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L'abreuvoir par Steve AganzeJe prends le même chemin. Matins, soirs. Une sente de poussière rouge qui borde l'abreuvoir,...
13/10/2025

L'abreuvoir par Steve Aganze

Je prends le même chemin. Matins, soirs. Une sente de poussière rouge qui borde l'abreuvoir, fend les herbes hautes et, doucement, se prosterne vers la vallée.
Là, serpente une rivière. Elle ne dort jamais. Elle bouillonne parfois, soupire souvent, mais jamais ne s'arrête. On dit qu'elle naît d'une source immarcescible, cachée quelque part entre le ciel et nos mémoires.
Et ses eaux nourrissent un immense essieu, unique, dont les racines plongent à travers les continents, dont les branches traversent les hémisphères, caressent les toits des palais et les tôles des bidonvilles, les balcons bourgeois et les soupentes oubliées.
Des hommes et des femmes s'approchent de la rivière.
Mais au lieu d'y puiser, ils y versent. Leurs gestes sont lents, méticuleux. Chacun porte sa propre bouteille, remplie d'une eau mystérieuse qu'ils ont eux-mêmes façonnée, distillée goutte à goutte dans le silence de leurs chambres, dans la solitude de leurs chagrins, dans la chaleur d'un souvenir qu'ils ne peuvent oublier :
Terre, ceinte ; Senghor, sa tombe; Le tout continent, son presque rien...

Je prends le même chemin. Matins, soirs. Une sente de poussière rouge qui borde l’abreuvoir, fend les herbes hautes et, doucement, se prosterne vers la

Sur la couverture de Tentatives de flottement, un Polaroïd à l’encre de Chine signé Régis Nivelle.Une fenêtre ouverte su...
10/10/2025

Sur la couverture de Tentatives de flottement, un Polaroïd à l’encre de Chine signé Régis Nivelle.

Une fenêtre ouverte sur un ciel rosé, traversé de lumière, dont les contours semblent hésiter entre effacement et révélation. Ce choix visuel, loin d’être anecdotique, condense la poétique du livre : un espace de bascule où tout vacille légèrement.
Ce ciel inversé, à peine révélé, déroute la perception du haut et du bas.

Le mot “tentatives” dit déjà le geste : écrire sans vouloir conclure. Flotter, c’est s’abandonner à une gravité douce, tenir entre la chute et l’élévation.

Olivier Souillard écrit depuis cette zone d’incertitude. Dans Tentatives de flottement, le temps ne s’écoule plus selon une chronologie mais se déploie comme une matière instable.

« Le présent est dans le passé », lit-on. Cette formule résume la dynamique du recueil : chaque fragment accueille la trace de ce qui a été, tout en ouvrant la possibilité d’un recommencement.
Du poids à la légèreté, la progression du recueil épouse un mouvement de désancrage, parce que se délester aide à mieux percevoir.

Le rythme d’Olivier Souillard suit cette logique d’épurement. Il accepte la dérive, la lenteur, l’entre-deux, ce que Barthes appelait « le neutre ». Cette poétique de l’équilibre incertain revendique le droit à l’instabilité dans un univers saturé de vitesse et de certitudes.

Même le choix du papier vergé, signature matérielle des Éditions Tarmac, participe de cette poétique du passage. On y sent la matérialité douce du temps, ce grain discret qui, sous les doigts, prolonge la lenteur du texte et l’exigence tactile d’une maison attentive aux formes du sensible.

La quatrième de couverture évoque « la quête d’un second souffle pour alléger les souffrances et élever le goût du partage ».
Ce souffle, c’est celui du temps libéré de sa contrainte.

Olivier Souillard Sophie Carmona Cast

Sur la couverture de Tentatives de flottement, un Polaroïd à l’encre de Chine signé Régis Nivelle.

Par Guillaume Dreidemie    #           m
06/10/2025

Par Guillaume Dreidemie # m

Marina Tsvetaïeva demeure l’une des figures les plus incandescentes de la poésie du XXème siècle, incarnant jusque dans sa chair, ses choix, ses mots, une

22/09/2025

Il y a eu, il y a et il y aura toujours sur cette terre des êtres qui s’expriment ainsi : “j’ai tout misé sur une seule et même carte. Pas de check, pas de

Dans grégeois, Maëlan Le Bourdonnec fait lever une mer d’images, voiliers enneigés, chapelles fissurées, murailles habit...
19/09/2025

Dans grégeois, Maëlan Le Bourdonnec fait lever une mer d’images, voiliers enneigés, chapelles fissurées, murailles habitées d’océans, vertèbres manuscrites, moulins sépulcres d’anges. Chaque fragment porte la mémoire d’un naufrage : celui de l’amour, du temps, de l’histoire. Corps et paysages se confondent, s’entaillent et se relient par le sel, la pierre, le feu. C’est une poésie d’embruns et de ruines, où l’absence se dresse comme un monument fragile, où le langage tente d’inventer un musée de ce qui tombe.

Le titre grégeois intrigue : il évoque à la fois le feu antique et le crépitement. Qu’est-ce qui vous a conduit à ce titre singulier ?

Littéralement, oui, le feu, ou plutôt un type de feu particulier. Un qui ne s’éteint pas avec de l’eau. Mais très vite, il m’a semblé que cet adjectif – au demeurant très singulier, puisqu’il ne possède plus qu’un seul usage, celui formé avec le substantif « feu » – encapsulait certains des aspects les plus saillants du recueil, tout en lui conférant une tonalité mystique qui me plaisait beaucoup.

« Grégeois », que j’ai séparé de son « feu », c’est-à-dire du nom sans lequel il ne peut exister, s’en est trouvé non pas dépourvu de sens, au contraire, mais libre de tout ce que le « feu » lui imposait de prosaïque.

J’y ai gagné en latitude, parce que ce n’était pas tellement le feu qui m’importait, mais tout ce qu’il ne disait pas.

Sophie Carmona Cast


Le lien de l'entretien en Story et sur le site du Contre Hasard (lien en bio)

Dans grégeois, Maëlan Le Bourdonnec fait lever une mer d’images, voiliers enneigés, chapelles fissurées, murailles habitées d’océans, vertèbres

J'ai découvert, comme l’on déniche de dessous un rocher, une cachette de coquillages, mille petites pierres lisses et co...
16/09/2025

J'ai découvert, comme l’on déniche de dessous un rocher, une cachette de coquillages, mille petites pierres lisses et colorées, un morceau de corne de brume, un éclat de nacre, et autres mille trésors marins, une auteur, peintre et poète, Anne Stéphane.

Profondément influencée par l’Art pariétal et celte, en 1950, elle va peu à peu se diriger vers son style, unique. Elle reprendra les tracés de ses découpes sur le sable mouillé par la mer, et naîtront ses premières œuvres décoratives Les femmes fleurs. Une grave allergie à la térébenthine l’oblige à cesser de peindre à l’huile.

C’est l’encre de Chine qui l’amènera aux forêts, des rêves de branches sur papier, après ses marches dans la forêt de Paimpont. Sa promenade l’a gorgée de la magie des taillis, du secret des pierres.

C’est par Pierre Oster, décédé en 2020, poète de talent et éditeur, et par Gaspard Olgiati, disparu en 2012, fondateur de la maison d’édition Babel, que cette auteur autodidacte, Anne Stéphane, apparaît dans le paysage artistique. Elle illustrera le long poème de Pierre Oster Soussouev, Rochers, poème mouvant.

Une brodeuse de mots, de symboles, de métaphores. Une faiseuse d’empreintes sur papier bristol qui cite son âme à l’encre de Chine et à l’aquarelle, aux mille tracés de plumes, multitudes de sillons, magnétiques griffes de soie, des cheminements d’enchantements.

En 1973, elle obtient le Prix international d’Art abstrait au Salon d’Aquitaine.
De 1973 à 1980, elle s’activera à créer ses sortilèges. « Ils sont aux aguets dans les encres », écrit-elle.
Son premier recueil de poèmes, intitulé Approche-toi encore, paraît en 1982, sous le label de la Librairie bleue, où déjà depuis 1975 elle publie dans les Cahiers bleus.

Anne Stéphane habitait le monde poétiquement.

J’ai découvert, comme l’on déniche de dessous un rocher, une cachette de coquillages, mille petites pierres lisses et colorées, un morceau de corne de brume,

Dans le landerneau littéraire, Le Fardeau est objet de débat quant à sa nature romanesque, c'est une écriture hybride ba...
13/09/2025

Dans le landerneau littéraire, Le Fardeau est objet de débat quant à sa nature romanesque, c'est une écriture hybride basée sur des faits réels, une narration qui articule histoire familiale et grande Histoire.

Pour cette enquête, j’ai beaucoup travaillé sur les archives, j’ai visité de nombreux lieux et recueilli de nombreux témoignages. J’ai pu bénéficier des conseils de plusieurs historiens, comme mes amis Johann Chapoutot (spécialiste des fascismes et du nazisme) et Joël Chandelier (professeur d’histoire médiévale à Lausanne). J’ai poussé les investigations très loin, au point, comme je l’écris dans ma bibliographie, d’avoir « même la fierté peu banale d’avoir contribué par mes recherches […] à une correction apportée à l’Encyclopédie des camps et ghettos du musée mémorial de l’Holocauste des États-Unis. »

Être métis, c’est pour moi disposer d’une identité qui varie dans le regard de l’autre, qui n’est pas fixe.

Il n’est pas nécessaire d’inscrire le métissage culturel dans la Constitution française : il s’y trouve déjà au travers de la magnifique Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, inscrite au préambule de la constitution. Elle établit une définition contractuelle, et non pas biologique, de l’identité nationale, et fait de l’intégration le cœur de son rapport à l’immigration. Avec cette base et quel que soit le pays d’où l’on vient, il s’agit d’apporter à la France le meilleur de ce que l’on est. C’est beau, cette identité en constante évolution ! Et je suis heureux de ce que la France m’apporte en contrepartie… Mais j’ai conscience du racisme qui entache dans le même temps ce bel idéal, et ce n’est pas parce que c’est possible pour moi de réussir que ça l’est pour tout le monde, loin de là ! Les inégalités pourrissent l’idéal. Il faut donc se battre, encore et encore, pour accorder les faits à l’idéal.


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« Un coup de dés n’abolira jamais le hasard » Stéphane Mallarmé

👇👇👇https://lecontrehasard.com/?p=2341bricolage[S] est une rhapsodie de morceaux, une librairie d’étiquettes, des dimanch...
12/09/2025

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bricolage[S] est une rhapsodie de morceaux, une librairie d’étiquettes, des dimanches.

Camille Révol préfère les soudures fragiles aux structures monumentales. Elle pratique une écriture de l’éclat et de la reprise, une poétique du fragment qui se construit dans l’écart et l’assemblage, comme autant de « bricolages » verbaux.

Ici, la littérature refuse la grande architecture du roman. Le texte accueille ce qui tombe, ce qui se répète, ce qui bifurque.

Le livre invite à manipuler, à reprendre, à compléter. Il rappelle que la littérature ne se consomme pas comme un objet fini, mais se pratique comme un bricolage permanent, où chaque lecture est une reprise, où chaque librairie est un établi, où chaque jour est un dimanche.

Editions louise bottu Sophie Carmona Cast

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👇👇👇https://lecontrehasard.com/?p=2259La nécessité d'une approche sociale du désir apparaît d'emblée lorsque celui-ci est...
12/09/2025

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La nécessité d'une approche sociale du désir apparaît d'emblée lorsque celui-ci est envisagé pour ce qu'il est, à savoir une dynamique, un mouvement qui porte l'individu vers l'altérité. De ce point de vue, explorer la nature du désir revient, non pas à questionner le destin individuel de l'homme (notamment les conditions de son bonheur et les formes sous lesquelles se manifeste sa liberté), mais plutôt à considérer l'existence individuelle sous la forme d'un rapport.
Cependant, une telle conception semble, à première vue, présenter le désir sous un angle doublement négatif: d'abord en tant que symptôme d'un manque qu'un objet, nécessairement extérieur à soi, devrait combler, puis comme une sorte d'attente toujours déçue d'un autre idéalisé. Dès lors, comment sortir de l'impasse sinon en admettant que le désir ne puisse se réduire ni au besoin ni à l'amour ?


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La nécessité d’une approche sociale du désir apparaît d’emblée lorsque celui-ci est envisagé pour ce qu’il est, à savoir...
09/09/2025

La nécessité d’une approche sociale du désir apparaît d’emblée lorsque celui-ci est envisagé pour ce qu’il est, à savoir une dynamique, un mouvement qui porte l’individu vers l’altérité. De ce point de vue, explorer la nature du désir revient, non pas à questionner le destin individuel de l’homme (notamment les conditions de son bonheur et les formes sous lesquelles se manifeste sa liberté), mais plutôt à considérer l’existence individuelle sous la forme d’un rapport.

Cependant, une telle conception semble, à première vue, présenter le désir sous un angle doublement négatif : d’abord en tant que symptôme d’un manque qu’un objet, nécessairement extérieur à soi, devrait combler, puis comme une sorte d’attente toujours déçue d’un autre idéalisé. Dès lors, comment sortir de l’impasse sinon en admettant que le désir ne puisse se réduire ni au besoin ni à l’amour ?



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L’exil en miroir briséTout commence et tout finit à Roissy. L’aéroport comme sas ultime entre deux mondes : l’un que l’o...
04/09/2025

L’exil en miroir brisé

Tout commence et tout finit à Roissy. L’aéroport comme sas ultime entre deux mondes : l’un que l’on a fui, l’autre que l’on n’a jamais complètement rejoint.
Antonythasan Jesuthasan ouvre et referme Salamalecs sur une image implacable : Nandan, le narrateur, réceptionne la dépouille de son fils mort au combat. Le cercueil voyageur, comme une métaphore crue de l’exil, traverse la douane plus facilement qu’un vivant. Le roman ne part donc pas de la vie, mais de la mort, une mort qui concentre toutes les pertes : celles de la guerre, de la jeunesse, de la famille, et de l’illusion d’un refuge définitif.

Salamalecs n’est pas un livre tête-bêche au sens classique : un seul roman, deux textes non autonomes se partageant la reliure. Mais la sensation de renversement est réelle. Tourner le livre dans les mains, c’est reproduire le déséquilibre du personnage.
La typographie devient geste narratif.

Ce choix de structure n’est pas qu’un jeu littéraire : il incarne la division intérieure de celui qui vit entre deux histoires, deux langues, deux géographies et qui ne peut s’installer complètement dans aucune. L’exil, ici, n’est pas un mouvement linéaire mais un cercle, parfois vicieux, où le point de départ et le point d’arrivée se confondent.

Traduit du tamoul par Laeticia Ibanez, Salamalecs offre une alternance de densité et de fluidité qui rend la lecture presque musicale.
Les motifs éclatants de la couverture Zulma prolongent la polyphonie du texte : un tissage de lignes et de couleurs comme un tissage d’identités.
À la fois fiction et témoignage, Salamalecs est aussi un cri politique. Celui d’un ancien enfant-soldat devenu écrivain, qui met en récit les fractures laissées par la guerre, l’exil et les compromis nécessaires à la survie.
Un roman à lire deux fois, dans deux sens, pour en saisir toute la portée et accepter qu’aucun des deux ne mène à une réconciliation.
Zulma Éditions Sophie Carmona Cast

L’exil en miroir brisé

Peureux hasard�À rebours des dangers�au creux des ronces de l'ironie�et de l'abstrait�avance gauchement à pas fébrile�l'...
01/09/2025

Peureux hasard
�À rebours des dangers�au creux des ronces de l'ironie�et de l'abstrait�avance gauchement à pas fébrile�l'aval fertile d'une douce folie,�mirage sous cloche cerné des vides�des roses très mièvres�et des manquements au savoir-vivre,�outrage fielleux lesté des rides�des encres mutiques�ou des écrits indélébiles.�
Sur le sentier fleuri des runes�et des adages perçus comme duels�s'invente l'absence des pleutres refuges�au champ soyeux des immortelles.�Sous l'ombre perlée des choix factices�vient poindre l'autour intempestif qui s'y immisce,�regards hagards, dehors à vif,�absence de frein dans les décombres�qu'érigent les risques,�ode ineffable teintée du rien�ou des présences bercées�des leurres que chacun construit�comme faibles remparts�aux sauts de bravoure qu'exige le flou�en douces prémices des conjectures�voilées des charmes de l'incertain�en désamour des fautes de goût�et escarmouche des peurs du bien.�
Sans rien comprendre ni mépriser�l'esprit finit par divaguer�songe aux possibles�toise l'invisible�modèle l'avenir au son clinquant�des dés pipés�s'y vautre d'instinct puis se rétracte�s'immobilise�s'incline aux joutes de l'imparfait�dresse en déroute cet à peu près�dévisage le mieux sans négliger le pire�envisage le moindre�et tous ses empires�puis se laisse aller.�
Rompu aux ruses inexorables�du temps en fugue�le destin perplexe rebrousse chemin�et capitule en négligence des�convictions qui s'y enlisent�bercées des doutes de la paresse�de la prudence et des regrets�qui freinent l'allant aux portes de l'envie�et masquent l'au-delà�sans certitudes�qui se défait.

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