17/10/2025
HaYba MOYEN ORIENT
Gaza : une Paix sans Justice n’Est Qu’une Trêve pour les Puissants
Bientôt trois ans que Gaza vit sous un ciel de feu. Trois ans de bombardements incessants, d’hôpitaux détruits, de familles décimées, de quartiers rayés de la carte. Trois ans de promesses de paix, de plans diplomatiques, de sommets internationaux, et toujours la même réalité : une population prise au piège, une bande de terre transformée en champ de ruines, et une communauté internationale qui détourne le regard.
On parle de “guerre”, mais il n’y a en vérité qu’un seul assaillant.
Depuis l’attentat tragique du 7 octobre 2022, imputable au Hamas, c’est Israël qui mène sans relâche des offensives d’une ampleur inédite. Une armée surpuissante contre un territoire assiégé, où la population civile paie le prix fort.
Les bilans sont effrayants : des centaines de milliers de morts et de disparus, dont une majorité d’enfants et de femmes. Les hôpitaux, écoles, universités, réseaux d’eau et d’électricité ont été pulvérisés. Gaza n’est plus une ville : c’est une plaie ouverte.
Les plans de paix se succèdent, mais aucun n’impose de mécanisme contraignant à Israël. Pas de sanctions, pas de garanties, pas de calendrier clair.
Le Hamas est désigné comme organisation terroriste, à juste titre, mais qui parle de la responsabilité d’un État qui bombarde une population entière sans reddition de comptes ?
À force de compromis politiques et de “formules équilibrées”, les grandes puissances ont vidé le mot paix de sa substance.
Ce n’est plus un horizon, c’est une suspension, un moment d’attente avant la prochaine salve.
La communauté internationale, paralysée ou complice, regarde ailleurs.
Les États-Unis bloquent toute résolution contraignante au Conseil de sécurité,
tandis que l’Europe s’enferme dans une prudence diplomatique qui sonne comme une abdication morale.
L’Égypte, le Qatar, la Turquie et d’autres tentent d’intervenir, mais leurs efforts n’ont de poids que dans les marges.
Et pendant que les chancelleries calculent, les civils meurent, les hôpitaux s’effondrent, les enfants grandissent au milieu des gravats.
Aucune paix durable ne peut naître sur l’injustice. Les racines du conflit restent les mêmes : l’occupation, le blocus, la colonisation, la négation d’un État palestinien viable.
Tant qu’on n’aura pas le courage d’affronter ces questions-là, tout cessez-le-feu ne sera qu’une parenthèse, une trêve imposée aux faibles pour que les puissants se reposent.
Il ne s’agit pas de choisir un camp politique, mais de rappeler une vérité humaine :
aucune sécurité ne peut se construire sur les ruines d’un peuple.
Et tant que la justice restera absente, Gaza continuera de brûler, sous les applaudissements silencieux du monde.
HaYba Jumla Digital African Voice From Moroni