
07/08/2025
🏞️ CARTES POSTALES DE L’ÉTÉ
L’été, on souffle, on s’émerveille, on recharge les batteries… et les idées !
Forêts, festivals, sommets, parcs naturels, chantiers participatifs...l'équipe PB part sur les chemins de traverse et vous embarque avec elle.
📍Première escale avec Léa, qui nous écrit depuis les hauteurs du massif des Écrins. ⤵️
Chère équipe Patte Blanche,
Je vous écris depuis là-haut, tout là-haut… après avoir gravi la Roche Faurio, perchée à 3750 mètres face au Dôme des Écrins. L’ascension s’est faite à la lueur des frontales, dans le silence du petit matin, en remontant lentement le glacier Blanc.
Là-haut, le monde semble suspendu. Les paysages sont à couper le souffle (mais les photos, vous vous en doutez, n’en reflètent pas toute la beauté). Le ciel, la roche, la glace : tout paraît plus vaste, plus pur, plus fragile aussi.
Ce glacier que nous avons longé porte en creux les cicatrices du changement. Il a reculé de plus de 50 mètres en longueur et perdu plus de 20 mètres d’épaisseur en seulement 25 ans. Et cela se voit. J’ai pensé à celles et ceux qui ont foulé ces pentes avant nous - nos parents, nos grands-parents - à ce qu’ils ont vu, à ce que nous ne verrons plus. Et à ce que nos enfants verront, ou peut-être pas. Cette perte lente, silencieuse, que chaque génération oublie un peu : c’est l’amnésie environnementale. Et face à elle, mon cœur se serre.
Mais malgré tout, ou peut-être à cause de cela, chaque signe de vie m’a émerveillée. Un papillon emporté par une bourrasque. Le vol espiègle des chocards à bec jaune. Une abeille obstinée à 3500m d’altitude. Des traces de petits mammifères sur la neige. Et bien-sûr, ces fleurs de montagne, têtues, accrochées à la roche ou surgissant de la glace. La vie est là, encore, partout.
Je vous embrasse fort et vous souhaite un été haut en couleurs,
Léa