04/07/2025
MANIFESTATION ANTI-ÉOLIEN INDUSTRIEL
SAMEDI 5 JUILLET - 16H - PLACE DES OTAGES - MORLAIX
APPEL À FORMER UN CORTÈGE ANTICAPITALISTE
RDV DERRIÈRE LA BANDEROLE "PAS D'ÉCOLOGIE SANS DÉMOCRATIE"
*** CONTRE LE DÉPLOIEMENT AUTORITAIRE DE L’ÉOLIEN INDUSTRIEL EN BRETAGNE
***
Il est impossible de considérer que la « transition énergétique », telle
qu’elle est construite actuellement, soit une solution au basculement
climatique. Si ce basculement est la résultante de 5 siècles de
prédation capitaliste et 2 siècles d’industrialisation forcée, alors le
chemin à emprunter doit passer par une élaboration démocratique d’un cap
vers une sortie du capitalisme. C’est tout l’inverse que nous observons
aujourd’hui.
1° Le paysage : notre dernier bien commun.
Selon l’écologiste Alessandro Pignocchi, « la clé de l'action politique
efficace se trouve du côté de l'attachement au territoire ». Il signifie
un rapport matériel, sensible, historique, culturel, voire spirituel à
un territoire et à sa morphologie. Ce lien unique entre habitant·es et
territoire est un rempart contre la vision marchande du monde. La
Bretagne n’est pas qu’un « gisement de vent », c’est une terre de luttes
et d’indépendance. L’emprise visuelle et lumineuse des éoliennes est
sans équivalent. L’État prévoit d’en implanter plusieurs centaines : des
Monts d’Arrée au Trégor en passant par le Léon. Pas un village ne sera
aveugle à ces nouvelles infrastructures. Cette transformation profonde
et irréversible est imposée à des centaines de milliers d’habitant·es.
Nous saluons l’amour que portent les gens à leurs paysages, car c’est
pour nous le signe d’un rapport sensible à la nature. Nous vivons cette
industrialisation comme un saccage.
2° Accélérer la disparition d’espèces pour 2 gigawatts ?
Les méga-projets éoliens offshore se développent sans une connaissance
suffisante des impacts sur la biodiversité. Selon le CNRS, l’état actuel
des études d’impact acoustique des usines éoliennes offshore est encore
incomplet. Les impacts « forts » sont bien documentés pour les
mammifères marins et les poissons. Mais les études sont quasi
inexistantes pour les impacts « modérés » et pour les invertébrés en
général. Les études sur les oiseaux marins et migrateurs, et sur les
tortues marines, sont lacunaires. Le CNRS et l’Ifremer travaillent
actuellement à une synthèse critique des connaissances scientifiques à
propos des impacts de l’éolien offshore et devrait publier cette étude
fin 2025. Nous exigeons à minima le gel du projet jusqu’à la publication
de ces études.
3° Pas d’écologie sans démocratie.
Avoir notre mot à dire sur de tels projets devrait être notre droit le
plus fondamental. L’écologie autoritaire telle qu’elle est organisée par
le néo-libéralisme risque d’être contre-productive à long terme car elle
nourrit un ressentiment et un rejet de l’écologie qui bénéficie aux
ennemis de la planète. Nous revendiquons un référendum local pour chaque
projet industriel, accompagné d’assemblées populaires décisionnaires et
de campagnes d’information de qualité.
4° Pour un municipalisme électrique.
Nous avons tout à gagner à ce que la politique énergétique soit une
affaire de citoyenneté et non de lobbys. Le réseau électrique unique tel
qu’il a été développé est consumériste et productiviste, il fait de
l’énergie une abstraction et nous déconscientise : produite ailleurs,
consommée ailleurs, gérée ailleurs. Au contraire, nous regagnerions en
conscience si la politique énergétique était organisée depuis l’échelon
démocratique le plus proche : le village, le quartier, la commune.
Repensons nos besoins localement, tissons des liens techniques, et
construisons un communalisme énergétique.
5° La transition énergétique est un mythe.
La transition énergétique n’existe pas. L’humanité n’a jamais autant
consommé de bois, de charbon, de pétrole et de gaz. Cette approche
fallacieuse du « mix énergétique » permet de cacher les quantités
réelles consommées. Oui les renouvelables permettent d’atténuer
l’intensité carbone de l’économie, mais la décarbonation doit
prioritairement passer par une réduction drastique de nos consommations
en énergie.
6° Vendre notre vent à des multinationales coloniales ?
De nombreuses ONG alertent sur les violations environnementales et de
droits humains perpétrées par les multinationales des énergies
« vertes » (EDF Renouvelables, Iberdrola, etc.) : déplacements forcés de
population, assassinats d’opposant·es, hécatombes d’oiseaux migrateurs,
destructions de terres agricoles, déforestations, etc. Peut-on accepter
que le vent de la Bretagne soit accaparé par des multinationales qui
tuent des activistes environnementaux et détruisent la biodiversité ?
7° Pour une écologie de la libération.
L’écologie hégémonique actuelle exclue les classes populaires et issues
de l’immigration. Comment s’engager pour préserver l’environnement et
les territoires si vous n’êtes chez vous nulle part ? Comment renouer un
lien politique entre les habitant·es et les écosystèmes ? Certains
disent que la mer et les paysages n’appartiennent à personne. Nous
pensons au contraire que la planète entière est notre bien commun le
plus précieux. Nous devons penser une écologie de la libération, où
liberté et égale dignité humaine ne sont pas négociables.
8° Nous refusons de payer à la place des riches.
Chaque année, les émissions des 1 % les plus riches annulent les
économies de carbone réalisées grâce à l’utilisation de près d'un
million d'éoliennes. En un an, Elon Musk est responsable de l’équivalent
de 834 années d’émissions par une personne moyenne dans le monde. Ces
ultra-riches s’enrichissent encore davantage grâce à leurs
investissements dans les multinationales de l’énergie (fossile et
renouvelable). Nous devons lutter contre l’organisation capitaliste de
la société, hiérarchisée en classes sociales, où les plus riches
contrôlent les orientations économiques et politiques de nos sociétés.
Nous revendiquons une écologie révolutionnaire qui abolisse les
inégalités sociales.
Pour toutes ces raisons, nous vous appelons très vivement à intervenir
au sein du mouvement anti-éolien afin d’y mener un combat écologiste,
orienté vers la préservation des paysages et écosystèmes, la démocratie
locale, le low-tech et la désindustrialisation. Mener ce combat de
l’intérieur, c’est aussi combattre, sur son propre terrain, l’influence
de l’extrême-droite climato-négationniste.
Ressources / Références :
*Communaux : « Démanteler les réseaux, refonder des liens techniques. »
https://communaux.cc/2022/04/demanteler-les-reseaux-refonder-des-liens-techniques/
*Alessandro Pignocchi : « La clé de l'action politique efficace se
trouve du côté de l'attachement au territoire. » :
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/l-invite-au-carre-6601960
* Observatoire des Multinationales : « Le vrai visage des
multinationales « vertes ». »
https://multinationales.org/fr/enquetes/les-multinationales-vertes-demasquees/
*CNRS / Jean-Baptiste Fressoz : « Énergies : le mythe de la
transition. »
https://lejournal.cnrs.fr/articles/energies-le-mythe-de-la-transition
*Terre et Liberté / Fatima Ouassak : « Qui a décrété que l’écologie
n’appartenait qu’aux Blancs ? » https://www.terresetliberte.com/
*Splann ! : « Iberdrola. Quand l'énergie « propre » a les mains sales. »
https://splann.org/enquete/iberdrola/
*Études CNRS / Ifremer : « Impacts acoustiques des projets éoliens en
mer sur la faune marine / Effets des parcs éoliens en mer sur la
biodiversité et les socio-écosystèmes. »
https://www.cnrs.fr/fr/impacts-acoustiques-des-projets-eoliens-en-mer-sur-la-faune-marine
/
https://www.cnrs.fr/fr/nos-recherches/expertise-scientifique-collective/esco-eoliennes-en-mer-effets-des-parcs-eoliens-en-mer-sur-la-biodiversite-et-les-socio-ecosystemes
*Rapport OXFAM 2023 : « Les 1% les plus riches émettent autant de CO2
que deux tiers de l’humanité. »
https://www.oxfam.org/fr/communiques-presse/les-1-les-plus-riches-emettent-autant-de-co2-que-deux-tiers-de-lhumanite
*La CHOSE : « Manifeste : Leur écologie est un désastre,
déconnectons-la. » https://lachose.noblogs.org/
*Alexander Dunlap : « L’accaparement bureaucratique des terres pour une
colonisation par les infrastructures : Les énergies renouvelables,
l’Amassada et résistances dans le sud de la France. »
https://douze.noblogs.org/post/2020/05/21/laccaparement-bureaucratique-des-terres-pour-une-colonisation-par-les-infrastructures-les-energies-renouvelables-lamassada-et-resistances-dans-le-sud-de-la-france/
Théâtre de L’Échangeur, le 9 juin à 19h. L’infrastructure électrique est-elle un objet technique reconfigurable ? Si changer de société revient à changer d’infrastructure, alors quel serait le réseau idéal ?