L'Aurore du Bourbonnais

L'Aurore du Bourbonnais L’Aurore du Bourbonnais Il privilégiera le niveau local et l’échelon européen. Hebdomadaire local depuis 1944, nous surestimons pas pour autant nos forces.

Sur douze pages et sous des rubriques bien identifiées nous voulons enrichir le paysage médiatique de l’Allier en tant que journal de réflexion. L’Aurore du Bourbonnais restera un lieu de publication pour des annonces légales. Elle ne cherchera pas à s’établir comme concurrent des grands quotidiens et hebdomadaires locaux qui rendent un services d’information indispensable pour les habitants de l’

Allier et leurs villes et villages. Elle rivalisera encore moins avec les grands hebdomadaires nationaux dont les mérites sont indiscutables pour le débat sur les grands enjeux nationaux, mais qui connaissent aussi la tendance fâcheuse de confondre Paris avec la France entière, l’Élysée avec le nombril du monde. Si L’Aurore du Bourbonnais paraît dorénavanti avec quatre pages de plus, une typographie plus lisible et des photos illustrant le propos d’un texte c’est pour amener les lecteurs et lectrices sur le chemin de la réflexion et du débat. L’analyse, la mise en perspective et le commentaire seront à leur disposition le samedi dimanche pour éclairer le quotidien de l’information. Le point de départ de l’Aurore restera inchangé. La pensée chrétienne bien cultivée restera pour ce journal un terreau riche et fertile.

LA SANTÉ MENTALE DE NOS JEUNESÉditorial n°4012Dans ces heures et jours difficiles pour notre pays il n’est pas permis de...
10/10/2025

LA SANTÉ MENTALE DE NOS JEUNES

Éditorial n°4012

Dans ces heures et jours difficiles pour notre pays il n’est pas permis de se détourner ou de relâ- cher le devoir citoyen. Pour ce journal, ce devoir consiste à rapporter des informations sérieuses et structurantes aux lecteurs du Bourbonnais et d’ailleurs. Ainsi, cette semaine, l’attention sera portée sur la santé mentale de nos jeunes. L’Ins- titut Montaigne vient d’y consacrer un rapport inquiétant.

Une enquête menée auprès de plus de cinq mille jeunes Français de 15 à 29 ans a révélé qu’un quart des jeunes Européens seraient atteints de dépression. 25 % ! Un sur quatre ! Pire encore : près d’un jeune sur trois affirme avoir déjà eu des pensées suicidaires ou envisagé de se faire du mal. Comment est-ce possible ? Comment comprendre que seulement un sur dix n’est pas stressé par ses études et un sur quatre par son travail ?

Une piste à suivre serait que les jeunes du monde rural connaissent moins de tristesse et de déses- poir que ceux du monde urbain où l’isolement et la précarité sont plus répandus. Puis, 76 % des jeunes déclarent avoir été sensibilisés à la santé mentale, mais cette sensibilisation passe avant tout par des réseaux sociaux et les proches. Les canaux institutionnels restent minoritaires. 20 % seulement ont été sensibilisés par des initiatives de l’établissement scolaire ou universitaire, 11 % par leur médecin, 8% par une association, et pourtant ce seraient ces acteurs qui sont les mieux placés pour apporter une information fiable, encadrée et de qualité.

D’une manière assez innovante, l’enquête a inclus une partie prospective en demandant aux jeunes de juger les mesures les plus efficaces pour amé- liorer leur santé mentale. Ainsi, 36 % demandent de faciliter l’accès aux soins psychologiques et la prévention. C’est un sujet de la santé publique. C’est aussi – sur un autre registre – l’accompa- gnement spirituel que pourrait proposer l’Église. 34 % demandent plus de possibilités d’accès au sport, à la culture et à des activités conviviales. C’est un sujet pour nos associations et collecti- vités. 29 % souhaitent qu’on agisse sur les causes profondes qui sont le harcèlement, l’isolement et la précarité. C’est un sujet... pour nous tous.

Stefan Lunte

GARÇONS ET FILLESÉDITORIAL N°4010Le Martens Center, un centre d’étude proche du PPE basé à Bruxelles, vient de publier u...
26/09/2025

GARÇONS ET FILLES

ÉDITORIAL N°4010

Le Martens Center, un centre d’étude proche du PPE basé à Bruxelles, vient de publier une analyse des résultats de l’enquête longitudinale Glocalities qui explore dans huit pays européens l’écart croissant dans les orientations politiques entre les sexes ainsi que l’évolution des valeurs chez les jeunes citoyens européens. En se focalisant sur deux axes de valeurs clés – espoir versus désespoir et liberté versus contrôle – l’étude a mis en évidence des différences dans le comportement politique entre générations et sexes. Les quatre principales conclusions sont les suivantes :

• Il y a un fort écart de valeurs entre les sexes. Un fossé grandissant existe entre les jeunes hommes et les jeunes femmes en Europe. Les jeunes femmes adhèrent de plus en plus aux valeurs libérales et anti-patriarcales, tandis que les attitudes des jeunes hommes évoluent vers des valeurs traditionnelles et des idéologies conservatrices. L’idée conventionnelle d’une jeunesse uniformément progressiste s’avère aujourd’hui erronée.

• Ensuite, les jeunes générations – et en particulier les hommes de 18 à 29 ans – expriment de plus en plus de pessimisme et de frustration sociale. Cette désillusion conduit à une polarisation de la société et à la montée des mouvements populistes de droite.

• La désindustrialisation de l’Europe a eu un impact négatif disproportionné sur les jeunes hommes, réduisant les opportunités d’emploi dans les secteurs de production. Les systèmes éducatifs n’ont pas su l’anticiper et le sentiment d’être laissé-pour-compte s’est exacerbé.

• Enfin, l’éloignement des jeunes hommes des valeurs libérales a créé un terreau fertile pour une rhétorique populiste de droite, qui propose des récits et visions alternatifs de la société.

Les partis qui se positionnent au centre de l’échiquier politique ne pourront plus ignorer ce clivage dans la jeunesse sous peine d’éloigner encore plus vite les jeunes de la politique traditionnelle et de favoriser la montée continue des mouvements extrémistes.

Stefan Lunte

NON AU PÉCHÉ DE PESSIMISMEÉditorial n°4009Il y a cinquante ans en 1975, jour pour jour ce samedi 20 septembre Alexis Leg...
19/09/2025

NON AU PÉCHÉ DE PESSIMISME

Éditorial n°4009

Il y a cinquante ans en 1975, jour pour jour ce samedi 20 septembre Alexis Leger est décédé dans sa maison sur la presqu’île de Giens située sur la commune d’Hyères. Il était l’un des plus grands diplomates français du XXe siècle. En 1925, il entre au service d’Aristide Briand comme directeur de cabinet et contribue depuis beaucoup aux efforts de réconciliation avec l’Allemagne et à l’unification du continent européen. Au début de la guerre, il part en exil aux États-Unis.

Alexis Leger était aussi poète. Sous le nom de Saint-John P***e il publia des recueils comme Anabase, Exil, Vents et Amers et reçoit en 1960 le prix Nobel de littérature. Homme de lettres, il nourrissait des amitiés avec des poètes et écrivains comme Paul Jammes, André Gide, le Bourbonnais Valery Larbaud ou encore des hommes politiques comme le secrétaire général des Nations unies Dag Hammarskjöld.
En 1935, il répond ceci à une enquête littéraire sur l’optimisme en politique : « Des raisons d’optimisme ? Elles sont avant tout d’ordre vital : la vie rend mille à qui lui donne cent ; elle enlève mille à qui lui refuse cent. Malheur aux incertains et aux parcimonieux ! On périt par défaut bien plus que par excès. La vie est toute action ; l’inertie est la mort. Le dernier terme de la dégradation du radium, c’est le plomb. Ainsi, pour les sociétés comme pour les individus, le goût de l’énergie, source première d’optimisme, est un instinct foncier de rectitude organique. Le pessimisme n’est pas seulement une faute contre-nature, c’est une erreur de jugement autant qu’une désertion. C’est le péché de l’esprit, le seul irrémissible. Aucune raison d’en faire un péché français.»

La situation actuelle du pays incite beaucoup de monde dans la politique, dans les médias ou accoudés au zinc à commettre le péché de l’esprit. Alexis Leger alias Saint-John P***e nous exhorte à suivre « l’instinct foncier de rectitude organique» et de ne pas perdre notre optimisme. Il est vital.

Stefan Lunte

POUR LE RETOUR DU LIVRE D’ANNE DE FRANCECe week-end ont lieu les Journées européennes du Patrimoine. Cette année le patr...
12/09/2025

POUR LE RETOUR DU LIVRE D’ANNE DE FRANCE

Ce week-end ont lieu les Journées européennes du Patrimoine. Cette année le patrimoine architectural est à l’honneur et le Bourbonnais en est particulièrement riche. Mais il existe aussi le patrimoine littéraire et tous les Bourbonnais peuvent se réjouir d’une retrouvaille majeure qui s’est produite au cours de l’été. Début septembre le Quotidien de l’Art donnait l’information en primeur, qui a été ensuite reprise par les confrères de RCF Allier et de La Montagne.

Le manuscrit original contenant Les Enseignements d’Anne de France à sa fille Suzanne a été retrouvé. Par arrêté du 25 août la ministre de la Culture a refusé son exportation tout en le classant trésor national. Écrit au tout début du seizième siècle par une mère inquiète du sort de sa fille dans un monde de jaloux et de prédateurs, il s’agit du premier livre d’éducation de la Renaissance en France. Avec la fin du duché le manuscrit est sorti des bibliothèques des Ducs de Bourbon pour rejoindre Paris d’où il disparaît à la révolution avant de réapparaître à Saint-Pétersbourg. Il en revient dans les années 1930 mais ensuite sa piste se brouille et le livre passe sous les radars de l’administration et des chercheurs dans une collection privée. Avec sa redécouverte et la déclaration de Trésor National, l’État dispose dorénavant de deux ans et demi pour l’acquérir.

En rêvant un peu, on s’imagine bien que ce trésor écrit en Bourbonnais par la dernière duchesse de Bourbon puisse venir enrichir les collections du futur musée de Souvigny sous l’égide du tout nouvel établissement public de coopération culturelle « Grand Site clunisien de Souvigny ». Mis sur pied en mai dernier cet EPCC a toutes les qualités requises pour rénover et réaménager le site prieural à la hauteur de son rang. En effet Souvigny est déjà reconnue comme cœur spirituel du Bourbonnais mais sa vocation est également celle d’un joyau du patrimoine européen. Quelle meilleure demeure proposer à ce trésor retrouvé ? Anne de France y a été inhumée en décembre 1522. Que ce serait beau que l’original de son livre retourne auprès d’elle en Bourbonnais.

Stefan Lunte

QUATRE MILLECe journal paraît aujourd’hui sous le n°4000. Dans la Bible, quatre mille est le nombre de la foule que Jésu...
18/07/2025

QUATRE MILLE

Ce journal paraît aujourd’hui sous le n°4000. Dans la Bible, quatre mille est le nombre de la foule que Jésus nourrit en multipliant le pain au bord du lac de Génésareth. Quatre est le nombre symbole de la terre pour indiquer les quatre saisons ou les quatre points cardinaux et mille signifie la plénitude divine comme dans le verset 89,4 du psaume « À tes yeux mille ans sont comme hier ». Le nombre quatre mille dans le miracle des pains symbolise que la grâce de Dieu est universelle.

Pour un journal comme L’Aurore du Bourbonnais cela a également du sens. En quatre-vingt ans de parution sans interruption, ce journal s’est métamorphosé à de multiples reprises. De la feuille hectographique créée par de jeunes résistants catholiques sous l’occupation allemande, au sérieux journal diocésain grand format pendant la grande période incluant le deuxième concile du Vatican de 1962 à 1965, au modeste journal d’annonces légales jusqu’à l’ouverture européenne depuis 15 ans, les changements de formes, de rubriques et de thèmes ont été multiples. Sans oublier les très nombreuses personnes qui l’ont fait vivre par leur travail ou leur lecture.

Ce qui n’a pas changé, par contre, est le fait que ce journal – comme la plupart des journaux d’ailleurs – est accessible à tous. À condition de lire le français, d’accepter de le recevoir uniquement en édition papier et de s’acquitter d’une modeste somme pour le recevoir, tout le monde peut y avoir accès quel que soit son lieu d’habitation. Il est d’ailleurs envoyé chaque semaine à des abonnés dans plusieurs pays européens. L’information qu’il dispense n’est pas réservée à un petit cercle secret. Très modestement, il a contribué à travers ses quatre mille parutions à la diffusion d’informations et aux débats d’idées dans l’espace public du Bourbonnais et d’ailleurs. Avec une option préférentielle pour les trois sujets que sont le Bourbonnais, l’Église et l’Europe, nous nous sommes inscrits depuis quinze ans dans cette tradition et, pour une fois, nous ne cachons pas une certaine fierté.

Stefan Lunte

LE MURMUREÉditorial n°3999Le grand poète Christian Bobin est mort en novembre 2022. On lui doit par exemple le roman Le ...
11/07/2025

LE MURMURE

Éditorial n°3999

Le grand poète Christian Bobin est mort en novembre 2022. On lui doit par exemple le roman Le Très-Bas autour de la figure de saint François d’Assise. On en a parlé il y a fort longtemps et avec enthousiasme dans cette colonne. Début 2024, son dernier livre est paru à titre posthume. Il l’avait écrit pendant les deux mois précédant sa mort. Sur près de soixante morceaux, il évoque ses liens avec sa mère, la maladie, l’hôpital, la mort qui l’attend et également l’amour pour sa deuxième femme qui est décrit avec tant d’intime beauté qu’on se refuse d’en dire plus dans ces quelques lignes.

Chaque morceau du recueil est un médaillon d’orfèvrerie de la langue française qui révèle la sagesse de celui qui a conscience que le temps lui est compté. Le poète célèbre la vie, les aventures et les choses petites, moyennes ou grandes, avec d’autant plus de justesse qu’il sait que sa dernière heure approche. La musique a une place de choix avec une admiration sans retenue pour le pianiste russe Grigory Solokov. Il le voit comme « une muraille contre la mort » et explique : « Il y a deux sortes de mort. La première saisit le corps... Et puis, il y a l’autre mort, celle qui advient en coupe-gorge dans les ruelles mal fréquentées du monde. La mort dans la vie. Les conventions. Les fleurs en plastique de l’intelligence raisonneuse. C’est de cette mort-là que Sokolov, par sa puissance, nous garde. »

Le poète disparu a aussi des mots d’une extrême justesse dans cette période caniculaire : « L’été n’est pas une saison tendre, sauf quand chaque soir – comme cela arrive aux mourants – il nous donne le meilleur de lui-même que cachait son intolérance bleue : un ciel remplit d’étoiles dont chacune est un ba**er à nos âmes fatiguées. La grande douceur de se parler les soirs d’été sous les guirlandes d’un restaurant en proche faillite, au bord d’un lac. »

Un grand merci posthume à Christian Bobin pour son œuvre et tout particulièrement pour ce dernier livre. Il s’appelle Le Murmure.

Stefan Lunte

L’ÉTAT MEMBRE ATYPIQUEÉditorial n°399552 % des Européens ont confiance dans l’Union européenne et dans la Commission eur...
13/06/2025

L’ÉTAT MEMBRE ATYPIQUE

Éditorial n°3995

52 % des Européens ont confiance dans l’Union européenne et dans la Commission européenne, son organe exécutif. C’est le message principal de la livraison du mois de juin du Standard Eurobaromètre, l’enquête menée deux fois par an par la Commission européenne. Il s’agit du meilleur score depuis 2007 d’autant plus que ce résultat contraste avec le peu de confiance que les quelque 26000 personnes interrogées accordent à leurs parlements et gouvernements nationaux avec respectivement 37 % et 38 %.

En France, la suspicion est nettement plus importante à la fois pour l’UE et les institutions nationales. Seulement 42 % des Français questionnés font confiance à l’UE, 24 % à leur Parlement et 23 % à leur gouvernement. Le peuple français, qui est réputé être le plus politisé en Europe, est actuellement aussi le plus pessimiste parmi les grands États membres. Pour quelles raisons ?

Quatre sujets sortent en tête comme étant les plus urgents et pour lesquels les gouvernants n’arrivent pas à apporter de réponses satisfaisantes aux yeux des Français. Largement en tête, avec 33 %, se trouvent l’inflation et le coût de vie. La situation économique générale et la dette publique sont mentionnées par 20 % des Français, alors que la criminalité se trouve en quatrième position (17 % des réponses). La comparaison avec les autres pays européens est encore plus saisissante. Par exemple, à l’échelle européenne, l’inflation et la criminalité sont mentionnées deux fois moins souvent que dans l’Hexagone.

La France a aujourd’hui l’air d’un État membre à part dans l’Union européenne, d’un État atypique qui actuellement ne réussit plus à mobiliser les forces intellectuelles et morales nécessaires pour se réformer et se relever. Des nouvelles échéances électorales arrivent, certes, mais elles risquent de faire enfler le décalage par des programmes dangereux et irréalistes. Elles peuvent aussi, à l’inverse, apporter une alternance réelle car réaliste. C’est à cet espoir qu’il faut s’accrocher maintenant pour que la France puisse retrouver son rang historique parmi les peuples européens.

Stefan Lunte

LES COMPTES SOCIAUX DE LA NATION EN DANGERÉditorial n°3994Il est difficile de comprendre les causes et origines du phéno...
06/06/2025

LES COMPTES SOCIAUX DE LA NATION EN DANGER

Éditorial n°3994

Il est difficile de comprendre les causes et origines du phénomène de refoulement collectif à trois temps à l’œuvre en France dès qu’il s’agit des comptes de la nation. Le mécanisme qui doit avoir ses origines déjà dans l’Ancien Régime se déroule toujours à peu près de la même manière : Au premier mouvement, on entend un message d’alerte, un avertissement sérieux, un rapport accablant. Au deuxième mouvement, on suppose que c’est grave mais face aux chiffres improbables qui n’ont plus aucun rapport avec les montants auxquels on est confronté au quotidien, on décide de ne pas se laisser submerger par la perplexité ou l’inquiétude. Dans le mouvement final on retourne à ses occupations antérieures en se demandant quel était ce bruit lointain dont on ne se rappelle déjà plus la nature exacte.

La dernière fois qu’on a pu observer ce phénomène de refoulement c’était le 26 mai dernier avec la publication du rapport « Sécurité Sociale 2025 » de la Cour des comptes. Les sages de la Rue Cambon n’ont pas mâché leurs mots en décrivant la situation catastrophique des comptes sociaux qu’ils jugent « hors contrôle ». Ainsi, « en 2024, le déficit des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale, prévu à 10,5 Md€ en loi de financement initiale, s’est élevé finalement à 15,3 Md€. Par rapport à 2023, le déficit s’est creusé de 4,4 Md€. Une aggravation continue est attendue, à 22,1 Md€ en 2025 et à 24,1 Md€ en 2028. »

C’est surtout le déficit de la branche maladie qui continue d’augmenter à cause d’une dynamique dépensière non contrôlée notamment dans les postes indemnités journalières, honoraires des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes et des médecins spécialistes.

Habitée par son sens du devoir institutionnel, la Cour des comptes développe un certain nombre de pistes pour éviter la catastrophe : mieux réguler l’intérim paramédical, réorganiser les fonctions supports à l’hôpital, repousser la fraude aux retraites versées à l’étranger, meilleure gestion des indus etc., tout en soulignant la nécessité de renforcer qualité et efficacité de la sécurité sociale. Cependant, de moins en moins nombreux sont ceux qui croient en la possibilité de réformer ce trésor national, alors on préfère ne pas y penser.

Stefan Lunte

LE MOMENT DE L’EUROPEÉDITORIAL N°3992Le 14 mai dernier, le gouverneur de la Banque de France est intervenu devant la com...
23/05/2025

LE MOMENT DE L’EUROPE

ÉDITORIAL N°3992

Le 14 mai dernier, le gouverneur de la Banque de France est intervenu devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur « le moment de l’Europe ». La pensée de François Villeroy de Galhau, devenu un sage après de longues années au service de la France et de l’Europe est fortement imprégnée par la doctrine sociale de l’Église.

Dans son propos liminaire, il a évoqué le défi européen de transformer nos atouts économiques et financiers en une souveraineté commerciale et monétaire. Le taux d’inflation et les taux directeurs de la Banque centrale européenne sont aujourd’hui proches des 2 %, ce qui nous est très favorable comparé aux 4,25 % des taux américains et des britanniques.

Il a ensuite appelé à dépasser la tétanie créée par la deuxième présidence Trump pour saisir «le moment de l’Europe.» À la Commission européenne de fixer dès maintenant une date mobilisatrice, comme l’avait fait dans le passé Jacques Delors, au sujet du marché unique et de l’euro. Un rendez-vous pour atteindre un marché unique plus intégré, notamment pour les services et l’énergie, pour mieux investir dans les domaines les plus prometteurs, comme l’intelligence artificielle, pour innover plus vite et simplifier les procédures et délais de notre système bureaucratique aujourd’hui étouffant.

Pour M. Villeroy de Galhau, le moment « Europe » est donc venu et selon lui le nouveau gouvernement allemand pourrait aider à le saisir. Il a raison. L’essentiel est de mobiliser une volonté politique alors que les extrêmes politiques vivent une panne intellectuelle face aux échecs et impasses dans lesquels s’engouffrent actuellement messieurs Poutine et Trump. C’est cela qui permettra aux économies européennes d’orienter en leur faveur l’immense épargne privée de notre continent. En 2024, le stock d’épargnes des ménages atteignait 32 500 milliards d’euros pour la zone euro dont 6 300 milliards pour la France. Cette épargne va aujourd’hui sur des placements les moins risqués et les moins rentables ou elle part aux États-Unis. Orienter notre épargne vers des destinations qui servent le bien commun européen : c’est ça le moment européen pour un banquier central chrétien.

Stefan Lunte

UN TRIANGLE POUR L’EUROPEÉDITORIAL N°3990Le 9 mai est la Journée de l’Europe. Il y a trois quarts de siècle, Robert Schu...
09/05/2025

UN TRIANGLE POUR L’EUROPE

ÉDITORIAL N°3990

Le 9 mai est la Journée de l’Europe. Il y a trois quarts de siècle, Robert Schuman prononçait la déclaration qui porte son nom et qui a été rédigée par une petite équipe autour de Jean Monnet. Voici les premières phrases de ce document historique :
« La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. [...] Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée. L’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne. »

Est-ce que Robert Schuman avait tort ? Est-ce que sa déclaration est invalidée aujourd’hui, 75 ans plus t**d ?

Non, en 2025, la paix mondiale est plus que menacée et en voyant les Nations Unies affaiblies et inefficaces, on comprend très vite qu’il faudrait de nouveau des efforts créateurs pour contrer les dangers. En regardant les agissements des Poutine, Trump et Xi Jinping on ne peut s’empêcher de croire qu’une contribution européenne – organisée et vivante – aura un impact positif sur le rétablissement des relations pacifiques entre peuples et nations du monde. Enfin, vu leur poids démographique et économique, leur centralité géographique et leur histoire intimement liée depuis des siècles, rien ne se fera sans un apport décisif de l’Allemagne et de la France.

En 1950, l’initiative venait de la France, aujourd’hui elle pourrait venir de l’Allemagne dont le nouveau chancelier Friedrich Merz a été élu mardi dernier. Il est convaincu que l’amitié franco-allemande demeure d’une importance primordiale pour toute l’Europe, mais il y ajoute systématiquement la Pologne avec laquelle la France a signé vendredi dernier un traité d’amitié historique. C’est dans la stabilité du triangle entre ces trois nations – appelé le triangle de Weimar – que réside un nouvel espoir européen en 2025.

Stefan Lunte

DIETRICH BONHOEFFERÉditorial n°3989Il y a 80 ans, le 9 avril 1945, le théologien protestant allemand Dietrich Bonhoeffer...
02/05/2025

DIETRICH BONHOEFFER

Éditorial n°3989

Il y a 80 ans, le 9 avril 1945, le théologien protestant allemand Dietrich Bonhoeffer a été exécuté dans le camp de concentration de Flossenbürg près de Ratisbonne. Il n‘avait que 39 ans. Respecté et vénéré comme aucun autre théologien protestant du XXe siècle, il a eu un impact profond sur la société allemande, mais aussi à l’étranger.

Après de brillantes études et plusieurs séjours à l’étranger, il a dirigé dans les années 1930 un centre de formation pour futurs pasteurs protestants opposés au régime n**i. Par l’intermédiaire de son beau-frère Hans von Dohnanyi, Bonhoeffer fut très tôt informé du projet d’attentat auquel il adhère notamment à cause de la persécution des Juifs. Il change alors de statut. Officiellement devenu un employé des services de renseignement militaire et déguisé en pasteur, il a la mission d’informer des personnes de confiance à l’étranger du projet de putsch. En réfléchissant sur son action il écrivait qu’il existe «des situations extraordinaires dans lesquelles on agit de manière responsable précisément en enfreignant les lois. D’une manière ou d’une autre, l’homme devient coupable, et d’une manière ou d’une autre, il ne peut vivre que par la grâce divine et le pardon. »

Le 5 avril 1943, Bonhoeffer est arrêté et emprisonné à Berlin. Après-guerre, à partir de ses échanges épistolaires avec son ami Eberhard Bethge sort un volume intitulé « Résistance et Soumission » qui marqua des générations de théologiens. L’un de ses derniers textes de prison était un poème que Bonhoeffer envoya à sa fiancée pour Noël 1944. Il témoigne de sa profonde confiance en Dieu : « Environné de calme et de puissance, gardé, consolé merveilleusement, j’aimerais vivre avec vous ces jours denses et ainsi commencer un Nouvel An.» En tant qu’homme sincère et chrétien responsable, il a suivi son chemin de disciple jusqu’à son exécution dans des conditions terribles à peine trois semaines avant la fin du troisième Reich. La réception de son œuvre théologique, l’entrée de ses écrits littéraires dans la culture populaire allemande et son martyre font de lui une source d’inspirations et d’encouragements hors pair. Certains diraient un saint.

Stefan Lunte

L’À-DIEU DU PAPE FRANÇOISÉditorial n°3988 Le Pape François est mort le lundi de Pâques. Il est retourné à Dieu après avo...
25/04/2025

L’À-DIEU DU PAPE FRANÇOIS

Éditorial n°3988

Le Pape François est mort le lundi de Pâques. Il est retourné à Dieu après avoir fait ses adieux le dimanche de la Résurrection avec une rencontre avec le vice-président américain J. D. Vance, qu’on peut actuellement considérer comme le plus puissant homme politique catholique à l’échelle mondiale, et une dernière bénédiction Urbi et Orbi depuis la basilique Saint-Pierre qui restera dans la mémoire de tous ceux qui ont pu y assister.

Le Pape François a tenté de donner un nouveau souffle à l’Église catholique entre autres à quatre égards. D’abord, il a voulu tout au long de son pontificat réaffirmer la valeur d’une religiosité populaire. Par son soutien constant aux mouvements catholiques populaires de l’Amérique Latine, par sa dernière encyclique Dilexit Nos consacrée à la spiritualité du Sacré Cœur, il a voulu nous dire que prier avec des mots et des gestes très simples est non seulement possible mais conviendrait parfaitement à notre existence passagère sur terre.

Ensuite, avec l’encyclique Laudato Si’ de 2015, il a inclus le souci pour l’environnement et le climat d’une manière formelle dans le champ doctrinal et pastoral de l’Église. En proposant une approche intégrale qui réunit aspects écologiques et sociaux, ce texte restera un point clef de son pontificat.
Troisièmement, le Pape a co-écrit avec le Grand Imam Al-Tayyeb d’Al-Azhar un texte qui est devenu l’inspiration d’une autre grande encyclique. Publiée en pleine pandémie en 2020 Fratelli Tutti parle de la fraternité humaine et il l’introduira en écrivant : « Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté. »

Enfin, la dernière grande impulsion de ce pontificat relativement long est le synode sur la synodalité qui s’est terminé l’année dernière. Pas toujours bien compris, il a souhaité, par ce long processus synodal, une grande mise à jour de la manière de faire église et d’organiser les processus décisionnels.

L’impact définitif de ces impulsions dépendra de son successeur que les cardinaux devront maintenant élire, et de nous.

Stefan Lunte

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