24/11/2025
Cette semaine en librairie ! «La Fleur rouge et autres nouvelles» de Vsevolod Garchine.
Connaissez-vous Garchine, ce météore de la littérature russe, chers lecteurs et lectrices ? Né près de Dnipropetrovsk en Ukraine en 1855, il fut emmené par sa mère divorcée en 1863 à Saint-Pétersbourg où il grandit. Quoiqu'ayant fait de bonnes études à l’École des Mines il ne deviendra jamais ingénieur mais veut devenir écrivain. C'est la guerre, la guerre russo-turque de 1877 dans laquelle, pourtant pacifiste, il s'engagea volontairement et fut soldat, qui lui fournira les éléments de ses premières nouvelles, «Quatre jours», une des plus célèbres nouvelles de la littérature russe : un soldat russe blessé, incapable de bouger, passe quatre terribles jours sur le champ de bataille, à côté du soldat ennemi qu'il a tué...
Une autre nouvelle de notre recueil, «Un lâche», présente les pensées d'un homme , qui furent sans doute celles de Garchine, pacifiste, avant de s'engager en 1877 et qui sont celles qui nous frappent à propos de n'importe quelle guerre : «La guerre ne me donne pas de repos. Je vois clairement qu’elle se prolonge, et qu’il est impossible d’en prédire la fin. Il y en a qui lisent tranquillement : "Nos pertes sont insignifiantes, 50 soldats tués, 100 blessés". Cinquante morts, cent blessés — est-ce une chose insignifiante ? Pourquoi une catastrophe qui coûte la vie à quelques dizaines d’hommes fait-elle parler d’elle toute la Russie et les combats avec « pertes insignifiantes » de dizaines d’hommes n’attirent-ils l’attention de personne ?»
Quant à la célèbre «Fleur rouge», qu'en dire sinon qu'elle est à juste titre la plus célèbre nouvelle de Garchine, qui a puisé dans sa propre expérience d'accès de maladie mentale et de dépression cette histoire d'un homme pris de folie et qui entend sauver le monde du mal. Garchine s'est suicidé en 1888, à l'âge de trente-trois ans.
L'image de couverture reprend celle (image 4) que dessina le grand peintre Ilia Répine pour le recueil «La Fleur rouge» publié en 1889 à la mémoire de Garchine. Répine et Garchine étaient amis, Répine avait fait le portrait de Garchine (image 2) et Garchine avait servi de modèle pour le fils dans le fameux «Ivan le Terrible et son fils» de Répine (image 3).
Notre édition reprend la belle édition Jacques Povolozky de 1923, qui était préfacée par Lydie Kovarsky (Лидия Коварская), mais sans nom de traducteur. Il serait tentant de penser que Lydia Kovarsky avait également signé la traduction. Cependant, les titres et courts extraits qu'elle cite dans la préface sont différents de ce qu'ils sont traduits plus loin dans le livre. Serait-ce l'éditeur lui-même, Jacques Povolozky, qui avait auparavant signé plusieurs traductions du russe ? Nous n'avons pas réussi à trouver d'éléments permettant d'établir cela avec certitude. Aussi nous proposons-vous cela : si vous parvenez à trouver des éléments concrets pouvant indiquer qui est l'auteur de la traduction, nous vous offrirons le livre et trois autres de la Petite Bibliothèque au choix !
Le livre est à commander chez votre libraire s'il ne l'a pas déjà (9782846795791, 10€) ou sur la Librairie du Voyageur : https://librairieduvoyageur.com/editeur/ginkgo .