11/08/2025
Je m’appelle Fatima. J’ai 37 ans. Maman de deux princesses de 16 et 4 ans. Et je porte un combat plus lourd que tout ce que j’aurais jamais imaginé.
Le 26 mars, j’ai entendu ces mots qu’aucune femme, aucune mère, aucune âme ne devrait entendre : « Vous avez un cancer. »
Pas n’importe lequel. Un cancer du sein triple négatif. Agressif. Avancé. Ki67 à 85%. Grade 3. Stade 3.
Le genre de diagnostic qui vous arrache le souffle, qui fait basculer votre monde à l’envers en quelques secondes à peine.
Le 29 avril, j’ai commencé la chimiothérapie. Les séances se sont enchaînées. Douze Carbo-Taxol avec Pembrolizumab.
Chaque injection était une bataille. Chaque jour, une montagne.
J’ai perdu 12 kilos. Et parfois, j’ai eu l’impression de perdre des morceaux de moi… de ma féminité, de ma force, de ma vie d’avant.
À cause des nausées et vomissements, je ne peux presque plus rien avaler. Mon corps rejette, refuse, se bat. Même les anti-vomitifs les plus puissants n’y peuvent rien. Même la diététicienne a fini par baisser les bras… Mais moi, je tiens. Je n’abandonne pas.
Demain, je dois commencer un autre traitement – les EC – si mes globules me laissent une chance. Cela a déjà été reporté deux fois… Mon corps est si fragile que je me déplace en fauteuil quand les distances sont trop longues. Mon cœur s’emballe vite. Je m’essouffle après quelques pas… et pourtant, je continue d’avancer. Encore. Toujours.
J’ai du mal à accepter. À comprendre.
Il y a un an, jour pour jour, je grimpais des montagnes. Une femme pleine de vie, d’élan, de rêves.
Aujourd’hui, cette femme lutte pour faire 500 mètres.
Un an, c’est si court… et la vie a tout changé.
Souvent, je me regarde dans le miroir et je ne reconnais plus celle que je vois.
Mais mes filles me regardent avec les yeux de l’amour. Elles me rappellent pourquoi je continue.
Je le fais pour elles. Pour leur avenir. Pour qu’un jour, elles puissent dire :
“Ma maman s’est battue. Ma maman est une guerrière.”
Je garde foi malgré tout.
Foi en Dieu. Foi en la médecine. Foi en demain. Parce que j’ai besoin d’y croire.
Parce que je rêve de vous dire, un jour, les larmes dans les yeux, le sourire au bord des lèvres :
“Regardez-moi… Je suis en rémission.”
Le chemin est encore long. Rempli de doutes, de douleurs, et d’heures sombres.
Mais je marche. Même si c’est lent, même si c’est pénible, je marche.
Parce que chaque pas est une promesse faite à la vie.
Je suis une femme debout, même quand je suis à genoux.
Je suis une maman en guerre, une âme en feu, un cœur qui bat pour survivre.
Et j’ai cette chance inestimable : je suis bien entourée. Aimée. Soutenue.
Merci à ceux qui sont là, chaque jour, à mes côtés. Vous êtes ma lumière.
Et si tu lis ces lignes…
Toi qui vis aussi un combat, toi qui trembles, toi qui pleures dans le silence : je te vois. Je te comprends. Tu n’es pas seul.e.
Courage à nous. À tous les guerriers, toutes les guerrières.
Qu’un jour, nos larmes soient de victoire. ❤️🙏