L'Aurore du Bourbonnais

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L'Aurore du Bourbonnais L’Aurore du Bourbonnais Il privilégiera le niveau local et l’échelon européen. Hebdomadaire local depuis 1944, nous surestimons pas pour autant nos forces.

Sur douze pages et sous des rubriques bien identifiées nous voulons enrichir le paysage médiatique de l’Allier en tant que journal de réflexion. L’Aurore du Bourbonnais restera un lieu de publication pour des annonces légales. Elle ne cherchera pas à s’établir comme concurrent des grands quotidiens et hebdomadaires locaux qui rendent un services d’information indispensable pour les habitants de l’

Allier et leurs villes et villages. Elle rivalisera encore moins avec les grands hebdomadaires nationaux dont les mérites sont indiscutables pour le débat sur les grands enjeux nationaux, mais qui connaissent aussi la tendance fâcheuse de confondre Paris avec la France entière, l’Élysée avec le nombril du monde. Si L’Aurore du Bourbonnais paraît dorénavanti avec quatre pages de plus, une typographie plus lisible et des photos illustrant le propos d’un texte c’est pour amener les lecteurs et lectrices sur le chemin de la réflexion et du débat. L’analyse, la mise en perspective et le commentaire seront à leur disposition le samedi dimanche pour éclairer le quotidien de l’information. Le point de départ de l’Aurore restera inchangé. La pensée chrétienne bien cultivée restera pour ce journal un terreau riche et fertile.

QUATRE MILLECe journal paraît aujourd’hui sous le n°4000. Dans la Bible, quatre mille est le nombre de la foule que Jésu...
18/07/2025

QUATRE MILLE

Ce journal paraît aujourd’hui sous le n°4000. Dans la Bible, quatre mille est le nombre de la foule que Jésus nourrit en multipliant le pain au bord du lac de Génésareth. Quatre est le nombre symbole de la terre pour indiquer les quatre saisons ou les quatre points cardinaux et mille signifie la plénitude divine comme dans le verset 89,4 du psaume « À tes yeux mille ans sont comme hier ». Le nombre quatre mille dans le miracle des pains symbolise que la grâce de Dieu est universelle.

Pour un journal comme L’Aurore du Bourbonnais cela a également du sens. En quatre-vingt ans de parution sans interruption, ce journal s’est métamorphosé à de multiples reprises. De la feuille hectographique créée par de jeunes résistants catholiques sous l’occupation allemande, au sérieux journal diocésain grand format pendant la grande période incluant le deuxième concile du Vatican de 1962 à 1965, au modeste journal d’annonces légales jusqu’à l’ouverture européenne depuis 15 ans, les changements de formes, de rubriques et de thèmes ont été multiples. Sans oublier les très nombreuses personnes qui l’ont fait vivre par leur travail ou leur lecture.

Ce qui n’a pas changé, par contre, est le fait que ce journal – comme la plupart des journaux d’ailleurs – est accessible à tous. À condition de lire le français, d’accepter de le recevoir uniquement en édition papier et de s’acquitter d’une modeste somme pour le recevoir, tout le monde peut y avoir accès quel que soit son lieu d’habitation. Il est d’ailleurs envoyé chaque semaine à des abonnés dans plusieurs pays européens. L’information qu’il dispense n’est pas réservée à un petit cercle secret. Très modestement, il a contribué à travers ses quatre mille parutions à la diffusion d’informations et aux débats d’idées dans l’espace public du Bourbonnais et d’ailleurs. Avec une option préférentielle pour les trois sujets que sont le Bourbonnais, l’Église et l’Europe, nous nous sommes inscrits depuis quinze ans dans cette tradition et, pour une fois, nous ne cachons pas une certaine fierté.

Stefan Lunte

LE MURMUREÉditorial n°3999Le grand poète Christian Bobin est mort en novembre 2022. On lui doit par exemple le roman Le ...
11/07/2025

LE MURMURE

Éditorial n°3999

Le grand poète Christian Bobin est mort en novembre 2022. On lui doit par exemple le roman Le Très-Bas autour de la figure de saint François d’Assise. On en a parlé il y a fort longtemps et avec enthousiasme dans cette colonne. Début 2024, son dernier livre est paru à titre posthume. Il l’avait écrit pendant les deux mois précédant sa mort. Sur près de soixante morceaux, il évoque ses liens avec sa mère, la maladie, l’hôpital, la mort qui l’attend et également l’amour pour sa deuxième femme qui est décrit avec tant d’intime beauté qu’on se refuse d’en dire plus dans ces quelques lignes.

Chaque morceau du recueil est un médaillon d’orfèvrerie de la langue française qui révèle la sagesse de celui qui a conscience que le temps lui est compté. Le poète célèbre la vie, les aventures et les choses petites, moyennes ou grandes, avec d’autant plus de justesse qu’il sait que sa dernière heure approche. La musique a une place de choix avec une admiration sans retenue pour le pianiste russe Grigory Solokov. Il le voit comme « une muraille contre la mort » et explique : « Il y a deux sortes de mort. La première saisit le corps... Et puis, il y a l’autre mort, celle qui advient en coupe-gorge dans les ruelles mal fréquentées du monde. La mort dans la vie. Les conventions. Les fleurs en plastique de l’intelligence raisonneuse. C’est de cette mort-là que Sokolov, par sa puissance, nous garde. »

Le poète disparu a aussi des mots d’une extrême justesse dans cette période caniculaire : « L’été n’est pas une saison tendre, sauf quand chaque soir – comme cela arrive aux mourants – il nous donne le meilleur de lui-même que cachait son intolérance bleue : un ciel remplit d’étoiles dont chacune est un ba**er à nos âmes fatiguées. La grande douceur de se parler les soirs d’été sous les guirlandes d’un restaurant en proche faillite, au bord d’un lac. »

Un grand merci posthume à Christian Bobin pour son œuvre et tout particulièrement pour ce dernier livre. Il s’appelle Le Murmure.

Stefan Lunte

L’ÉTAT MEMBRE ATYPIQUEÉditorial n°399552 % des Européens ont confiance dans l’Union européenne et dans la Commission eur...
13/06/2025

L’ÉTAT MEMBRE ATYPIQUE

Éditorial n°3995

52 % des Européens ont confiance dans l’Union européenne et dans la Commission européenne, son organe exécutif. C’est le message principal de la livraison du mois de juin du Standard Eurobaromètre, l’enquête menée deux fois par an par la Commission européenne. Il s’agit du meilleur score depuis 2007 d’autant plus que ce résultat contraste avec le peu de confiance que les quelque 26000 personnes interrogées accordent à leurs parlements et gouvernements nationaux avec respectivement 37 % et 38 %.

En France, la suspicion est nettement plus importante à la fois pour l’UE et les institutions nationales. Seulement 42 % des Français questionnés font confiance à l’UE, 24 % à leur Parlement et 23 % à leur gouvernement. Le peuple français, qui est réputé être le plus politisé en Europe, est actuellement aussi le plus pessimiste parmi les grands États membres. Pour quelles raisons ?

Quatre sujets sortent en tête comme étant les plus urgents et pour lesquels les gouvernants n’arrivent pas à apporter de réponses satisfaisantes aux yeux des Français. Largement en tête, avec 33 %, se trouvent l’inflation et le coût de vie. La situation économique générale et la dette publique sont mentionnées par 20 % des Français, alors que la criminalité se trouve en quatrième position (17 % des réponses). La comparaison avec les autres pays européens est encore plus saisissante. Par exemple, à l’échelle européenne, l’inflation et la criminalité sont mentionnées deux fois moins souvent que dans l’Hexagone.

La France a aujourd’hui l’air d’un État membre à part dans l’Union européenne, d’un État atypique qui actuellement ne réussit plus à mobiliser les forces intellectuelles et morales nécessaires pour se réformer et se relever. Des nouvelles échéances électorales arrivent, certes, mais elles risquent de faire enfler le décalage par des programmes dangereux et irréalistes. Elles peuvent aussi, à l’inverse, apporter une alternance réelle car réaliste. C’est à cet espoir qu’il faut s’accrocher maintenant pour que la France puisse retrouver son rang historique parmi les peuples européens.

Stefan Lunte

LES COMPTES SOCIAUX DE LA NATION EN DANGERÉditorial n°3994Il est difficile de comprendre les causes et origines du phéno...
06/06/2025

LES COMPTES SOCIAUX DE LA NATION EN DANGER

Éditorial n°3994

Il est difficile de comprendre les causes et origines du phénomène de refoulement collectif à trois temps à l’œuvre en France dès qu’il s’agit des comptes de la nation. Le mécanisme qui doit avoir ses origines déjà dans l’Ancien Régime se déroule toujours à peu près de la même manière : Au premier mouvement, on entend un message d’alerte, un avertissement sérieux, un rapport accablant. Au deuxième mouvement, on suppose que c’est grave mais face aux chiffres improbables qui n’ont plus aucun rapport avec les montants auxquels on est confronté au quotidien, on décide de ne pas se laisser submerger par la perplexité ou l’inquiétude. Dans le mouvement final on retourne à ses occupations antérieures en se demandant quel était ce bruit lointain dont on ne se rappelle déjà plus la nature exacte.

La dernière fois qu’on a pu observer ce phénomène de refoulement c’était le 26 mai dernier avec la publication du rapport « Sécurité Sociale 2025 » de la Cour des comptes. Les sages de la Rue Cambon n’ont pas mâché leurs mots en décrivant la situation catastrophique des comptes sociaux qu’ils jugent « hors contrôle ». Ainsi, « en 2024, le déficit des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale, prévu à 10,5 Md€ en loi de financement initiale, s’est élevé finalement à 15,3 Md€. Par rapport à 2023, le déficit s’est creusé de 4,4 Md€. Une aggravation continue est attendue, à 22,1 Md€ en 2025 et à 24,1 Md€ en 2028. »

C’est surtout le déficit de la branche maladie qui continue d’augmenter à cause d’une dynamique dépensière non contrôlée notamment dans les postes indemnités journalières, honoraires des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes et des médecins spécialistes.

Habitée par son sens du devoir institutionnel, la Cour des comptes développe un certain nombre de pistes pour éviter la catastrophe : mieux réguler l’intérim paramédical, réorganiser les fonctions supports à l’hôpital, repousser la fraude aux retraites versées à l’étranger, meilleure gestion des indus etc., tout en soulignant la nécessité de renforcer qualité et efficacité de la sécurité sociale. Cependant, de moins en moins nombreux sont ceux qui croient en la possibilité de réformer ce trésor national, alors on préfère ne pas y penser.

Stefan Lunte

LE MOMENT DE L’EUROPEÉDITORIAL N°3992Le 14 mai dernier, le gouverneur de la Banque de France est intervenu devant la com...
23/05/2025

LE MOMENT DE L’EUROPE

ÉDITORIAL N°3992

Le 14 mai dernier, le gouverneur de la Banque de France est intervenu devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur « le moment de l’Europe ». La pensée de François Villeroy de Galhau, devenu un sage après de longues années au service de la France et de l’Europe est fortement imprégnée par la doctrine sociale de l’Église.

Dans son propos liminaire, il a évoqué le défi européen de transformer nos atouts économiques et financiers en une souveraineté commerciale et monétaire. Le taux d’inflation et les taux directeurs de la Banque centrale européenne sont aujourd’hui proches des 2 %, ce qui nous est très favorable comparé aux 4,25 % des taux américains et des britanniques.

Il a ensuite appelé à dépasser la tétanie créée par la deuxième présidence Trump pour saisir «le moment de l’Europe.» À la Commission européenne de fixer dès maintenant une date mobilisatrice, comme l’avait fait dans le passé Jacques Delors, au sujet du marché unique et de l’euro. Un rendez-vous pour atteindre un marché unique plus intégré, notamment pour les services et l’énergie, pour mieux investir dans les domaines les plus prometteurs, comme l’intelligence artificielle, pour innover plus vite et simplifier les procédures et délais de notre système bureaucratique aujourd’hui étouffant.

Pour M. Villeroy de Galhau, le moment « Europe » est donc venu et selon lui le nouveau gouvernement allemand pourrait aider à le saisir. Il a raison. L’essentiel est de mobiliser une volonté politique alors que les extrêmes politiques vivent une panne intellectuelle face aux échecs et impasses dans lesquels s’engouffrent actuellement messieurs Poutine et Trump. C’est cela qui permettra aux économies européennes d’orienter en leur faveur l’immense épargne privée de notre continent. En 2024, le stock d’épargnes des ménages atteignait 32 500 milliards d’euros pour la zone euro dont 6 300 milliards pour la France. Cette épargne va aujourd’hui sur des placements les moins risqués et les moins rentables ou elle part aux États-Unis. Orienter notre épargne vers des destinations qui servent le bien commun européen : c’est ça le moment européen pour un banquier central chrétien.

Stefan Lunte

UN TRIANGLE POUR L’EUROPEÉDITORIAL N°3990Le 9 mai est la Journée de l’Europe. Il y a trois quarts de siècle, Robert Schu...
09/05/2025

UN TRIANGLE POUR L’EUROPE

ÉDITORIAL N°3990

Le 9 mai est la Journée de l’Europe. Il y a trois quarts de siècle, Robert Schuman prononçait la déclaration qui porte son nom et qui a été rédigée par une petite équipe autour de Jean Monnet. Voici les premières phrases de ce document historique :
« La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. [...] Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée. L’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne. »

Est-ce que Robert Schuman avait tort ? Est-ce que sa déclaration est invalidée aujourd’hui, 75 ans plus t**d ?

Non, en 2025, la paix mondiale est plus que menacée et en voyant les Nations Unies affaiblies et inefficaces, on comprend très vite qu’il faudrait de nouveau des efforts créateurs pour contrer les dangers. En regardant les agissements des Poutine, Trump et Xi Jinping on ne peut s’empêcher de croire qu’une contribution européenne – organisée et vivante – aura un impact positif sur le rétablissement des relations pacifiques entre peuples et nations du monde. Enfin, vu leur poids démographique et économique, leur centralité géographique et leur histoire intimement liée depuis des siècles, rien ne se fera sans un apport décisif de l’Allemagne et de la France.

En 1950, l’initiative venait de la France, aujourd’hui elle pourrait venir de l’Allemagne dont le nouveau chancelier Friedrich Merz a été élu mardi dernier. Il est convaincu que l’amitié franco-allemande demeure d’une importance primordiale pour toute l’Europe, mais il y ajoute systématiquement la Pologne avec laquelle la France a signé vendredi dernier un traité d’amitié historique. C’est dans la stabilité du triangle entre ces trois nations – appelé le triangle de Weimar – que réside un nouvel espoir européen en 2025.

Stefan Lunte

DIETRICH BONHOEFFERÉditorial n°3989Il y a 80 ans, le 9 avril 1945, le théologien protestant allemand Dietrich Bonhoeffer...
02/05/2025

DIETRICH BONHOEFFER

Éditorial n°3989

Il y a 80 ans, le 9 avril 1945, le théologien protestant allemand Dietrich Bonhoeffer a été exécuté dans le camp de concentration de Flossenbürg près de Ratisbonne. Il n‘avait que 39 ans. Respecté et vénéré comme aucun autre théologien protestant du XXe siècle, il a eu un impact profond sur la société allemande, mais aussi à l’étranger.

Après de brillantes études et plusieurs séjours à l’étranger, il a dirigé dans les années 1930 un centre de formation pour futurs pasteurs protestants opposés au régime n**i. Par l’intermédiaire de son beau-frère Hans von Dohnanyi, Bonhoeffer fut très tôt informé du projet d’attentat auquel il adhère notamment à cause de la persécution des Juifs. Il change alors de statut. Officiellement devenu un employé des services de renseignement militaire et déguisé en pasteur, il a la mission d’informer des personnes de confiance à l’étranger du projet de putsch. En réfléchissant sur son action il écrivait qu’il existe «des situations extraordinaires dans lesquelles on agit de manière responsable précisément en enfreignant les lois. D’une manière ou d’une autre, l’homme devient coupable, et d’une manière ou d’une autre, il ne peut vivre que par la grâce divine et le pardon. »

Le 5 avril 1943, Bonhoeffer est arrêté et emprisonné à Berlin. Après-guerre, à partir de ses échanges épistolaires avec son ami Eberhard Bethge sort un volume intitulé « Résistance et Soumission » qui marqua des générations de théologiens. L’un de ses derniers textes de prison était un poème que Bonhoeffer envoya à sa fiancée pour Noël 1944. Il témoigne de sa profonde confiance en Dieu : « Environné de calme et de puissance, gardé, consolé merveilleusement, j’aimerais vivre avec vous ces jours denses et ainsi commencer un Nouvel An.» En tant qu’homme sincère et chrétien responsable, il a suivi son chemin de disciple jusqu’à son exécution dans des conditions terribles à peine trois semaines avant la fin du troisième Reich. La réception de son œuvre théologique, l’entrée de ses écrits littéraires dans la culture populaire allemande et son martyre font de lui une source d’inspirations et d’encouragements hors pair. Certains diraient un saint.

Stefan Lunte

L’À-DIEU DU PAPE FRANÇOISÉditorial n°3988 Le Pape François est mort le lundi de Pâques. Il est retourné à Dieu après avo...
25/04/2025

L’À-DIEU DU PAPE FRANÇOIS

Éditorial n°3988

Le Pape François est mort le lundi de Pâques. Il est retourné à Dieu après avoir fait ses adieux le dimanche de la Résurrection avec une rencontre avec le vice-président américain J. D. Vance, qu’on peut actuellement considérer comme le plus puissant homme politique catholique à l’échelle mondiale, et une dernière bénédiction Urbi et Orbi depuis la basilique Saint-Pierre qui restera dans la mémoire de tous ceux qui ont pu y assister.

Le Pape François a tenté de donner un nouveau souffle à l’Église catholique entre autres à quatre égards. D’abord, il a voulu tout au long de son pontificat réaffirmer la valeur d’une religiosité populaire. Par son soutien constant aux mouvements catholiques populaires de l’Amérique Latine, par sa dernière encyclique Dilexit Nos consacrée à la spiritualité du Sacré Cœur, il a voulu nous dire que prier avec des mots et des gestes très simples est non seulement possible mais conviendrait parfaitement à notre existence passagère sur terre.

Ensuite, avec l’encyclique Laudato Si’ de 2015, il a inclus le souci pour l’environnement et le climat d’une manière formelle dans le champ doctrinal et pastoral de l’Église. En proposant une approche intégrale qui réunit aspects écologiques et sociaux, ce texte restera un point clef de son pontificat.
Troisièmement, le Pape a co-écrit avec le Grand Imam Al-Tayyeb d’Al-Azhar un texte qui est devenu l’inspiration d’une autre grande encyclique. Publiée en pleine pandémie en 2020 Fratelli Tutti parle de la fraternité humaine et il l’introduira en écrivant : « Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté. »

Enfin, la dernière grande impulsion de ce pontificat relativement long est le synode sur la synodalité qui s’est terminé l’année dernière. Pas toujours bien compris, il a souhaité, par ce long processus synodal, une grande mise à jour de la manière de faire église et d’organiser les processus décisionnels.

L’impact définitif de ces impulsions dépendra de son successeur que les cardinaux devront maintenant élire, et de nous.

Stefan Lunte

LA JOIE DE PÂQUESÉditorial n°3987Alors que nous sortons du temps du Carême, période marquée par une certaine réserve, un...
18/04/2025

LA JOIE DE PÂQUES

Éditorial n°3987

Alors que nous sortons du temps du Carême, période marquée par une certaine réserve, une forme de retenue et de gravité en lien avec le don que le Christ fait de sa vie sur la croix, le temps de Pâques fait éclater la joie. Cette joie nous vient de la résurrection de Jésus, de cette certitude que rien, pas même la mort, ne peut résister à la puissance de l’amour de Dieu manifesté en Jésus : « J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8,38-39).

Quand nous scrutons les Écritures, plus particuliè- rement l’Évangile de Jean, nous percevons combien cette joie trouve sa source dans la communion d’amour qui unit le Père et le Fils dans l’Esprit. Pour recevoir la joie véritable, le disciple est invité à lui-même entrer dans une relation de communion, à entretenir une connexion vivante avec Jésus.

Dans le long discours qui suit le lavement des pieds (Jn 13), Jésus souhaite laisser à ceux qu’il a appelés pour en faire des disciples, comme un testament, un héritage qui leur permettra de relire le chemin parcouru et d’accueillir la joie qui leur est donnée. Et cette joie paradoxalement passe par la tristesse et l’épreuve : « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie » (Jn 16,20). Mais cette tristesse en lien avec la mort à venir de Jésus ouvre à une espérance : la vie a le dernier mot. Le projet de Dieu s’entrevoit : tout homme peut vivre d’une joie pleine, parfaite et durable : « Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16,22).

Cela suppose de comprendre que la joie que Jésus souhaite pour ses disciples, et donc pour chacun de nous, est profondément liée à la foi. Celui qui croit que Dieu peut tout réaliser, celui qui accueille Jésus, découvre alors cette joie qui jaillit de la foi. La joie de Pâques est joie de la foi. Ce qui fonde notre joie de chrétiens, c’est notre foi en la résur- rection du Christ à Pâques. Nous faisons partie de ces bienheureux qui croient sans avoir vu (Jn 20,29).

Dans une très belle méditation sur la joie de la foi proposée aux jeunes lors de la 27e journée mon- diale de la jeunesse, le pape Benoît XVI écrivait : « En réalité, les joies authentiques, que ce soient les petites joies du quotidien comme les grandes joies de la vie, toutes trouvent leur source en Dieu, même si cela ne nous apparaît pas immédiatement. La raison en est que Dieu est communion d’amour éternel, qu’il est joie infinie qui n’est pas renfermée sur elle-même mais qui se propage en ceux qu’il aime et qui l’aiment. Dieu nous a créés par amour à son image afin de nous aimer et de nous combler de sa présence et de sa grâce. Dieu veut nous faire participer à sa propre joie, divine et éternelle, en nous faisant découvrir que la valeur et le sens pro- fond de notre vie réside dans le fait d’être accepté, accueilli et aimé de lui, non par un accueil fragile comme peut l’être l’accueil humain, mais par un accueil inconditionnel comme est l’accueil divin : je suis voulu, j’ai ma place dans le monde et dans l’histoire, je suis aimé personnellement par Dieu » (Pape Benoît XVI - Extraits du Message du 15 mars 2012 pour la 27e journée mondiale de la jeunesse).

Et cette joie qui jaillit de Pâques, qui jaillit de Dieu nous rappelle qu’il n’y a de joie authentique qu’avec d’autres, qu’en communion. Lors de la Passion appa- raît une forme d’isolement des différents protago- nistes : Pierre renie Jésus seul lorsque ce dernier est interrogé par Caïphe (Jn 18,25-27), l’apôtre que Jésus aimait est seul avec Marie au pied de la Croix (Jn 19,26). En revanche, c’est ensemble qu’ils sont remplis de joie en voyant le Seigneur ressuscité (Jn 20,20), c’est ensemble qu’ils sont remplis d’Esprit Saint (Jn 20,22).

Vivons donc nous aussi ce passage de la tristesse à la joie, de la peur à la foi, de l’isolement à la com- munion. Que ce qui nous est donné en ce temps de Pâques soit également le fondement de notre vie et de notre agir chrétien. « Le Christ est notre espérance ; il est notre joie » (saint Jean-Paul II)
P. Jean-Philippe Morin
Vicaire général du diocèse de Moulins

FRACTURE ALIMENTAIREÉditorial n°3985C’est sous ce titre que l’Institut Montaigne a publié en octobre dernier un rapport ...
04/04/2025

FRACTURE ALIMENTAIRE

Éditorial n°3985

C’est sous ce titre que l’Institut Montaigne a publié en octobre dernier un rapport exhaustif sur les défis alimentaires en France. Selon le rapport, deux fractures majeures marquent aujourd’hui notre société. La première concerne la précarité alimentaire croissante en France. Ainsi, un Français sur trois n’arrive pas à manger correctement tous les jours alors que ce chiffre était à 11% en 2015. 41% des 18-24 ans sont en situation d’insécurité alimentaire sévère et un enfant sur cinq arrive à l’école le ventre vide. La deuxième fracture relève d’une alimentation déséquilibrée qui provoque une crise sanitaire. La France connaît aujourd’hui une hausse préoccupante de la consommation d’aliments trop caloriques et trop transformés. Par conséquent, un adulte sur cinq souffre d’obésité, un taux qui a doublé en 30 ans. L’expansion de ces déséquilibres alimentaires est à l’origine d’une grave crise de santé publique dont le coût pour les finances publiques est estimé à 125 milliards d’euros par an.

Ce rapport effrayant compte six recommandations Un soutien aux acteurs locaux du type Banque alimentaire ou Restos du cœur; un soutien budgétaire aux Français en précarité alimentaire pour faciliter l’achat de fruits et légumes ; la diffusion d’une restauration collective de qualité ; la réduction du niveau de consommation de sucre chez les enfants et les adolescents ; une action sur l’imaginaire autour du plaisir d’une alimentation équilibrée avec l’institution des « Journées du patrimoine alimentaire » ; la mise en place d’un titre-restaurant avec un complément de financement de 50 euros exclusivement dédié à l’achat d’aliments sains et durables.

La réflexion et la recherche de solutions innovantes devraient s’intensifier aussi à l’échelle de notre Bourbonnais. Les prochaines Rencontres de Souvigny seront l’ocassion d’qui se tiendront le mardi 13 mai de 19h30 à 22h00 à l’Espace Saint Marc. Leur thème : Se nourrir en Bourbonnais.

Stefan Lunte

LE NOUVEAU CLIMAT RÉALISMEÉDITORIAL N°3984L’Union européenne a mis en place ces dernières années des mesures significati...
28/03/2025

LE NOUVEAU CLIMAT RÉALISME

ÉDITORIAL N°3984

L’Union européenne a mis en place ces dernières années des mesures significatives pour la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, grâce au Pacte vert pour l’Europe et au 8e Programme d’action pour l’environnement. Nous le ressentons jusque dans nos campagnes avec l’explosion du nombre de projets d’énergie solaire et – quoique fortement contestés – éoliens. Aucun doute, ces initiatives ont permis des progrès substantiels : les émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne ont diminué de 37 % par rapport à leurs niveaux de 1990, grâce notamment au paquet « Fit for 55 », au plan REPowerEU et aux investissements croissants dans les énergies renouvelables.

Cependant, ces derniers temps, des voix s’élèvent pour dénoncer le fait que l’aspect environnemental dans la politique énergétique ait pris le pas sur les besoins d’un approvisionnement sûr et abordable financièrement. Très longtemps, l’UE s’est présentée au monde comme la puissance réglementaire, qui pouvait montrer l’exemple aux autres régions du globe dans la lutte contre le changement climatique. La transition énergétique est devenue le pilier central de la politique européenne. Cette vision « verte » de l’UE a été toutefois tempérée par la réalité.

Les besoins énergétiques ne peuvent pas être satisfaits uniquement par les énergies renouvelables. Les affirmations sur la fin imminente des combustibles fossiles ne tiennent pas compte du fait que, pendant des décennies, ces sources ont constitué environ 80 % du mix énergétique mondial. On oublie souvent également de considérer l’équation suivante : la part mondiale des émissions de CO2 de l’UE est inférieure à 7 % (et en baisse), tandis que celle de la Chine approche les 32 % et que l’Inde est à 8 %, et en forte progression. Il deviendra de plus en plus difficile pour l’Europe de réduire davantage ses émissions et ses gains, mêmes modestes et progressifs, auront un coût toujours plus élevé et entraveront la compétitivité des industries européennes. D’autant plus que cela ne servira à rien si d’autres acteurs augmentent dans le même temps leur empreinte climatique. La politique du climat entre dans une ère plus réaliste.

Stefan Lunte

LE CHEVALIER CHRÉTIEN CLAUDE RIBOULETIl y a dix jours, un rassemblement extraordinaire a eu lieu dans l’Hôtel du Départe...
14/03/2025

LE CHEVALIER CHRÉTIEN CLAUDE RIBOULET

Il y a dix jours, un rassemblement extraordinaire a eu lieu dans l’Hôtel du Département. À l’occasion de la remise des insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite au président du Conseil départemental de l’Allier, Claude Riboulet, ce dernier a prononcé devant trois cents personnes un discours si beau, bon et vrai qu’il a suscité énormément d’émotions – à commencer pour l’intéressé lui-même. Claude Riboulet a eu l’extraordinaire courage de parler publiquement, et dans le cadre officiel de la République, des racines et du fond de son engagement politique. Ces racines et ce fond sont catholiques.

En évoquant les différentes étapes de sa vie et les personnes qui l’ont marqué dans la constitution de sa personnalité, il a rendu hommage à ses parents, aux prêtres et politiques qu’il a pu croiser. Pas un seul chiffre, cependant, aucune statistique dans le long discours de celui qui se montre si souvent inépuisable en la matière. Par contre, de nombreuses citations bibliques et la citation de la grandiose prière de consécration de Louis-Marie Grignion de Montfort : « Je Vous choisis aujourd’hui, ô Marie, en présence de toute la Cour Céleste, pour ma Mère et ma Reine. Je Vous livre et consacre, en toute soumission et amour, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, Vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient, sans exception, selon votre bon plaisir, à la plus grande Gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité. Amen. »

On comprend que cet élu bourbonnais est vraiment désintéressé et au service de tous. L’espérance et l’exigence de la fraternité sont ses jalons existentiels et, in fine, il aspire à la seule chose, c’est-à-dire entendre l’appel selon Saint Matthieu « Très bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton seigneur. »

Le six mars dernier, le Chevalier de l’ordre national du Mérite Riboulet a donné un beau témoignage de foi, le chrétien Claude une formidable leçon de ce qu’est l’esprit républicain. Qu’elle est belle, cette laïcité à la française.

Stefan Lunte

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