13/10/2024
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Le rapport entre les forces de l'ordre et la population, vu par les policiers et gendarmes
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Police – Gendarmerie
Le rapport entre les forces de l'ordre et la population, vu par les policiers et gendarmes
Par Delphine Evenou
Publié le mardi 27 février 2024 à 06h08
3 min
Image d'illustration
Comment les policiers et gendarmes perçoivent-ils les conditions d'exercice de leurs missions, leur rapport aux citoyens, les contrôles qu'ils imposent et ceux dont ils font l'objet ? C'est le thème d'une étude publiée mardi par la Défenseure des droits.
L'étude a été confiée aux chercheurs du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Ils se sont intéressés aux expériences vécues des policiers et gendarmes (ont-ils, par exemple, été l'objet d'insulte ou de remerciements?), à leur attitude face aux règlements, à leur hiérarchie, leur conception du métier, mais aussi leur sentiment de bien-être au travail ou encore leur formation.
Le premier constat est positif : les policiers (62,4%) et les gendarmes (69%) sont dans l'ensemble satisfaits de leur poste, et ont une confiance globale dans leurs supérieurs directs. Une grande partie souligne par ailleurs avoir été remerciée au moins une fois au cours du dernier mois lors d'une intervention (73,2% chez les policiers et 69,7% chez les gendarmes), même si les insultes et agressions verbales sont également régulières (15% l'ont été trois fois ou plus au cours du dernier mois).
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Une confiance faible envers la population
Si les répondants parmi les forces de l'ordre pensent que l'opinion générale du public sur la police est plutôt favorable, ils sont en revanche peu nombreux à être d'accord avec l'affirmation selon laquelle "on peut globalement faire confiance aux citoyens pour se comporter comme il faut" (23,8% des policiers et 34,3% des gendarmes).
Les chercheurs notent également que si les agents des forces de l'ordre sont favorables aux échanges avec les habitants (85,8%), ils sont bien moins enclins à expliquer et justifier leurs actions devant les citoyens (47,3% sont en désaccord avec cette idée).
Une conception répressive de leur mission
Parmi les répondants, la moitié estime que leur mission première est d'"arrêter les délinquants, et faire respecter la loi" (48,1% des gendarmes et 59,6% des policiers), loin devant "secourir les personnes en danger", et "protéger les institutions républicaines". Ils estiment également que la délinquance s'explique d'abord par la "tolérance de la justice" (43,5% en moyenne), bien plus que par la démission des parents (22,3%) ou la détérioration de la situation économique et sociale (19,4%).
Pour mener à bien leur mission, policiers et gendarmes se retrouvent confrontés à ce que le chercheur Jacques de Maillard, co-responsable de l'étude, appelle le "dilemme de Dirty Harry", inspiré du célèbre policier incarné au cinéma par Clint Eastwood : face à un besoin d'efficacité, faut-il parfois dépasser un peu les règles ? C'est la question du pragmatisme. Selon les répondants au questionnaire, 54,2% des gendarmes et 69,1% des policiers considèrent que, dans certains cas, l'usage de plus de force que ce qui est prévu par les règles devrait être toléré. Et plus de la moitié estime que mener à bien une mission est prioritaire par rapport au respect du règlement, une position bien plus marquée chez les policiers que chez les gendarmes.
Dans le même temps, dans plus de neuf cas sur dix, l'usage de la force pour obtenir des aveux est réprouvé, et le fait de donner un coup non justifié à un suspect est considéré comme très grave ou grave (80,5%).
La place des normes et du contrôle
Sur les contrôles d'identité opérés par les forces de l'ordre, leur efficacité ne fait pas l'unanimité. 60% des agents qui ont répondu aux chercheurs estiment qu'ils sont efficaces, quand 40% pensent le contraire. Ce sont les policiers (qui pratiquent plus de contrôles d'identité au vu des territoires sur lesquels ils opèrent) qui sont le plus sceptiques sur cette pratique, notamment en matière de lutte contre les stupéfiants. La Défenseure des Droits préconise d'ailleurs de mettre en place un dispositif d'évaluation des contrôles d'identité, notamment pour comprendre leur impact sur les relations entre forces de l'ordre et population.
Quant aux contrôles de l'action des agents, qu'ils soient internes (Inspection Générale de la Gendarmerie, Inspection Générale de la Police) ou externes (Défenseure des Droits), leur légitimité est mieux enracinée au sein de la Gendarmerie, et d'autant plus chez les cadres, que chez les policiers (qu'ils soient cadres ou non). Ces derniers, s'ils jugent le code de déontologie utile à une grande majorité, estiment dans le même temps - à 40% - qu'il est peu adapté aux situations, et qu'il est avant tout "un outil de contrôle" (52,8%). Enfin, en matière de droits des citoyens et de règles de déontologie, plus de 45% des policiers et gendarmes se disent insuffisamment formés.
L'étude du CESDIP, menée entre juin 2022 et mars 2023, porte sur 976 gendarmes et 655 policiers, dans sept départements. Ils ont répondu à un questionnaire comportant 99 questions. Une enquête immersive dans des brigades territoriales du Rhône et des Yvelines a également été conduite.
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Justice
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