16/10/2025
Mardi 14 octobre, c'était un peu improvisé, notre association s'est rendue au théâtre.
C'était un pot pourri de plusieurs grandes pièces, avec beaucoup, beaucoup de personnages secondaires muets.
On a eu du Ruy Blas (il est l'or monseignor), du Molière (qu'allait-il faire dans cette galère?), mais surtout un peu de Polichinelle et pas mal de grand Guignol.
24 scènes évacuées rapidement, sans dialogues ou presque.
Avec des comédiens qui ignorent qu'ils ne sont rien sans un public.
Ainsi, en l'absence de réponse à nos courriers, nous nous sommes rendus au conseil municipal pour assister à un comédie orchestrée par l'équipe municipale, qui continue de foncer tête baissée dans le projet de centre aquatique et la condamnation de la piscine municipale.
Pas de concertation publique pour un projet d'utilité publique, donc.
Le public, monsieur Pubreuil s'y intéresse quand il s'agit de formuler des critiques à peine voilées: "il est important de dissocier l'investissement du coût de fonctionnement, car faire l'amalgame des deux, comme certains aiment le faire, c'est tromper les gens". Ce n'est pas tromper les gens que d'affirmer que près de 50 millions d'euros d'argent public seront neutralisés pendant 25 ans pour leur centre aquatique. Mais c'est les tromper que d'affirmer qu'un tel équipement est nécessaire pour apprendre à nager aux enfants et qu'il est impossible de rénover et d'agrandir la piscine actuelle. C'est les tromper que d'affirmer que le résultat d'un questionnaire vieux de huit ans exigeait la construction d'un centre aquatique quand les gens demandaient en réalité la rénovation de la piscine avec la construction d'un second bassin. La structure est en "très mauvais état"? Ce n'est écrit dans aucun des rapports. La piscine a été conçue "pour une durée de vie de 20 ans"? Lecture biaisée de documents qui stipulaient de procéder à des rénovations au bout de 20 ans. Qui construit une autre maison parce que la garantie décennale de la sienne est passée? Beau concept pour un adjoint à l'écologie.
On observe que les chiffres ont encore changé: ce n'est plus 350 000 euros annuels que coûte la piscine à la ville mais 450 000 euros, et l'engagement financier durera finalement 22 ans au lieu des 25 annoncés (donc 9,9 millions de transfert au lieu de 8,75 millions). Un jonglage financier hésitant qui rappelle celui de la Mora. Tout comme leurs prévisions qui se basent sur 178 000 entrées annuelles contre... 40 000 aujourd'hui.
C'est une assemblée de cheveux blancs ou presque, de la ville à la région en passant par le département, qui soutient un projet qui pèsera sur les épaules de nos enfants et de nos petits-enfants, qui aggravera leur environnement et leurs conditions de vie. Ce sont eux qui devront assumer demain les erreurs d'aujourd'hui.
Il était donc plus que pertinent que des enfants et des ados, citoyens à part entière, adultes de demain, voient de leurs yeux ce que leurs aînés leur infligent. Et ils ont des raisons d'être inquiets.
C'était le spectacle d'un conseil municipal suffisant, qui ne cesse de montrer tout le mépris qu'ils ont pour les habitants. Pour preuve la réaction plus qu'incorrecte d'une conseillère municipale qui s'est moquée ouvertement de nos adhérents pendant le conseil en les imitant grossièrement. Du guignol, on vous dit.
Tant que le mot "écolo" sera une insulte à Honfleur, tant qu'il y aura encore des personnes qui n'auront pas compris que c'est dans leur intérêt et surtout dans celui de leurs enfants que nous faisons ce que nous faisons, notre association gardera sa raison d'être.
La charge des moniteurs de la piscine qui ne souhaiteront pas être détachés et que la municipalité devra supporter: qui en a parlé? Quand son tissu associatif local se fragilise, une petite ville comme Honfleur vacille. Or le CHAN (Club Honfleurais d’Activités Nautiques), contrairement à ce qu'on a pu lire, n'attend pas cet équipement « avec impatience » puisqu'ils perdront les deux tiers de leurs activités, le concessionnaire ayant l’exclusivité de l’exploitation: qui en a parlé? Trop d’opacité, de non-dits et d’approximations dans ce dossier qui rappelle trop celui de la Mora et celui du Village des Marques.
Pour finir, on reprendra les mots de ce bon vieux Jean:
"Ne soyez à la Cour, si vous voulez y plaire,
Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère ;
Et tâchez quelquefois de répondre en Normand."