09/12/2025
Il y a des matins où je me réveille déjà fatiguée.
Pas la fatigue douce d’une nuit trop courte, non.
Celle qui s’incruste dans la nuque, qui serre la poitrine, qui rend la lumière trop vive et le monde trop bruyant.
On nous a appris à courir.
À remplir chaque minute, à cocher des cases, à prouver qu’on avance.
Mais avancer vers quoi, au juste ?
Je vois autour de moi des corps qui lâchent, des esprits qui flanchent, des cœurs qui s’éteignent à force d’être pressés, comprimés, niés.
Burn-out, dépression, anxiété…
Des mots qui étaient tabous et qui, aujourd’hui, forment la bande-son de toute une génération.
On ne compte plus les arrêts, les larmes au bureau, les nuits blanches à chercher un sens qui s’effiloche.
L’épidémie silencieuse des âmes cabossées.
Pourquoi ?
Parce qu’on a oublié d’écouter.
Parce qu’on a cru que le sens de la vie se trouvait dans la productivité, dans la performance, dans le “faire toujours plus”.
Mais nos corps, eux, n’oublient pas.
Ils crient, ils protestent, ils s’épuisent.
Ils nous rappellent, parfois brutalement, que nous ne sommes pas des machines.
Je rêve d’une révolution douce.
D’un retour à l’authenticité.
À la lenteur.
À la permission de s’arrêter, de souffler, de sentir à nouveau le poids de son propre corps, la chaleur d’un silence, la beauté simple d’un instant volé à l’urgence.
Et si on réapprenait à vivre ?
À se demander, chaque matin : “Qu’est-ce qui a vraiment du sens pour moi ?”
À faire de la place pour l’émotion, la vulnérabilité, la création, le rien.
Je n’ai pas de recette miracle.
Mais j’ai cette conviction profonde :
Notre fatigue n’est pas une faiblesse, c’est un signal.
Un appel à retrouver ce qui est vrai, ce qui est doux, ce qui est vivant.
Et toi, dis-moi :
Qu’est-ce qui t’aide à respirer, à retrouver un peu de toi dans ce monde qui va trop vite ?
Je t’écoute.
Photo by Matheus Bertelli