14/12/2025
[Bangou]
Restaurer la mémoire pour construire le développement
Le vendredi 5 décembre 2025, la commune de Bangou a accueilli un symposium scientifique de haut niveau consacré à la restauration et à la valorisation des sites mémoriels liés à la traite négrière au Cameroun. Organisé par le Groupe d’Initiatives Locales pour la Gestion et l’Animation des Lieux de Mémoire (GILGAL TOURS), avec l’appui du MINAC, de la Commune de Bangou et du Tagidor Garden Resort & Spa, cet événement a réuni chercheurs, acteurs culturels, artistes et représentants de la société civile autour d’un enjeu central : faire de la mémoire un outil de transmission, de réparation et de développement.
À cette occasion, la Route des Chefferies, représentée par son Coordonnateur Général M. Sylvain Djache Nzefa, a vu son engagement reconnu pour le travail exemplaire mené depuis plus d’une décennie dans la réhabilitation des anciens marchés d’esclaves en tant que lieux de mémoire vivants, notamment dans la région de l’Ouest. Le symposium a particulièrement mis en lumière l’ancien marché caché d’esclaves de Bangou, aujourd’hui restauré et valorisé comme référence nationale en matière de patrimonialisation mémorielle.
Les échanges scientifiques ont été enrichis par les contributions de chercheurs issus des universités de Dschang et de Douala, parmi lesquels la Professeure Célestine Colette Fouellefack Kana-Dongmo, le Pr Sacharie Saha, le Dr Léa Lili Kemegne Simo et le Dr Prince Tchoudja, dont les analyses ont permis d’inscrire cette démarche mémorielle dans une lecture historique rigoureuse et une perspective citoyenne assumée.
Le CIRCOD salue la vision stratégique portée par la Route des Chefferies, à travers des initiatives structurantes telles que la Case Patrimoniale de Bamendjinda, le programme Mémoires libérées conduit avec l’association nantaise Les Anneaux de la Mémoire, ou encore les actions menées à Bimbia et l’exposition itinérante Indépendance du Cameroun, Libérons la mémoire. Ces projets démontrent que la mémoire, lorsqu’elle est pensée, documentée et mise en scène avec méthode, devient un instrument puissant de gouvernance culturelle et de développement territorial.
L’aboutissement symbolique de cette dynamique reste la création du premier Jardin mémoriel de l’esclavage de Bangou, reconnu lors du symposium pour l’exemplarité de son parcours scénographique immersif. Fruit d’une collaboration entre la Route des Chefferies, la Commune de Bangou et plusieurs partenaires institutionnels, ce site constitue désormais un espace de recueillement, d’éducation citoyenne et de dialogue intergénérationnel.
Au-delà de la commémoration, cette rencontre scientifique a rappelé une évidence : assumer l’histoire, c’est construire l’avenir. La reconnaissance des mémoires douloureuses participe à la consolidation de la paix, à la cohésion sociale et à l’émergence d’un développement culturel inclusif.
Par son engagement constant, la Route des Chefferies confirme que les sites patrimoniaux, loin d’être figés dans le passé, peuvent devenir des leviers stratégiques de développement durable et de réconciliation collective.
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