12/11/2025
The Hoochie Coochie et le FIBD : une histoire en suspens.
Le Festival d’Angoulême était habitué aux polémiques. Cela vire cette fois à la panique. Les responsables des structures en charge de cet événement se sont mis dans une impasse ; il n’est pas question de les y accompagner et il leur revient d’en sortir de la façon la plus digne et la plus honnête possible – si tant est que ces termes aient encore un sens pour eux.
The Hoochie Coochie condamne fermement et unanimement les choix et la gestion du Festival d’Angoulême par l’association et la société qui en sont chargés depuis des années. Nous n’acceptons pas la hausse des coûts de billetterie, les hésitations et les changements précipités dans la direction artistique, le manque de transparence de la gestion. Surtout, nous sommes choqué·e·s par la façon dont ces structures ont traité des êtres humains : le management nous écœure et le traitement réservé à Chloé, qui a porté plainte pour viol alors qu’elle exerçait dans le cadre de ses fonctions pour le Festival, nous révolte.
C’est pourquoi, à regret et malgré nous, nous ne voulons plus poursuivre notre histoire avec le FIBD, sauf à constater un changement radical à sa tête. À regret car c’est au FIBD que The Hoochie Coochie est née en 2002, c’est au FIBD que notre travail fut récompensé dès 2008 de deux Prix de la bande dessinée alternative. Malgré nous car nous avons longtemps conservé l’espoir d’un retour à la dignité pour ce festival. Mais il n’y aura pas de stand à notre nom en janvier prochain et ce constat entraîne cette décision consternée.
Si la présente déclaration paraîtra tardive à certain·e·s, c’est que nous nous sommes montrés bien naïf·ve·s. En retenant la date du 8 novembre pour annoncer le résultat d’un appel d’offre qui n’en avait que la forme, le FIBD a sciemment joué avec les nerfs et la trésorerie des maisons d’édition qui avaient jusqu’au 29 octobre pour pouvoir se désister sans frais. Pour certaines, comme la nôtre, ce festival représente un coût, mais surtout des retombées vitales. Il nous restera à n’en pas douter le coût : les arrhes d’un stand que nous n’occuperons pas. C’est peut-être le prix à payer pour s’extraire de ce jeu de dupes, mais nous préférons la décence à l’économie, contrairement à cell·eux qui ont fait de cet événement le désastre qu’il est devenu. Comptez sur nous pour continuer à porter nos livres, nos auteurices, nos combats.
Nous soutenons totalement le mouvement et les revendications des auteurices. Nous pensons à Chloé. Nous allons continuer à travailler pour éditer et diffuser le catalogue que nous développons avec amour. Sans le FIBD dans sa forme et avec sa direction actuelles. Avec le FIBD, peut-être, à l’avenir, si nous y observons des évolutions conformes à nos engagements.