Monsieur Patrick Mballa, les extrêmes n’ont jamais construit une Nation. Mettre de l’huile sur le feu ne profite à perso...
05/11/2025

Monsieur Patrick Mballa, les extrêmes n’ont jamais construit une Nation. Mettre de l’huile sur le feu ne profite à personne, sinon à ceux qui rêvent de la division.

04/11/2025
Toute ma solidarité à Monseigneur Kleda après avoir écouté la sortie d’un journaliste. Nous devons, en toutes circonstan...
04/11/2025

Toute ma solidarité à Monseigneur Kleda après avoir écouté la sortie d’un journaliste.
Nous devons, en toutes circonstances, respect à nos guides religieux. Aujourd’hui, c’est un prêtre, un homme de Dieu ; demain, qui sait, cela pourrait être un imam. N’ajoutons pas aux querelles et dissensions politiques des divisions religieuses dont notre pays n’a nul besoin.
Guibai Gatama

04/11/2025

Incendie du bâtiment administratif du lycée bilingue de Koza
Nos divergences ne doivent jamais nous détourner de l’essentiel. Ensemble, protégeons nos écoles, berceaux du savoir et de l’avenir dans un Grand-Nord déjà en proie à une cruelle sous-scolarisation.

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