19/07/2025
TOURISME : TALATAN’I VOLONONDRY – ANTANANARIVO
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Sur les collines où le vent murmure les secrets des anciens, Talatan’i Volonondry s’éveille, vêtue de brume et de mémoire. Les rizières s’étendent comme des pages ouvertes, où chaque grain raconte une histoire, chaque pierre garde un nom oublié.
Ici, le roi Ralambo goûta pour la première fois l’omby sacré, et un mouton égaré donna son nom aux vallées que l’on chérit encore. Entre soie tissée et marché animé, les voix du passé s’entrelacent avec celles du présent.
Bienvenue dans un village où le temps n’est pas perdu, mais gravé dans les feuilles de bananier, les récits murmurés au bord du feu, et les regards complices d’un peuple qui n’a rien oublié.
Comment y aller ?
Talatan’i Volonondry est une commune rurale située à environ 27 kilomètres au nord de la capitale Antananarivo, sur la Route Nationale 3 (RN3), en direction d’Anjozorobe.
Elle fait partie du district d’Antananarivo Avaradrano, dans la région d’Analamanga, au cœur des hauts plateaux malgaches.
Son altitude moyenne est de 1.444 mètres, ce qui lui confère un climat tempéré et propice à l’agriculture.
Les Habitants
La commune compte environ 18 000 habitants répartis dans 28 fokontany (villages). La population est majoritairement composée d’agriculteurs, appelés les Mandiavato, descendants des anciens gardiens des frontières du royaume Merina.
Ces habitants vivent principalement dans les vallées fertiles, proches des rivières, où les terres sont plus faciles à cultiver.
Historique
Talatan’i Volonondry possède une histoire riche et ancienne, remontant à l’époque des royaumes malgaches.
Elle fut autrefois une principauté prospère, jouant un rôle stratégique dans le commerce et l’élevage bovin.
Dans les vallées fertiles de Talatan’i Volonondry, un roi veillait sur un peuple courageux. Son nom : Ralambo. Celui qui, dit-on, donna aux Malgaches leur premier festin de zébu.
Mais ce n’était pas qu’un simple repas. C’était un rite. Une révolution des sens et des traditions.
Jadis, les zébus étaient sacrés et respectés mais jamais dégustés. Jusqu’au jour où Ralambo, curieux et audacieux, observa les voyageurs étrangers faire mijoter la viande dans un bouillon parfumé… Intrigué, il en goûta… et en fut émerveillé.
Le village est donc lié à l’histoire du roi Ralambo, qui aurait institué la consommation de viande de zébu dans la culture malgache.
À proximité se trouvent des collines sacrées comme Ambohitrabiby et Ambohimanga, témoins de la royauté et de la spiritualité de la région.
Les collines ne sont pas figées dans le passé. Elles inspirent les vivants. Chaque plantation, chaque chant, chaque pas respecte leur souffle. Même les danses sont orientées vers leur sommet.
Ambohimanga
Situé à quelques encablure du village, la colline bleue, s’élève majestueusement. Elle fut le cœur du royaume Merina, le sanctuaire du roi Andrianampoinimerina.
Ses portes en bois massif, ses pierres sculptées, et ses sentiers ombragés racontent une royauté enracinée dans la sagesse.
Ambohitrabiby
Autre colline sacrée, veille sur Talatan’i Volonondry. C’est ici que la pierre gravée du mot ‘omby’ repose, témoin du roi Ralambo et du tournant culinaire de la nation.
Spécificités
Talatan’i Volonondry se distingue par plusieurs éléments uniques :
– Agriculture dominante : riz, oignons, pommes de terre, manioc, haricots et légumineuses sont les principales cultures.
– Produits emblématiques : le village est célèbre pour ses kobas (gâteaux traditionnels à base de riz et de pistaches) et ses saucisses artisanales, souvent préparées avec des pommes de terre.
Dans les rues parfumées de Talatan’i Volonondry, un mets règne en silence, enrobé de traditions et d’arômes sucrés : le koba. Gâteau rustique, gourmand, mais surtout mémoire d’un peuple tissé dans le riz et les pistaches.
Soulignons que lors des mariages Malagasy, des ‘famadihana’, ou des anniversaires, le koba trône entre les chants et les rires. Il ne se mange pas à la hâte. Il se respecte. C’est un lien entre ceux d’ici, d’ailleurs, et de l’au-delà.
– Artisanat local : fabrication de soie traditionnelle (lamba landy), utilisée dans les cérémonies et les vêtements nobles.
– Marché hebdomadaire : le marché du mardi attire les habitants de la capitale pour ses produits frais et artisanaux.
Car le mardi, c’est jour sacré. Le marché de Talatan’i Volonondry devient le temple du koba. Les familles de la capitale arrivent tôt, souvent à l’aube, pour acheter leur portion du souvenir.
– Paysages vallonnés : la commune est formée de collines convexes et de vallons encaissés, offrant des panoramas naturels spectaculaires.
Quoi y faire ?
Talatan’i Volonondry est une destination idéale pour une escapade rurale ou un week-end culturel :
– Visiter le marché du mardi : découvrir les kobas, saucisses, légumes frais et artisanat local.
– Déguster les spécialités : goûter au fameux koba, cuit au bain-marie pendant deux jours dans des feuilles de bananier.
– Faire un pique-nique : profiter des aires naturelles et des vues panoramiques sur les rizières et collines.
– Explorer les collines sacrées : visiter Ambohimanga ou Ambohitrabiby, lieux historiques et spirituels liés à la royauté malgache.
– Rencontrer les artisans : découvrir la fabrication de la soie et les techniques de tissage traditionnelles.
– Photographier les paysages : capturer la beauté des vallées, des marchés colorés et des scènes rurales authentiques.
Conclusion
Talatan’i Volonondry est bien plus qu’un simple village : c’est un carrefour de traditions, de savoir-faire et de nature, où l’histoire malgache se mêle à la vie quotidienne.
A visiter et .