26/10/2025
BELLO BOUBA MAÏGARI : ANATOMIE D'UN SILENCE, AUTOPSIE D'UNE TRAHISON POLITIQUE QUI A PLOMBÉ LE CAMEROUN
Salut à toi, combattant de la vérité. Tu as sûrement vu passer cette indignation sur les réseaux sociaux : pendant que le Cameroun est au bord de l'implosion, des figures politiques majeures, comme Bello Bouba Maïgari, restent murées dans un silence assourdissant.
On pourrait croire à de la simple prudence, à de la stratégie. Mais laisse-moi te dire, ce silence n'est pas vide. Il est plein. Plein de souvenirs, plein de calculs, plein de reniements.
C'est la dernière page d'un livre que beaucoup de jeunes n'ont pas lu, un livre qui raconte comment on sacrifie l'avenir d'un peuple pour une carrière.
Ce que je vais t'expliquer aujourd'hui, c'est l'ADN de ce silence. On va faire une autopsie politique, pour que tu comprennes, une bonne fois pour toutes, pourquoi certains ne parleront jamais pour le peuple.
Je ne suis pas là pour te faire un cours d'histoire chiant. Je suis là pour te donner les clés de lecture, pour que tu ne te fasses plus jamais avoir par les apparences. En tant qu'opposant radical à ce système qui nous étouffe depuis plus de quarante ans, mon devoir est de mettre la lumière sur les zones d'ombre, de dénoncer les complicités qui ont permis à cette dictature de perdurer.
Bello Bouba n'est pas un simple ministre, il est un symbole. Le symbole de cette "opposition contrôlée", cette cinquième colonne qui a poignardé dans le dos toutes les tentatives de révolution démocratique. Et tout a commencé bien avant son entrée au gouvernement.
Pour bien comprendre, il faut revenir aux sources, au moment où les destins se sont joués. Imagine un peu le contexte du début des années 90. Le vent de la démocratie souffle sur l'Afrique après le discours de La Baule. Au Cameroun, c'est l'effervescence, les "années de braise". Le peuple est debout, courageux, prêt à en finir avec le parti unique.
Les marches, les "villes mortes", la conférence nationale souveraine avortée... C'était une époque d'espoir immense, une énergie incroyable. L'opposition, malgré ses divisions, incarnait cette soif de changement. C'est dans ce décor électrique que va se jouer la plus grande tragédie politique de notre histoire récente, et Bello Bouba en sera l'un des acteurs principaux.
Le point de bascule, le moment où tout s'est noué, c'est l'élection présidentielle d'octobre 1992. C'est la mère de toutes les batailles. D'un côté, Paul Biya, affaibli, contesté. De l'autre, une opposition portée par un leader charismatique venu de l'Ouest, John Fru Ndi, qui cristallisait tous les espoirs. Les résultats sortent, et c'est la victoire pour Fru Ndi. Tout le monde le sait, les observateurs internationaux le sentent.
Mais la Cour suprême, aux ordres, proclame Biya vainqueur. C'est un hold-up électoral monumental. Le peuple est dans la rue, la tension est à son comble. Le pays est au bord de la guerre civile.
Que fallait-il faire à ce moment précis? L'évidence même : l'unité face à la dictature. Tous les leaders de l'opposition auraient dû se lever comme un seul homme, dénoncer le vol, appeler à la résistance, former un front uni pour défendre la volonté populaire.
C'est là qu'intervient le rôle fatal de Bello Bouba Maïgari. Arrivé troisième à cette élection, comme Cabral Libii, il avait les clés. Son soutien à Fru Ndi aurait donné un poids national incontestable à la contestation. Il aurait pu être le faiseur de roi, l'homme qui faisait pencher la balance du côté du peuple.
Mais il n'a rien fait de tout ça. Au contraire. Il est resté ambigu, il a refusé de reconnaître clairement la victoire de John Fru Ndi. En faisant cela, il a brisé le front de l'opposition. Il a envoyé un message terrible au régime : "Allez-y, vous pouvez voler l'élection, nous sommes divisés".
Il a sacrifié la victoire collective pour préserver son propre capital politique, sans doute en espérant ramasser les miettes plus t**d. C'est ce calcul, cette ambition personnelle, qui constitue la trahison originelle.
Comme le dit un proverbe Bamiléké : "Ce n'est pas le piment qui pique, c'est le contact avec la langue". Bello Bouba a été ce contact qui a permis au piment de l'injustice de nous brûler.
Ce qui est encore plus grave, c'est la suite. Cet acte de 1992 n'était pas un accident de parcours. C'était une déclaration d'intention. La preuve ? Cinq ans plus t**d, en 1997, après avoir participé à un boycott de l'élection présidentielle avec les autres partis d'opposition, il accepte de devenir ministre. La boucle est bouclée.
Le prétendu opposant rejoint le gouvernement de celui qu'il accusait d'être un dictateur. C'est ce que j'appelle la "jurisprudence Bello Bouba" : utiliser l'étiquette d'opposant comme un fonds de commerce pour négocier un poste ministériel. Et ça a fait école, malheureusement.
Alors, quand aujourd'hui, tu vois son silence, ne sois pas surpris. C'est le silence de la cohérence. La cohérence dans la trahison. Il ne peut pas parler contre le système, car il EST le système.
Il en est une pièce maîtresse, la caution "démocratique" qui permet au régime de dire : "Vous voyez, nous ne sommes pas une dictature, nous avons même des opposants au gouvernement". C'est un jeu de dupes macabre.
Son silence sur les massacres dans le NOSO, sur la mauvaise gouvernance, sur l'injustice, c'est le prix à payer pour son confort ministériel.
Je t'invite vraiment à faire tes propres recherches, à ne pas me croire sur parole. Plonge toi dans les archives des journaux de l'époque, lis les analyses, interroge ceux qui ont vécu cette période. Tu verras que les faits sont têtus.
Ne laisse personne te voler ton histoire, car c'est en comprenant le passé qu'on peut construire un avenir différent. N'hésite pas à me challenger en commentaire si tu as une autre lecture des événements.
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Thierno