16/05/2024
[REPUBLICATION - GROUPE PRESSE ÉCRITE]
“Quand tu vieillis, la précarité s'intensifie” 🧓
C’est un constat indéniable. En France comme en Bretagne, la multi-précarité gagne les personnes âgées, qui ont pour la plupart d’entre elles des difficultés grandissantes au quotidien. Les facteurs sont multiples à en croire Antoine Droullours, coordinateur de l’association Petits Frères des Pauvres à Rennes.
➡️ Retrouvez l’entièreté de ce grand entretien début juin, dans Précaridés : un magazine de 140 pages portant sur les précarités liées à la vieillesse en Bretagne. Une production réalisée par les étudiants en troisième année de journalisme du groupe presse écrite à l’IUT de Lannion. En attendant, voici en avant-première le début de cet article 📰
Les personnes âgées sont-elles de plus en plus sujettes à la précarité ?
Il y a une précarisation de la population dans sa globalité et les seniors ne sont pas épargnés. Aux Petits Frères des Pauvres, on sort tous les ans un baromètre avec des chiffres sur la précarité. On constate d'abord une nette aggravation de l’isolement chez les personnes âgées. Ce n’est pas la tranche d’âge la plus précaire sur le plan économique, mais il n’empêche que cela reste un pourcentage non négligeable.
Sur l’isolement, la Bretagne est plus impactée que le reste de la population française. Dans la région, 22 % des personnes âgées sont isolées du cercle familial. Ce sont majoritairement des hommes. Notre association parle de “mort sociale”. On est sur des personnes qui n’ont aucun des quatre liens, à savoir le lien familial, du voisinage, amical et associatif. Ces gens-là ont moins de deux échanges par an, hors aide infirmière ou ménagère. 5% des seniors bretons sont dans cette situation. C’est la région la plus touchée avec la Bourgogne-Franche-Comté et les Pays-de-la-Loire.
Est-ce que vieillir cause une précarité potentiellement décuplée ?
Quand tu vieillis, la précarité s’intensifie. Ne serait-ce que par la perte de mobilité physique ou de capacité à cause de maladies (Alzheimer…), mais aussi géographique, à cause de difficultés pour se déplacer. Si on est dans un bourg de 300 habitants, qu’on ne peut plus conduire, que nos enfants sont partis à l’autre bout de la France et qu’on n’a plus les liens sociaux liés au travail, c’est compliqué. En prenant de l’âge, l’entourage se réduit, puisque nos proches finissent par mourir.
À suivre, restez connecté !
Rédaction ✒️ Victor Renouf
Illustration 🖼️ Salomé Hirrien