
10/07/2025
Casino : pourquoi il n'ouvrira pas prochainement !
Hier soir a été présenté, en conseil municipal, le projet de reprise du casino de Bagnères de Luchon par la société Golden Palace mais l'assemblée municipale s’est prononcée majoritairement contre l’adoption de ce contrat de délégation et a rejeté la proposition du maire. Pourtant, tous les élus autour de la table étaient et restent convaincus de l’intérêt de cette réouverture tout comme du sérieux de l’unique candidat à la reprise. Alors, pourquoi 10 des 19 élus, appartenant à la majorité comme à l’opposition, ont uni leurs voix pour refuser de valider ce contrat ? Les raisons sont de trois ordres : économique, budgétaire et juridique.
Économique : le modèle proposé était, sur le plan économique, largement en défaveur de la ville. Si dans d’autres dossiers de reprise, Golden Palace a pris à sa charge l’intégralité des investissements, il prévoyait d’investir seulement 1,4 Millions à Luchon laissant 3 Millions à la charge de la ville de Luchon. Par ailleurs, le niveau des recettes totales espérées par la ville sur la durée du contrat (20 ans) est très faible : 3,5 Millions ce qui couvre à peine les investissements engagés par la ville (montant des travaux et intérêts d’emprunts). Après la vente d’ERA CASO, la liquidation de LFBE, le contrat de vente d’eau à OGEU et le contrat de DSP de l’eau et de l’assainissement, les élus n’ont pas accepté de valider un nouveau contrat extrêmement défavorable à la ville.
Budgétaire : comme l’a noté la Chambre Régionale des comptes dans son rapport (dans lequel elle émet des forts doutes sur la capacité de la ville à mener les travaux annoncés pour le casino), la situation financière de la ville est telle que sa capacité d’investissement est aujourd’hui et pour les années qui viennent limitée à 1 Million d’Euros par an. Cela signifie qu’en investissant 3 Millions d’Euros pour le casino, la ville n’avait plus aucune capacité d’investissement pour d'autres projets et aurait donc été dans l’incapacité de faire face aux dépenses règlementaires ou obligatoires et moins encore aux dépenses éventuellement accidentelles jusqu’en… 2029.
Juridique : sans parler de la façon dont la procédure a été menée et du rôle (inexistant) de la commission DSP, le contrat proposé présentait certaines fragilités juridiques que nous avons signalées mais auxquelles le maire n’a jamais été en mesure d’apporter d’éléments permettant de lever les doutes. Le risque de voir le contrat retoqué par le contrôle de légalité de la Préfecture était bien réel avec pour conséquence le risque de devoir verser de lourdes indemnités au casinotier candidat.
C’est donc une décision réfléchie, prudente et dans l’intérêt de Luchon et de ses habitants qui a été prise hier soir. Désormais, il appartient au maire de relancer des négociations sérieuses avec le casinotier candidat pour aboutir à un contrat plus équilibré, stabilisé sur le plan juridique et préservant les intérêts de la ville.