11/04/2025
Lorsque l’invisible se retira
Écoute.
Pas avec les oreilles.
Avec ton ventre. Avec ton ombre.
Car ce que je vais dire n’est pas pour les curieux,
mais pour ceux qui cherchent à se souvenir.
Il y a longtemps.
Avant les jours. Avant les nuits.
Avant que l’homme n’ait un nom.
Il y avait Kabezya-Mpungu.
Il n’était pas une chose. Il était le tout.
Il ne parlait pas. Il pensait en silence.
Il ne créait pas. Il contenait déjà tout ce qui serait.
Mais un jour — qui n’est pas un jour —
le Tout choisit de se cacher.
Il se retira.
Non par fatigue. Non par peur.
Mais parce qu’il voulait être regardé.
Et du creux laissé par son retrait,
le monde se mit à battre.
Un battement. Puis un autre.
Le temps naquit.
Là, entre ce qui est et ce qui n’est plus,
naquit kalûnga :
l’horizon entre les eaux profondes et le souffle des cieux.
La ligne que seuls les initiés peuvent franchir.
La frontière où les ancêtres marchent à l’envers
et où les vivants cherchent leur reflet.
C’est là qu’émergea Mvidi Mukulu,
l’aîné sans âge,
porteur de la mémoire du Vide.
Et dans sa main, il tenait un fragment du silence.
Il planta ce silence dans la terre,
et de là jaillit l’arbre de la connaissance.
Ses racines plongent dans la nuit,
ses feuilles écoutent la lumière.
Depuis ce jour,
chaque être né sur la terre rouge porte en lui
le souvenir du retrait.
Une absence profonde, un vide sacré.
C’est cette absence qui te pousse à chercher,
à questionner,
à te lever la nuit quand tout dort.
Tu crois être seul.
Mais tu es simplement en train d’écouter
le murmure de l’Origine.
ATOUM-RÂ
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