14/04/2024
« Nous sommes tous là du matin au soir à nous plaindre du froid, de la pluie ou de la chaleur, de nos voisins, de notre employeur, de notre travail, de notre salaire et même des impôts. A râler, à médire à la moindre occasion par jugement éhonté ou par pure jalousie envers notre entourage, parce que rares sont ceux qui savent se réjouir du bonheur et de la réussite des autres. Bourrés de préjugés ou d’un ego surdimensionné, certains s’estiment même supérieurs et bâtissent ainsi une muraille devant les humbles qui n’en ont pas. D’autres d’une empathie aveugle, d’un altruisme intéressé afin de se faire apprécier des autres vont jusqu’à renier leur patrie, ses fondements et ses valeurs, en laissant l’ennemi nous fourvoyer.
D’une soif intarissable de pouvoir, d’enrichissement ou simplement parce qu’ils sont animés d’une haine indicible, emplis de venin à la place du sang, une poignée d’humains se font également la guerre, terrorisent leurs semblables, pillent, saccagent et assassinent sans vergogne, sans nous faire réagir autrement qu’en nous insurgeant bien assis dans notre fauteuil devant la télévision ! Il y a aussi les profiteurs d’un système, les assistés de l’humanité, de véritables bernard-l’hermite qui ne se nourrissent que du travail des autres sans rien faire. Des sangsues avides d’allocations et d’aides en tout genre et qui ne sont miséreux que par fainéantise. Et non à l’instar des vrais malchanceux de la vie, nés dans les fossés d’une sous-humanité que les nantis ont creusés pour eux, afin d’en éloigner comme une maladie leur pauvreté. Et enfin, il y a ceux qui distribuent des « je t’aime » comme des bonjours, mais qui changent de partenaire ou d’ami comme de chemise. Ceux qui se complaisent dans le mensonge et la trahison pour pimenter leur vie, ou d’un déni de vieillesse pour se rassurer de leur pouvoir de séduction. Il est vrai qu’avoir des sentiments et les avouer, être fidèle et sincère, c’est risquer de s’exposer, de s’engager et de renoncer à la tentation de se faire plaisir ! Mieux vaut alors, le pensent-ils par pur égoïsme, batifoler en brisant le cœur de ceux qui les aiment sincèrement.
Hélas, lequel d’entre-nous s’est déjà réjoui d’être sur terre ? Lequel s’extasie chaque jour de pouvoir admirer le lever et le coucher du soleil sur la lagune, de contempler une éclipse et les étoiles ? Qui s’émerveille devant les ballets de la vie océane, devant la flore et la faune qui nous entourent ? Et qui a déjà pris conscience que nous ne sommes que des microbes accrochés à un rocher suspendu au beau milieu de l’univers ? Juste des grains de sable au milieu d’un désert sans fin où la moindre météorite comme jadis pour les dinosaures pourrait tous nous anéantir. Aussi réjouissons-nous d’être ici en vie et en bonne santé. Cessons d’envier la pelouse de notre voisin en voulant déraciner les Autochtones de leur pays d’origine. Apprenons-leur plutôt à semer leur propre graine du bonheur et à cultiver leur religion et leurs coutumes sur leur terre patrie. Le monde est vaste et nous y avons tous trouvé une place au jour de notre naissance, est-ce un hasard ? Contentons-nous alors juste de voyager dans le seul dessein de découvrir les merveilles de cette planète qui nous abrite, mais cessons de vouloir envahir la glèbe des autres pour les spolier de leur culture et de leurs richesses, nous éviterons ainsi bien des conflits !
La vie est courte où vieillir est un privilège, vivons donc uniquement pour nous en ignorant le regard et le jugement des autres. Et surtout, n’ayons plus peur de dire un « je t’aime » sincère à tous ceux qui comptent vraiment pour nous, avant d’aller pleurer de regrets sur leurs tombes. »
C de C. Extrait de l’une de mes nouvelles/2024.