Média Jaune de Lorraine

Média Jaune de Lorraine Le Pavé Lorrain

⬛️ET POURQUOI PAS LA DEBUTER LE 10 SEPTEMBRE 2025 (Via la Fédération Libertaire de Lorraine )Une date tourne sur les rés...
24/07/2025

⬛️ET POURQUOI PAS LA DEBUTER LE 10 SEPTEMBRE 2025 (Via la Fédération Libertaire de Lorraine )

Une date tourne sur les réseaux sociaux et dans le réseaux militants, le 10 septembre 2025.

Le 10 septembre doit marquer le retour de la colère, mais surtout de l’espoir. Celui d’un peuple qui se relève, debout, face à un pouvoir sourd et brutal, qui continue d’écraser les conquis sociaux, d’étrangler les services publics, et de mépriser les colères populaires. L'appel à bloquer le pays ce jour-là ne vient pas d'en haut, mais de la base, des travailleurs, des précaires, des soignants, des enseignants, des artisans, des étudiants, des chômeurs, de celles et ceux qui n’en peuvent plus.

Car depuis la révolte des Gilets jaunes, nous savons une chose : nous pouvons nous organiser sans les appareils, sans les partis, sans les chefs, à condition de rester unis, solidaires et déterminés.

🔥 Un appel venu du sol, pas du plafond

Cet appel au Black Out total du pays, relayé partout et il ne vient pas des centrales syndicales traditionnelles même si elles doivent maintenant se hisser à la hauteur de ce moment historique.

Les syndicats, s’ils veulent encore avoir un rôle à jouer, doivent suivre cet élan populaire, non pas pour le canaliser, mais pour l’amplifier.

Ce 10 septembre, partout en France :

Usines à l’arrêt,

lycées et universités désertés,

transports paralysés,

routes, ronds-points et zones logistiques bloqués,

hôpitaux, écoles, services publics mobilisés.

Retrait de l'argent en liquide

Si vous ne pouvez pas faire grève ?

Prenez un congé. Faites un arrêt maladie. Absentez-vous. Ce jour-là, tout doit cesser. Chaque geste compte.

⛔ Reconduction : on ne rentre pas chez soi le soir-même

Le mot d'ordre est clair : reconduction. Un seul jour ne suffira pas. Ce 10 septembre est le point de départ, pas une simple démonstration. Dès le 11, des actions doivent se poursuivre, des occupations s’organiser, des AG se tenir, des flux être bloqués. Nous avons appris des luttes passées : sans durée, sans ancrage, il n’y a pas de victoire.

🚩 Un samedi de convergence le 13 septembre

Le samedi 13 septembre, trois jours après le Black Out, doit être la grande journée nationale de manifestation, pour permettre à toutes celles et ceux qui n’ont pas pu se mobiliser en semaine de rejoindre le mouvement. C’est cette alliance, entre blocage de l’économie et manifestation de masse, qui pourra faire plier le gouvernement.

🎯 Objectif : retrait des projets Bayrou… et plus si affinités

L’objectif immédiat est clair : faire reculer le gouvernement Bayrou et ses projets austéritaires. Mais cette lutte doit aussi être le déclencheur d’un soulèvement citoyen plus large, qui rende enfin le pouvoir à celles et ceux qui vivent les injustices au quotidien. Ce mouvement ne doit appartenir à aucun parti, aucune chapelle, aucune hiérarchie. Il doit être autogéré, horizontal et radicalement démocratique.

✊ Ensemble, réinventons l’espoir

Les Gilets jaunes l’ont crié pendant des mois : « Tout le monde déteste la police, tout le monde déteste le système ». Mais ils ont aussi montré qu’on pouvait s’aimer, se soutenir, se rencontrer sur un rond-point, redécouvrir la puissance du collectif.

Le 10 septembre, reprenons le flambeau. Pas de retour à la normale.
Pas de compromis avec l’inacceptable.
Black Out total. Reconduction illimitée. Mobilisation populaire. Révolution citoyenne.

fans

⬛️LE COÛT DE L'IMMIGRATION DÉTAILLÉLa question du « coût de l'immigration » revient régulièrement dans le débat public, ...
22/07/2025

⬛️LE COÛT DE L'IMMIGRATION DÉTAILLÉ

La question du « coût de l'immigration » revient régulièrement dans le débat public, souvent instrumentalisée à des fins électoralistes. Entre chiffres gonflés, amalgames et réalités budgétaires complexes, il est temps de clarifier ce que les migrants – réguliers, demandeurs d’asile ou sans-papiers – coûtent réellement à la France. Et ce qu’ils rapportent.

📉 Un coût brut élevé… mais un déficit net à relativiser

Selon l’Observatoire de l'immigration et de la démographie, les dépenses publiques consacrées aux immigrés atteindraient environ 75 milliards d’euros par an (éducation, santé, logement, aides sociales, etc.). Toutefois, ces personnes travaillent, cotisent et consomment. En tenant compte des recettes fiscales qu’ils génèrent, le déficit net pour les finances publiques est estimé entre 34 et 41 milliards d’euros.

Ces chiffres incluent à la fois l'immigration régulière et irrégulière, mais ne distinguent pas clairement les situations personnelles, les niveaux de qualification, ni la durée de séjour en France. En outre, la mission « Immigration, asile et intégration » de l’État, qui regroupe les moyens alloués au pilotage de la politique migratoire, représente « seulement » 7,74 milliards d’euros en 2025, soit moins de 1,5 % du budget de l’État.

🧾 Des dépenses ciblées, pas uniquement « sociales »

Contrairement à certaines idées reçues, les migrants ne perçoivent pas automatiquement toutes les aides sociales. Par exemple :

Le RSA n’est accessible qu’après 5 ans de résidence régulière.

Les allocations logement (APL) ou familiales sont soumises à des critères de résidence et de régularité.

Les demandeurs d’asile perçoivent l’ADA (allocation pour demandeur d’asile) d’environ 6,80 € par jour, avec un coût moyen d’hébergement d’environ 3 000 € par an par personne.

La Cour des comptes a évalué en 2023 que la lutte contre l’immigration irrégulière (retours forcés, centres de rétention, contrôles) coûtait 1,8 milliard d’euros par an. En parallèle, les dispositifs d'intégration, comme les formations de langue ou les contrats d'intégration républicaine, mobilisent près d’un milliard d’euros, en forte hausse ces dernières années (+52 % depuis 2019).

📈 Ce que les migrants rapportent

Les immigrés représentent environ 10 % de la population française, avec un profil de plus en plus jeune et actif : 53 % ont entre 25 et 54 ans. En moyenne, un immigré rapporte 0,88 € en impôts et cotisations pour chaque euro dépensé pour lui, contre 0,93 € pour un natif selon une étude relayée par Le Monde. Le taux d’emploi est comparable à celui des Français chez les hommes, bien qu’un écart subsiste chez les femmes immigrées.

D’après l’OCDE, les recettes fiscales générées par les immigrés couvrent 86 % des dépenses publiques qui leur sont destinées. L’impact budgétaire net, à l’échelle macroéconomique, reste faible voire neutre : entre -1 % et +1 % du PIB, selon la plupart des chercheurs, économistes et institutions internationales. L’INSEE note également que les enfants d’immigrés contribuent positivement à la démographie, à l’économie et à l’emploi, notamment dans les secteurs en tension.

⚖️ Une vision idéologique faussée

Les chiffres les plus alarmistes, comme ceux évoquant plus de 50 milliards de coût net, sont souvent issus d’organismes liés à l’extrême droite ou à des think tanks idéologisés. Ils incluent parfois dans leurs calculs les Français d’origine immigrée, ou surévaluent les coûts en intégrant des prestations non perçues par les étrangers. La Fondation Jean-Jaurès ou l’Institut Montaigne ont dénoncé ces méthodes comme « biaisées » ou « frauduleuses ».

🧠 Une question plus politique qu’économique

En somme, l’immigration représente un coût brut certain, mais elle génère aussi des recettes importantes et assure un renouvellement démographique vital. Le débat devrait donc porter sur la politique d’intégration, les conditions d’accueil, la lutte contre l’exploitation et la précarité… plutôt que sur des calculs fantaisistes ou anxiogènes.

🚩Allez maintenant nous allons voir ce que provoque l'immigration en terme de recette.

Si l’immigration génère des dépenses publiques, elle représente aussi une source de richesse, souvent sous-estimée ou ignorée dans les débats médiatiques. Revenus du travail, cotisations sociales, impôts, consommation… les apports des immigrés à l’économie française sont réels, durables, et dans certains secteurs, indispensables.

👷‍♂️ Un moteur du travail et des cotisations

Les immigrés représentent environ 10 % de la population française (INSEE) mais 12 % de la population active occupée, selon la Direction générale du Trésor. En 2021, ils ont versé environ 60 milliards d’euros en impôts, cotisations sociales et taxes diverses (source : France Stratégie).

Par exemple :

Cotisations sociales : 38 milliards € par an

Impôt sur le revenu et CSG : 14 à 16 milliards €

TVA et autres impôts indirects : 6 à 8 milliards €

Des secteurs comme le bâtiment, le nettoyage, la restauration, l’agriculture, l’intérim, les soins à domicile ou l’aide aux personnes âgées reposent largement sur cette main-d’œuvre. Sans les immigrés, une partie de l’économie tournerait au ralenti, voire s’effondrerait dans certaines zones rurales ou métropoles tendues.

💶 Calcul du rapport dépenses / recettes

Si l’on compare les dépenses publiques nettes (environ 34 à 41 milliards d’euros) aux recettes fiscales et sociales générées (estimées entre 55 et 60 milliards d’euros selon plusieurs études, dont celles de l’OCDE et de l’Institut Montaigne), le solde est quasiment équilibré, voire légèrement positif à long terme.

💡 Exemple schématique pour 2023 :

Dépenses totales liées à l’immigration (intégration, éducation, santé, hébergement, aides) : 75 milliards €

Recettes générées par les immigrés (cotisations, impôts directs et indirects) : 60 milliards €

➡️ Solde net apparent : -15 milliards €

Rappelons que le gouvernement a versé aux entreprises 221 milliards d'euros "d'aide" sans rien demander en retour et que celle-ci font de bénéfices records qu'elle reversent à leurs actionnaires...

Ou que l'évasion fiscale représente pas moins de 100 milliards d'euros...

Cette approche brute sur les coût de l’immigration oublie des effets de levier : les enfants d’immigrés deviendront actifs, cotisants, contribuables. Les dépenses d’éducation sont un investissement dans l’économie nationale, comme pour tout citoyen.

🧠 L’apport démographique et la protection des retraites

Les immigrés sont plus jeunes que la moyenne : 53 % ont entre 25 et 54 ans. Ils contribuent donc massivement aux cotisations retraites. En 2040, un quart des actifs en France seront issus de l’immigration selon l’INSEE, ce qui jouera un rôle crucial dans l’équilibre des régimes sociaux.

Sans apport migratoire, la France vieillirait plus vite. Le taux de natalité baisserait, mettant en danger le modèle de solidarité intergénérationnelle.

📈 Un « retour sur investissement » lent, mais durable

Il faut en moyenne 10 à 15 ans pour qu’un immigré stabilisé (régularisé et intégré) apporte plus qu’il ne coûte. Ce délai peut paraître long, mais il est identique à celui d’un enfant né en France (coût de l’éducation, santé, etc.).

Des pays comme le Canada, la Suède ou l’Allemagne, qui ont une politique d’accueil plus assumée, observent un retour fiscal net positif dès la deuxième génération. La France pourrait en faire autant… si l’intégration était mieux financée.

⚠️ Une précision essentielle : tous les immigrés ne sont pas des « assistés »

Contrairement aux clichés, seuls 15 % des immigrés perçoivent des minimas sociaux (RSA, AAH, ASS), contre 13 % dans la population générale (DREES, 2023). Ce taux varie fortement selon le niveau de diplôme, la durée de séjour et les discriminations à l’embauche, qui freinent l’accès au marché du travail.

✅ Conclusion : au-delà du mythe du « coût », une richesse sociale et économique

Si l’on regarde honnêtement les chiffres, l’immigration n’est pas une charge, mais un investissement à long terme, comparable à la jeunesse ou à la formation. Elle génère un retour fiscal important, soutient l’économie, compense le vieillissement de la population, et renforce la cohésion sociale… si l’on s’en donne les moyens.

Le véritable débat ne devrait pas porter sur « faut-il accueillir ? », mais « comment intégrer efficacement ? ». Car les migrations sont une constante de l’Histoire et notamment en france et leur gestion intelligente un levier de stabilité, pas une menace. Seul les personnes qui n'ont pas fini cet article pouvons raconter des âneries dans les commentaires.

KLL pour le Pavé Lorrain

20/07/2025

⬛ REPORTAGE SUR LA POLICE NATIONALE

Nous allons travailler sur la culture générale des personnes qui soutiennent une institution née sous Vichy afin d'établir et renforcer un état fasciste.
Depuis sa création aucune réforme en profondeur n'a été effectué...

La Police Nationale est née sous le Régime de Vichy, par décret du Maréchal Pétain. Jusqu’ici, il n’y avait pas de force de police unifiée en France, mais des polices municipales. La Direction générale de la Police Française est alors créée et rattachée au ministère de l’intérieur.

La police est divisée en 3 catégories : la Police Judiciaire, les Renseignements généraux et la Sécurité publique.

C’est aussi la création des GMR, les Groupes Mobiles de Réserve, spécialement chargés de la répression et du maintien de l’ordre. Ils seront renommés CRS à la Libération.

Le 19 avril 1942, c’est le collaborationniste et antisémite forcené René Bousquet qui est nommé secrétaire général de la police. Les moyens alloués à cette nouvelle police Française sont exceptionnels. Les salaires sont revalorisés, les uniformes sont inspirés de ceux portés par les SS, des écoles de police sont crées dans chaque région, des affiches du régime vantent une police «jeune, moderne, sportive».

Les 16 et 17 juillet 1942, des milliers de policiers français raflent plus de 13 000 juifs, hommes, femmes et enfants, pour les charger dans des trains en direction des camps de la mort, pour faire plaisir aux N***s. Moins d’une centaine d’adultes en reviendront, et aucun enfant.

Les Groupes Mobiles de Réserve sont utilisés pour pour constituer des pelotons d’exécution de résistants, ou pour attaquer les maquis. Ils sont déployés contre le maquis du plateau des Glières : 3000 Gardes, GMR et Miliciens contre 500 résistants. L’opération est un échec. D’autres attaques auront lieu, notamment dans le Limousin.

Après guerre, il n’y aura pas vraiment d’épuration dans la police, même si évidemment les missions ne sont officiellement plus les mêmes. D’ailleurs, la structure de la Police Nationale ne changera pas et reste aujourd’hui encore presque identique. Ce seront les mêmes hauts responsables qui donneront l’ordre d’écraser les grèves d’après guerre, ou de terroriser les algériens indépendantistes, notamment lors du massacre du 17 octobre 1961 : des centaines de manifestants sont jetés dans la Seine sur ordre du préfet Papon, ancien collabo.

L’arsenal répressif a bien évolué depuis 1941. Même si les CRS tiraient parfois à balles réelles dans l’après guerre, ils étaient mal protégés et peu équipés : un bouclier rond, une petite matraque et un imperméable. Il n’était pas rare que des groupes de grévistes bien déterminés les mettent en déroute, et parfois les dépouillent. En 1947, en 1955 ou en 1968, les manifestants mènent vraiment la vie dure aux CRS, bien plus qu’aujourd’hui.

Aujourd’hui, les forces de l’ordre ont des protections quasiment militaires, et des moyens de surveillance infiniment plus puissants.

Depuis les années 1990, la police utilise de nouvelles gammes d’armes prétendument non létales : balles en caoutchouc, armes électriques, grenades de désencerclement, qui causent de nombreuses mutilations et des morts. Leur objectif est de terroriser. Les policiers disposent également de fusil d'assaut, des armes de guerre désormais présents aux abords des manifestations ou dégainés contre des véhicules de civils.

84 ans après la création de l’institution, l'écrasante majorité des policiers votent pour des candidats fascistes.

Des scandales éclatent régulièrement à propos de paroles racistes voire néo-nazies tenues par des policiers.

Les agents sont systématiquement protégés par leur hiérarchie, et de plus en plus armés. Le président réhabilite Pétain, et l'extrême droite s'arme et se prépare à la guerre. Les leçons de l’histoire n'ont jamais été tirées.

KLL pour Le Pavé Lorrain

⬛️SAVEZ VOUS CE QUE VOUS FÊTEZ ?Chaque année, le 14 juillet, les Champs-Élysées se transforment en vitrine militaire. Le...
14/07/2025

⬛️SAVEZ VOUS CE QUE VOUS FÊTEZ ?

Chaque année, le 14 juillet, les Champs-Élysées se transforment en vitrine militaire. Le président de la République passe les troupes en r***e, les caméras suivent les hélicoptères dans le ciel de Paris, les chars grondent sous les applaudissements. Feux d’artifice, bals populaires, drapeaux tricolores : la France commémore ce jour comme le symbole de la Révolution et des valeurs républicaines. Mais que fête-t-on vraiment ? Et pourquoi cette date ? La prise de la Bastille ? La Fête de la Fédération ? Et au nom de quoi un pouvoir bourgeois célèbre-t-il une révolution censée abolir les privilèges ? À y regarder de plus près, le 14 Juillet n’est pas une célébration populaire, mais une construction idéologique, pensée pour légitimer la République dominante en effaçant les véritables révolutions sociales, à commencer par la Commune de Paris.

Contrairement à ce que laissent croire les commémorations officielles, le 14 Juillet n’a pas toujours été une fête nationale. Il a fallu attendre 1880, soit près d’un siècle après la Révolution française, pour qu’il devienne jour férié. Et ce choix n’a rien d’anodin. Il intervient dans un contexte politique brûlant, alors que la Troisième République cherche à se consolider sur les ruines de l’Empire, dans une société encore hantée par les fantômes de la Commune de Paris (1871).

En juillet 1880, la République vient à peine de s’imposer. Depuis 1870, elle a été contestée par les monarchistes, les bonapartistes, et affaiblie par la répression sanglante de la Commune. En quelques semaines, 30 000 communards ont été arrêtés, jugés, déportés, exécutés, parfois sans procès. L’État républicain, aux mains des modérés, a écrasé cette expérience révolutionnaire dans un bain de sang, avec la complicité de la bourgeoisie et des élites conservatrices. Et pourtant, c’est au nom de cette même République que le 14 juillet devient fête nationale, non pas pour célébrer la radicalité révolutionnaire, mais pour en neutraliser la charge subversive.

Le 14 juillet 1880, à l’initiative du député Benjamin Raspail, la République décrète ce jour comme fête nationale. Mais là encore, attention au piège : la date retenue est volontairement ambivalente. Certes, elle renvoie au 14 juillet 1789, prise de la Bastille, symbole de la colère populaire. Mais elle fait surtout écho au 14 juillet 1790, la Fête de la Fédération, organisée pour apaiser les tensions entre le roi et les révolutionnaires. Une cérémonie de concorde, de réconciliation, loin des barricades. C’est cette version lissée, pacifiée, qui est choisie. Un récit compatible avec les institutions. L’objectif est clair : instaurer une mémoire républicaine qui rassemble, sans éveiller les mémoires trop brûlantes de la lutte des classes.

Dès 1880, les premières célébrations nationales placent l’armée au centre du dispositif. Le défilé militaire devient l’acte fondateur de la commémoration, et le restera jusqu’à aujourd’hui. Cette place accordée à la force armée n’est pas un hasard. Dans l’imaginaire républicain dominant, l’armée est le garant de l’unité nationale, de l’ordre, de l’autorité de l’État. Elle est aussi un rempart contre les divisions internes, les « excès » révolutionnaires, les expérimentations sociales.

Ce que la République cherche à conjurer par cette fête, c’est le spectre d’un peuple en armes. Celui de 1789, mais surtout celui de 1871. L’armée est là pour rappeler que désormais, c’est l’État – et non le peuple – qui détient le monopole de la violence légitime. Ce n’est pas un hasard si la première grande loi d’amnistie des communards est promulguée... le 11 juillet 1880, trois jours avant la première fête nationale. Un pardon officiel, mais conditionnel : on tourne la page, à condition que personne ne cherche à la rouvrir.

La Révolution française, dans l’imaginaire dominant, est souvent présentée comme une victoire du peuple contre l’absolutisme. Mais ce récit masque une réalité plus complexe : la Révolution de 1789 a été largement accaparée par la bourgeoisie, cette classe montante de commerçants, d’avocats, de propriétaires, qui entendait se libérer de la tutelle aristocratique pour établir son propre pouvoir économique et politique.

Si le peuple a joué un rôle décisif – dans la prise de la Bastille, les journées d’octobre, les soulèvements paysans – ce sont les classes possédantes qui ont rédigé les constitutions, dominé les assemblées, et orienté les réformes. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen parle d’égalité en droit, mais laisse intacte l’inégalité sociale. La propriété privée devient sacrée, le suffrage censitaire exclut les plus pauvres, les femmes restent invisibles.

En célébrant cette révolution, la République française célèbre aussi la naissance de son propre ordre social : un capitalisme national encadré par des institutions républicaines. Un ordre fondé sur l’exploitation du travail, sur la hiérarchisation sociale, sur la domination coloniale.

Si le 14 Juillet est devenu la fête nationale, c’est aussi pour mieux enterrer un autre événement, infiniment plus subversif pour l’ordre établi : la Commune de Paris (mars-mai 1871). Cette insurrection populaire, déclenchée après la défaite contre la Prusse et l’abandon de Paris par le gouvernement, constitue l’un des moments les plus intenses de démocratie directe dans l’histoire moderne.

Pendant deux mois, les communards expérimentent une gestion populaire des affaires publiques, instaurent des mesures d’égalité sociale, abolissent la hiérarchie militaire, rendent la justice plus accessible, défendent les droits des femmes, proclament la laïcité. C’est un contre-modèle absolu de la République bourgeoise.

C’est pourquoi, en 1880, au moment de définir une nouvelle fête nationale, il n’est pas question de commémorer la Commune. Ce serait célébrer l’échec du pouvoir, l’autonomie populaire, l’auto-organisation, l’abolition des classes. Inacceptable pour une République en train de se structurer autour des grands corps de l’État, des préfets, des industriels, des fonctionnaires, et des militaires.

Aujourd’hui encore, le 14 Juillet est marqué par la glorification de l’unité nationale, de la République « une et indivisible », des institutions armées. Le peuple n’est pas acteur, il est spectateur. Il assiste au défilé, regarde les feux d’artifice, participe aux bals organisés par les autorités locales. La police encadre, sécurise, surveille. Et parfois réprime.

Loin d’être un moment de réflexion sur l’émancipation, le 14 Juillet est devenu une mise en scène du pouvoir, une démonstration d’autorité. Il ne questionne pas l’ordre établi, il le confirme. Il ne célèbre pas la révolte, mais l’ordre républicain.

Faut-il continuer à célébrer le 14 Juillet ? Cette question mérite d’être posée, à l’heure où la défiance envers les institutions est à son comble, où la brutalité policière est dénoncée jusque dans les instances internationales, où les inégalités explosent. Peut-on continuer à faire de cette date une référence de la liberté alors qu’elle a été pensée pour écraser les révolutions populaires ?

Et pourquoi ne pas faire du 18 mars une fête populaire ? Pourquoi ne pas commémorer chaque année le début de la Commune ? Pourquoi ne pas honorer les révoltes ouvrières, les résistances coloniales, les soulèvements paysans, les émeutes des quartiers populaires ? Pourquoi ne pas enseigner dans les écoles l’histoire des luttes sociales, des résistances féminines, des mouvements anarchistes et socialistes ?

Parce que la mémoire est un champ de bataille. Parce qu’une République qui se veut forte a besoin d’une mémoire contrôlée. Elle veut bien parler de révolution, à condition qu’elle soit finie. Elle veut bien évoquer la liberté, à condition qu’elle soit sous surveillance. Elle veut bien agiter les symboles, à condition qu’ils ne deviennent pas des armes.

Le 14 Juillet est un mythe utile. Il sert à relier la République à une histoire populaire dont elle s’est détournée. Il transforme une insurrection en folklore, une répression en oubli, une victoire du peuple en parade militaire.

À nous de reprendre la main sur notre histoire. À nous de refuser les commémorations imposées. À nous de faire revivre les souvenirs que l’État veut enterrer. Pas pour faire de la nostalgie, mais pour construire un avenir différent.

La République fête le 14 Juillet pour mieux faire oublier le 18 mars.

Nous, nous continuerons à célébrer les révolutionnaires.

KLL pour le Pavé Lorrain

20/06/2025

⬛️ MANIPULATION ALGORITHMIQUE DÉVOILÉE EN COMMISSION D'ENQUÊTE

Il est devenu de plus en plus difficile d’informer, de critiquer ou même simplement de débattre librement sur Facebook. Certains l’auront remarqué : des pages avec des dizaines de milliers d’abonnés, qui publient des contenus politiques de qualité, disparaissent soudainement des fils d’actualité. D’autres voient leur portée drastiquement réduite, leurs publications marquées comme “non conformes”, voire supprimées. Des comptes sont suspendus sans explication valable. Pendant ce temps, des contenus absurdes, racoleurs ou complotistes prolifèrent sans entrave. Pourquoi ?

La réponse n’est pas une supposition, ni une paranoïa. Meta, la maison mère de Facebook, a elle-même reconnu, lors d’une commission d’enquête parlementaire française sur les réseaux sociaux datant de ce jour ( 20 juin 2025 ), qu’elle pratiquait une forme de censure algorithmique sur certains contenus jugés “sensibles”. Cette politique n’a rien de nouveau : elle a été enclenchée dès 2019, dans un contexte de haute tension sociale en France.

➡️2019 : quand Zuckerberg rencontre Macron

Retour en arrière. Au printemps 2019, alors que le mouvement des Gilets jaunes bat son plein depuis plusieurs mois et que la répression s’intensifie dans la rue comme dans les médias, un événement passe relativement inaperçu : la venue de Mark Zuckerberg à Paris. Le fondateur de Facebook est reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron, pour discuter de la “régulation des contenus haineux” sur les plateformes.

Officiellement, il s’agissait de lutter contre les discours de haine et les fake news. Officieusement, il s’agissait surtout de calmer la colère populaire qui s’organisait largement via les réseaux sociaux. Les Gilets jaunes avaient en effet contourné les circuits traditionnels de l’information et de la mobilisation, en utilisant Facebook pour se rassembler, documenter les violences policières, et construire un rapport de force inédit dans l’espace numérique.

Depuis cette rencontre, un glissement s’est opéré. Une “modération” renforcée a été instaurée sur Facebook, mais elle ne s’est pas limitée aux appels à la haine ou aux désinformations flagrantes. Elle a progressivement visé tous les contenus à caractère contestataire, critiques du pouvoir, ou simplement trop populaires dès lors qu’ils échappaient aux circuits médiatiques contrôlés.

➡️Une censure sournoise, algorithmique, invisible

Contrairement à une censure brutale et assumée, celle de Meta est discrète, technologique, presque indolore. On ne vous empêche pas de publier. On vous empêche simplement d’être lu.

Cela passe par le déclassement algorithmique. Votre post n’apparaît plus dans le fil d’actualité de vos abonnés, sauf s’ils vont volontairement sur votre page. L’interaction chute, la portée s’effondre, la communauté se désagrège. Aucun message d’erreur, aucune justification. Juste une invisibilisation soudaine, qui rend fou ceux qui s’en aperçoivent et qui laisse les autres dans l’ignorance.

Cela passe aussi par des signalements automatisés, souvent déclenchés par des mots-clés ou des images jugées “violentes” ou “sensibles”. Par exemple, publier une vidéo montrant des violences policières peut vous valoir un bannissement temporaire pour “non-respect des standards de la communauté”, même si la vidéo est authentique et documentée.

➡️Quand le sérieux dérange plus que la stupidité

Ce qui est particulièrement frappant, c’est le contraste entre cette censure silencieuse et le laisser-faire qui règne sur d’autres types de contenus. Des pages débordant de désinformation grotesque, de propos sexistes ou racistes, de contenus complotistes spectaculaires, restent largement accessibles et visibles. Pourquoi ?

Parce que l’algorithme favorise ce qui divise et excite, pas ce qui structure et informe. Une publication sérieuse, sourcée, radicale mais argumentée, menace bien plus l’ordre établi qu’un meme grossier ou une vidéo conspirationniste. Le pouvoir ne craint pas les idiots utiles, il craint ceux qui organisent une pensée critique et collective. La radicalité qui construit, pas celle qui délire.

C’est là que la censure devient un outil politique. En limitant l’accès à certaines pages, Meta contribue à neutraliser des espaces de politisation populaire, d’éducation autonome, de journalisme indépendant. Et ce, avec la bénédiction – voire la pression directe – des États.

➡️À chaque secousse sociale, le couperet tombe

Depuis 2019, chaque moment de tension sociale ou politique s’accompagne d’une recrudescence de cette censure. Mouvement contre la réforme des retraites, mobilisations contre le pass sanitaire, soulèvements contre les violences policières ou en solidarité avec la Palestine : à chaque fois, des dizaines de pages, groupes ou profils personnels sont touchés.

Certains administrateurs reçoivent des avertissements sans queue ni tête. D’autres voient leur compte supprimé sans recours. Des groupes de plusieurs milliers de membres sont fermés du jour au lendemain. Des liens vers des médias alternatifs sont marqués comme “dangereux”. Et pendant ce temps, les pages officielles des institutions, des médias mainstream et des influenceurs sponsorisés pullulent dans nos fils.

Cette stratégie est redoutablement efficace, car elle ne choque pas l’utilisateur moyen. Elle ne provoque ni tollé ni indignation publique. Elle se contente de rendre la critique inaudible, de faire disparaître les voix dissidentes dans le vacarme des vidéos virales et des polémiques creuses.

➡️Résister à la censure numérique

Face à cela, que faire ? Il faut d’abord en parler, sortir de l’illusion de la neutralité technologique. Les réseaux sociaux ne sont pas des espaces publics libres. Ce sont des plateformes privées, soumises à des logiques commerciales et politiques. Tant que nous y resterons, nous devons être lucides sur leur fonctionnement, leur orientation, leurs alliances.

Il faut ensuite diversifier nos canaux de communication : investir les médias alternatifs, les serveurs autonomes, les réseaux fédérés comme Mastodon, relancer les listes mail, les forums, les blogs. Réapprendre à s’organiser hors des algorithmes.Ici nous y travaillons sérieusement.

Enfin, il faut documenter la censure. Collecter les cas de bannissement injustifié, de suppression arbitraire, de déploiement algorithmique ciblé. En faire des archives de la répression numérique. Car une démocratie digne de ce nom ne craint pas la critique. Elle ne censure pas ceux qui remettent en cause l’ordre dominant. Elle débat. Elle répond. Elle assume.

Meta ne le fait pas. Facebook n’est pas neutre. Et les pages censurées sont souvent celles qui ont le courage de dire tout haut ce que d’autres ne supportent même pas d’entendre.

KLL pour le Pavé Lorrain

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