27/08/2025
📰 Hénin-Beaumont : la future stèle « aux victimes du communisme » divise la commune
À Hénin-Beaumont.
La décision du maire Steeve Briois (RN) d’installer une stèle « en hommage aux victimes du communisme » ne passe pas inaperçue. Le projet, qui doit voir le jour dans les prochains mois, suscite déjà un vif débat entre majorité municipale et opposition.
Un hommage revendiqué
Pour le maire, il s’agit d’un geste de mémoire envers les victimes d’un régime politique « qui a marqué l’histoire mondiale de tragédies humaines ». D’autres communes de droite et d’extrême droite, en France, ont déjà fait le choix d’ériger des monuments similaires. « Nous voulons rappeler ce que le communisme a coûté, en vies et en souffrances, dans de nombreux pays », expliquent ses soutiens.
L’opposition dénonce une « provocation »
Les élus communistes locaux, eux, parlent d’une manœuvre politique. Gianni Ranieri, conseiller municipal PCF, dénonce une stèle « sans aucun sens à Hénin-Beaumont » : « La France n’a jamais été un État communiste. Ici, les victimes à honorer sont celles du fascisme et du n***sme. »
Il cite deux figures locales : Joseph Fontaine, syndicaliste assassiné par un militant d’Action Française en 1934, et Vasil Borik, résistant ukrainien exécuté par les n***s en 1944. Tous deux disposent déjà de monuments commémoratifs dans la ville. « Jamais la majorité municipale n’a participé à ces hommages, poursuit-il. Cette stèle n’a rien de mémoire partagée, c’est de la propagande. »
Une interpellation des services de l’État
Estimant que la décision détourne l’espace public de sa vocation, le PCF a annoncé avoir saisi le préfet du Pas-de-Calais et la sous-préfète de Lens afin qu’ils examinent la légalité du projet.
« Nous ne laisserons pas l’histoire être travestie. Le Parti communiste français, ce sont les 75 000 fusillés de la Résistance, les conquêtes sociales, la Sécurité sociale, les retraites. Pas une idéologie criminelle », insiste Gianni Ranieri.
Un débat national qui s’invite localement
Cette controverse n’est pas isolée : depuis plusieurs années, des élus, surtout issus de la droite ou de l’extrême droite, multiplient les initiatives similaires en France. Elles ravivent à chaque fois la question : faut-il ériger des monuments pour des événements ou idéologies qui n’ont pas marqué directement l’histoire locale ?
À Hénin-Beaumont, la question prend une résonance particulière dans une ville où le souvenir de la Résistance et des luttes sociales reste très présent.