22/11/2025
ANTANANARIVO – Oubliez les manifestations monstres, les grèves générales ou les coups d'État militaires. À Madagascar, en 2025, le véritable contre-pouvoir tient dans la poche d'un jeune influenceur franco-vietnamien et s'exprime en 60 secondes chrono sur un fond musical tendance.
Dylan Siva, le nouveau héros de la Gen Z, a réussi l'impensable : provoquer une panique généralisée au sommet de l'empire Axian et de sa filiale télécom YAS, armé uniquement de son charisme, d'une connexion Wi-Fi (probablement lente) et d'un Reel Instagram bien senti.
Sa vidéo dénonçant le "monopole", "l'ampihimamba" et les "fanararaotana" (abus) des géants économiques a eu l'effet d'une bombe à fragmentation numérique.
« C'est terrifiant, » a confié sous anonymat un cadre supérieur d'Axian, encore tremblant. « On a des avocats, des lobbyistes, des milliards d'investissements, la protection implicite de l'État... et ce gamin arrive, fait une petite danse, balance trois phrases sur nos profits, et tout notre édifice vacille ! Nos actions n'ont pas bougé, mais notre ego est en chute libre. »
La réaction ne s'est pas fait attendre : une plainte pour "cybercriminalité" a été déposée par YAS, menant à l'interpellation de l'influenceur à Toby Ratsimandrava. Une démonstration de force qui, selon les experts, prouve la fragilité du colosse.
« Quand un conglomérat multi-milliardaire se sent menacé par un Reel d'une minute, c'est qu'il y a un sérieux problème de confiance en soi, » analyse un sociologue des réseaux. « Dylan Siva a prouvé qu'à l'ère du numérique, le David n'a plus besoin de fronde. Un smartphone chargé et un bon filtre suffisent pour faire suer Goliath. »
La Gen Z, elle, jubile. Dylan Siva est devenu le symbole d'une génération qui refuse de se taire face aux "intouchables". Des milliers de jeunes, qui peinent à payer leurs forfaits data exorbitants, voient en lui leur porte-parole.
Aux dernières nouvelles, Axian envisagerait de créer sa propre armée d'influenceurs "corporate" pour riposter avec des Reels vantant "la joie de payer cher pour un service médiocre". Le combat ne fait que commencer.