10/10/2025
LA SANTÉ MENTALE DE NOS JEUNES
Éditorial n°4012
Dans ces heures et jours difficiles pour notre pays il n’est pas permis de se détourner ou de relâ- cher le devoir citoyen. Pour ce journal, ce devoir consiste à rapporter des informations sérieuses et structurantes aux lecteurs du Bourbonnais et d’ailleurs. Ainsi, cette semaine, l’attention sera portée sur la santé mentale de nos jeunes. L’Ins- titut Montaigne vient d’y consacrer un rapport inquiétant.
Une enquête menée auprès de plus de cinq mille jeunes Français de 15 à 29 ans a révélé qu’un quart des jeunes Européens seraient atteints de dépression. 25 % ! Un sur quatre ! Pire encore : près d’un jeune sur trois affirme avoir déjà eu des pensées suicidaires ou envisagé de se faire du mal. Comment est-ce possible ? Comment comprendre que seulement un sur dix n’est pas stressé par ses études et un sur quatre par son travail ?
Une piste à suivre serait que les jeunes du monde rural connaissent moins de tristesse et de déses- poir que ceux du monde urbain où l’isolement et la précarité sont plus répandus. Puis, 76 % des jeunes déclarent avoir été sensibilisés à la santé mentale, mais cette sensibilisation passe avant tout par des réseaux sociaux et les proches. Les canaux institutionnels restent minoritaires. 20 % seulement ont été sensibilisés par des initiatives de l’établissement scolaire ou universitaire, 11 % par leur médecin, 8% par une association, et pourtant ce seraient ces acteurs qui sont les mieux placés pour apporter une information fiable, encadrée et de qualité.
D’une manière assez innovante, l’enquête a inclus une partie prospective en demandant aux jeunes de juger les mesures les plus efficaces pour amé- liorer leur santé mentale. Ainsi, 36 % demandent de faciliter l’accès aux soins psychologiques et la prévention. C’est un sujet de la santé publique. C’est aussi – sur un autre registre – l’accompa- gnement spirituel que pourrait proposer l’Église. 34 % demandent plus de possibilités d’accès au sport, à la culture et à des activités conviviales. C’est un sujet pour nos associations et collecti- vités. 29 % souhaitent qu’on agisse sur les causes profondes qui sont le harcèlement, l’isolement et la précarité. C’est un sujet... pour nous tous.
Stefan Lunte