19/09/2025
🔴 Exposé de Me Fiston SIYAKA de la Conférence – Débat de ce jeudi 18 septembre 2025, sous le thème : « La participation citoyenne dans la prise de décisions et la responsabilité de la jeunesse : comment les jeunes devraient/devront-ils s’y prendre❓»
Mesdames et Messieurs, chers compatriotes,
Savez-vous que plus de 60 % de la population congolaise est composée de jeunes ? Pourtant, malgré ce poids démographique, très peu d’entre nous participons réellement aux décisions qui concernent notre avenir.
Comme le disait Nelson Mandela : « Les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain. » Mais devons-nous attendre demain pour agir, ou devons-nous commencer dès aujourd’hui à prendre nos responsabilités ?
Regardons notre province de la Tshopo : la jeunesse y fait face à un chômage massif, à une insécurité persistante et à un manque criant d’opportunités économiques. Face à cela, une question s’impose : allons-nous rester spectateurs de notre destin, ou allons-nous nous lever pour devenir des acteurs du changement ?
C’est dans ce cadre que je vais développer mon exposé intitulé : « La participation citoyenne et la responsabilité de la jeunesse dans la prise de décision, dans le contexte de la Tshopo. »
Je vais articuler mon propos autour de trois axes :
1. Pourquoi la participation des jeunes est-elle importante ?
2. Comment la jeunesse peut et doit s’y prendre concrètement ?
3. Quelle est notre responsabilité collective pour l’avenir de notre province ?
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Développement
1. Pourquoi la participation des jeunes est-elle importante ?
La participation citoyenne des jeunes est essentielle pour trois raisons principales.
Premièrement, parce que nous représentons la majorité de la population. Si la jeunesse est ignorée, c’est donc la majorité du peuple qui est mise à l’écart. Peut-on construire une société solide en excluant sa force vive ? La réponse est clairement non.
Deuxièmement, la jeunesse incarne l’innovation, l’énergie et la créativité. Nos ainés ont leur expérience, c’est vrai, mais nous avons la capacité d’apporter des solutions nouvelles, adaptées aux réalités actuelles : qu’il s’agisse du numérique, de l’agriculture moderne ou des initiatives citoyennes, nous avons des atouts uniques.
Troisièmement, si nous ne participons pas, nous devenons vulnérables. Vulnérables à la manipulation politique, aux discours de division, aux violences qui nous détournent de l’essentiel. En restant en marge, nous laissons les autres décider à notre place.
Voilà pourquoi notre implication est capitale. Mais la vraie question est : comment s’y prendre ?
2. Comment la jeunesse de la Tshopo doit-elle s’y prendre ?
Je vais proposer cinq voies d’action, concrètes et réalistes.
1. S’informer et se former.
On ne peut pas participer sans connaissance. Beaucoup de jeunes ignorent leurs droits et devoirs. Connaître la Constitution, comprendre le rôle des institutions, s’intéresser aux affaires publiques : voilà le point de départ. Un jeune informé est un jeune difficile à manipuler.
2. S’organiser.
Individuellement, notre voix est faible. Mais collectivement, elle devient puissante. Les associations de jeunes, les clubs universitaires, les mouvements citoyens et même les réseaux sociaux doivent être utilisés comme plateformes pour échanger, proposer et revendiquer des solutions.
3. S’engager dans l’économie locale.
La crise de sous-emploi dans la Tshopo ne doit pas nous paralyser. Elle doit au contraire nous pousser à l’innovation. L’agriculture, par exemple, reste un secteur porteur. Le numérique ouvre aussi des opportunités : commerce en ligne, services digitaux, communication. Même les petites entreprises locales peuvent créer des emplois si nous y investissons énergie et solidarité.
4. Participer aux espaces de décision.
Nous devons occuper les places qui nous reviennent dans les conseils locaux de développement, les associations estudiantines et pourquoi pas, dans les institutions provinciales à travers les élections. La politique ne doit plus être perçue uniquement comme “l’affaire des vieux”. Elle doit aussi devenir l’affaire des jeunes responsables.
5. Prôner la responsabilité et l’éthique.
Cela veut dire dire non à la corruption, aux discours de haine, au clientélisme. Cela veut dire défendre la paix et la cohésion sociale, car sans stabilité, aucun développement n’est possible.
Ces cinq axes montrent que la participation citoyenne n’est pas un slogan, mais une démarche concrète qui demande discipline, courage et vision.
3. Quelle est notre responsabilité collective pour l’avenir ?
Mesdames et Messieurs,
La jeunesse de la Tshopo ne doit pas attendre que d’autres viennent changer notre réalité. Nous avons la responsabilité de bâtir notre propre avenir.
Cette responsabilité se joue à plusieurs niveaux :
Au niveau individuel : chacun de nous doit développer ses compétences, cultiver l’intégrité et refuser la facilité.
Au niveau collectif : nous devons nous unir, dépasser les divisions tribales, politiques ou religieuses, pour agir ensemble comme une force citoyenne.
Au niveau historique : nous devons comprendre que ce que nous faisons aujourd’hui déterminera l’image de la Tshopo demain. Allons-nous laisser la pauvreté, l’insécurité et la crise financière définir notre avenir, ou allons-nous écrire une autre histoire ?
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Conclusion
En conclusion, Mesdames et Messieurs,
la jeunesse de la Tshopo doit comprendre que l’avenir de notre province dépend de notre engagement d’aujourd’hui.
Malgré le chômage, malgré l’insécurité, malgré la crise financière, nous devons rester acteurs et non spectateurs.
Participer, c’est s’informer, s’organiser, s’engager et surtout prendre nos responsabilités avec courage et intégrité.
Comme on le dit souvent : « L’avenir appartient à ceux qui s’y préparent aujourd’hui. »
Alors préparons-le dès maintenant, et soyons cette génération de jeunes responsables, engagés et porteurs de changement pour la Tshopo.
Je vous remercie de votre aimable attention.