15/06/2024
La France deviendra le Venezuela de l'Europe, criminalité inclue.
Rachida Dati a raison de le dire, avec le sens de la formule qu'on lui connait. Le programme avancé par l'union de la gauche provoquera sans aucun doute possible l'effondrement de notre économie en quelques mois.
Comme souvent avec la gauche, elle profite sciemment de l'effet Dunning-Kruger : les propositions sont faciles à comprendre, pour qui ne comprends l'économie.
Toujours démagogue et léthales pour notre économie. Je m'explique :
Acte 1 : Blocage des prix des biens de première nécessité :
Passons rapidement sur les questions de coûts, qui n'ont pas le même sens et la même importance pour chacun de nous, même s'il est nécessaire de rappeler le cout exorbitant du blocage des prix du gaz et de l'électricité (44 milliards d'euros en 2023). Cette mesure répondait à un comportement abusif des fournisseurs d'électricité, et à la survie de nos artisans boulangers et restaurants qui représentent l'écrasante majorité des entreprises en France.
Allons plutôt sur le fond, la mécanique économique qui s'activera en conséquence de cette décision.
L'industrie agro-alimentaire, qui irrigue nos supermarchés, est profondément internationalisée. Ses marges sont le fruits de l'optimisation du processus de transformation de la matière première. Elle a donc besoin de matière brute, dont le prix est déterminé par un marché international ; d'un cout du travail ; et de l'investissement de l'entreprise dans sa capacité de production.
Bloquer les prix, c'est sous entendre que chacun de ces mécanismes est suffisamment stable pour garantir les marges des entreprises qui paient les salaires, les investissements, et la matière première.
Or l'union de la gauche n'a aucune prise sur le cout des matières premières que nous importons, puisque nous n'en avons pas suffisamment sur notre territoire. Ce prix est largement sujet d'une part à la disponibilité de ces matériau - coucou le pétrole - ; et d'autre part à la géopolitique des ressources, sujet majeur posé par la guerre en Ukraine sur le prix du blé, du gaz etc.
Une forte augmentation du prix des matières premières réduit la marge de l'entreprise, qui ne peut augmenter son prix en conséquence. Pourvu que le prix n'explose pas de 1000%, ca va vous me direz ?
Acte 2 : Le cout du travail :
Le SMIC a 1600 euros et l'indexation des salaires et des retraites sur l'inflation ont déjà été expérimentées par la gauche dans une époque qui précède la mondialisation (et donc l'hyper compétition que nous constatons aujourd'hui).
En 1983, Mitterrand est obligé de rompre avec l'indexation, qui incrémente une inflation structurelle dans l'économie : en augmentant les couts de la masse salariale au 1er janvier de chaque année, les entreprises sont obligées d'augmenter leurs prix pour conserver leurs marges, et ce tous les 1er janvier de chaque année, ce qui génère de l'inflation qui va du coup générer les augmentations de salaires qui vont du coup générer de l'inflation...
Alors oui, les salaires augmentent. Mais pas votre pouvoir d'achat.
Le cumul de cette mesure avec un SMIC a 1600 euros amorce la pompe de cet engrenage infernal :
Indexée à l'inflation, cette augmentation du SMIC pour 3.1 millions de français nous mettra tous au même niveau de salaire en quelques années, dans le meilleurs des cas, et rapprochera le salaire médian du SMIC, alors même que nos salaires n'arrivent pas à décoller. Nos smicards profiteront donc de 200 euros de plus, pendant quelques mois avant que l'inflation ne viennent capter ce pouvoir d'achat supplémentaire.
Ici encore, les salaires augmentent, mais pas votre pouvoir d'achat.
Acte 3 : anti-Emmanuel Macron ou le retour de l'ISF (c'est moral parce que c'est pour la transition écologique)
"Je suis sûr qu'ils peuvent sacrifier un yacht pour participer au redressement du pays" sifflait hier Oliver Faure. Ici encore, le principe à l'air efficace, mais il vient tuer le progrès majeur fait par notre économie sur ces 10 dernières années.
Emmanuel Macron, pendant les 7 dernières années, à conduit une action visant à résoudre un problème majeur de notre économie, qu'il connaissait bien de sa vie antérieure : son financement.
Il a travaillé sur deux axes : une rémunération exonérée d'ISF sur les biens financiers les plus risqués - actions, financement de start ups - et le renforcement des taxes sur la partie immobilière. L'objectif était de pousser les plus riches d'entre nous a financer l'économie, plutôt que de placer l'argent dans la pierre pour générer une rente.
Objectif dépassé : Le financement en capital-risque a presque doublé par rapport à 2020, atteignant des niveaux record. La tendance s'est poursuivie en 2022, pour chuter de 49% en 2023 lorsque la crise économique à démarrée.
Bon, c'est beau tout ça, mais ça veut dire quoi ?
Pour bien comprendre le sens de ces données financière, je vous suggère de regarder un épisode de "Qui veut être mon associé", qui fait un excellent job de vulgarisation.
Financer l'économie, c'est répondre à un problème : vous avez un produit, il fonctionne dans votre région mais vous avez besoin de le vendre partout en France, en Europe, à l'export pour continuer à gagner plus d'argent.
Pour ce faire, vous pouvez attendre de former les capitaux vous mêmes au prix d'un temps précieux ; ou vous associer avec un partenaire qui vous apporte de suite la somme dont vous avez besoin pour investir dans de nouvelles machines de production, ou de nouveaux commerciaux.
Ce besoin est fondamental pour mettre à l'échelle (qu'elle soit nationale ou internationale) votre entreprise.
Ces investissements sont les plus risqués : sur 10 start up financées, seule une, en moyenne, permettra de rentabiliser l'investissement de départ.
En rétablissant l'ISF, l'Etat vient prendre cette argent pour le mettre dans ses caisses, réduisant ainsi drastiquement les financements possibles pour des start up qui ne disposent pas de facilité de paiement - pas de 30 jours pour une nouvelle boite - ou d'accès au crédit. Et ce sans même aborder l'importance de l'accompagnement des entrepreneurs par d'autres entrepreneurs qui ont réussi.
Mais la bérézina ne s'arrête pas là : depuis 2019, la France est le premier territoire d'investissement étrangers en Europe. Cela signifie que des entreprises étrangères ont décidé d'investir massivement en France, malgré nos contraintes de taxes et de droit du travail, pour profiter de notre main d'œuvre qualifiée, et réputée créative.
Pour preuve l'investissement de Microsoft à Fessenheim, pour un montant de 5 milliards d'euros, l'ouverture de giga usines de batteries dans les haut de France etc.
La fin de l'ISF marque, à l'étranger, l'effacement de cette France enfin "business friendly", comme discuté à de nombreuses reprises par le Guardian, ou The Economist : nous attirons les capitaux parce que nous avons cessé de ponctionner ceux d'entre nous qui disposent de la richesse et la réinjecte dans l'économie.
L'union des gauche compte récupérer environ 3 à 4 milliards d'euros en rétablissant l'ISF. Cela ne couvre même pas l'investissement de Microsoft en Alsace. C'est dire à quel point cette mesure est destructrice et démagogue.
Je n'aborderai même pas le sujet de la transition écologique, tant celui ci est factice : les écologistes sérieux s'accordent à dire que l'immense majorité de nos émissions de CO2 sont liées à nos importations de biens produits en Asie.
Nombre de nos industries, que je rencontre toutes les semaines, ont mises au point des plans visant à la neutralité carbone en 2030. Compte tenu du climat géopolitique, nous irons plus vite en rapatriant nos productions en France plutôt qu'en taxant le financement de notre économie pour engrosser un Etat qui a plus que démontré son incompétence à générer de réels et sérieux progrès pour l'humanité. A fortiori lorsque son gouvernement, je crois qu'on l'aura démontré, feint de ne pas maitriser les basiques de l'économie pour réaliser son fantasme zadiste de retour au Moyen Age.
N'oublions jamais que nos progrès formidables de ces 50 dernières années ont été possible grâce à la paix formée par le commerce, qui a sauvé de la faim des millions de gens, permettant ainsi aux peuples de ne plus avoir a s'assassiner pour se nourrir, se loger, se vêtir !
Gare aux faux semblants donc ! L'inflation, couplée à la fin du financement de nos entreprises et de notre innovation font peser un risque réel d'effondrement de nos entreprises : en augmentant inexorablement leurs charges d'une année à l'autre tout en raréfiant - et donc en augmentant le cout ! - leur capacité de financement.
Merci à ceux qui m'auront lu ^^ :)