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L'excellent "Zoé (et maintenant les vivants)" de Theo Askolovitch  pour quelques jours encore au Theatre de La Bastille ...
23/11/2025

L'excellent "Zoé (et maintenant les vivants)" de Theo Askolovitch pour quelques jours encore au Theatre de La Bastille

C’est dans une salle archi pleine que se joue Zoé (et maintenant les vivants) n’en déplaise aux geignards : « Oui, le théâtre en ce moment, c’est compliqué, Bla Bla Bla… ». Non, le public est simplement devenu plus attentif aux détails et ne pardonne pas que certaines choses soient négligées (notamment le son). La qualité n’a pas de prix et ce qui fonctionne n’a pas besoin de s’afficher en quatre par trois dans les stations de métro. Zoé (et maintenant les vivants) en est la preuve ! Une salle comble, ça se mérite sans renfort de matraquage médiatique.

Théo ASKOLOVITCH confirme son statut d’auteur contemporain avec cette dernière création. C’est foutrement bien écrit tant dans la construction que dans la mise en scène. Ajoutez à cela un jeu parfait pour les trois comédiens et on a le combo gagnant. Ce n’était pourtant pas gagné puisque la pièce rassemble tout ce qu’on déteste : comédiens microtés, écran surdimensionné et quatrième mur brisé ! Pourtant, à aucun moment, ces points-là ne dérangent. Au contraire, l’écran, par exemple, n’est pas utilisé, comme souvent ailleurs, pour cacher un manque de décor et/ou d’imagination, il intervient ponctuellement comme une sorte d’accessoire ou de support littéraire. Son utilisation est excellente. Elle l’est encore davantage quand cet écran est associé harmonieusement avec la lumière. On note, d’ailleurs, une utilisation de la lumière intéressante puisqu’elle souligne les personnages selon des angles bien étudiés. Concernant le son, il est si bien géré, particulièrement sur le volume qu’on se demande parfois s’il vient de la rue ou des enceintes. On aura cette question sans réponse sur un son de cloches. Pour finir sur l’aspect représentatif, les costumes sont un choix tout aussi bien pensé surtout lorsqu’il symbolisent un sentiment, une plaie béante.

Tout cela, c’est bien mais si le récit ne suivait pas, ce ne serait que de la poudre aux yeux. Comme on le disait, Théo ASKOLOVITCH confirme son statut d’auteur brillant. On passe d’une scène à une autre de manière surprenante. On ne plonge jamais dans le voyeurisme. Le deuil est envisagé de plusieurs façons passant de résilience à célébration. L’utilisation du blanc antinomique de la couleur du deuil est un bon exemple de ce que ce deuil transfigure dans le texte. On est souvent abasourdi de tel ou tel moment d’éclat contenu ou de timide tendresse.

Zoé (et maintenant les vivants) est un des rares spectacles à ouvrir le cœur sans pudeur et à retourner le public de bien des détours. Un plaisir pour l’âme qu’est ce spectacle immersif mais pas intrusif !

Notre avis sur "The Opera Locos" chaque dimanche au Théâtre Rive Gauche Bienvenue dans le Pop-Opéra le plus barjo de la ...
22/11/2025

Notre avis sur "The Opera Locos" chaque dimanche au Théâtre Rive Gauche

Bienvenue dans le Pop-Opéra le plus barjo de la Galaxie. Pourquoi Pop-Opéra ? Parce que The Opera Locos ne s’attaque pas seulement aux opéras les plus célèbres, il dévie aussi vers d’autres chants pop avec des titres de Mika ou Mariah Carey qui ne manquent pas de lyrisme. Chokbar !

Mais le cœur de The Opera Locos reste bien une performance qui reprend avec brio les plus célèbres opéras classiques. Pour éviter l’esprit concert, un livret à l’écriture fluide pour tous et relevant de la pantomime fait le lien. On se laisse emporter par les élans sentimentaux et lyriques de chaque personnage. On adore l’esprit battle de tessitures et le fait que l’opéra classique vire à l’opéra comique complètement secoué. Un vrai bonheur pour les oreilles et pour les zygomatiques.

L’ambiance aux accents multicolores et aux costumes kaléidoscopes est déjantée. Toutefois, il est dommage de sombrer dans un esprit club de vacances quand le quatrième mur est brisé. On est au théâtre, on est dans le lyrisme, pas au camping. De plus, ça fait penser à certains spectateurs qu’ils sont autorisés à tout. N’en reste pas moins que ce petit moment mis à part, The Opera Locos séduit l’assemblée.

On entend un peu partout que c’est dur de remplir les salles en ce moment… Non ! le public est simplement devenu plus exigeant et a des attentes que The Opera Locos, entre autres exemples, remplit. C’est donc une salle comble qui se réjouit des performances de ces ténors et autres sopranes année après année.

Il ne manque plus que Nessun Dorma de Puccini pour terminer de nous faire vibrer et finalement, il arrive et est divinement exécuté. C’est quand même autre chose que Pavarotti !

Etonnant et excellent, ni plus ni moins. Un grand moment !

Notre avis sur "Walt, la folie Disney" actuellement au Lucernaire Comme pour le comte de Monte-Cristo, il faut compter, ...
18/11/2025

Notre avis sur "Walt, la folie Disney" actuellement au Lucernaire

Comme pour le comte de Monte-Cristo, il faut compter, cette saison, sur deux pièces présentant le génie Walt Disney. L’une d’entre elles mérite qu’on s’y attarde : Walt, la folie Disney au Lucernaire.

Cette biographie nous présente une partie de la vie de Walt Disney : les années de création du chef-d’œuvre qui révolutionna l’animation : Blanche-Neige et les sept nains et ses innovations scénaristiques, cinématographiques et technologiques. Dans une scénographie pleine de ressources, on plonge volontiers dans un monde enchanté. Il est indéniable que l’équipe créative a souhaité apporter de la magie au récit. Magie indissociable du personnage.

Walt, la Folie Disney ne brosse pas un portrait lisse de l’homme. Il s’attache à montrer, la cigarette en moins, toutes ses facettes : le rêve, l’exigence mais aussi les coups de colère et autres “caprices” et par-dessus tout, à l’instar du film Dans l’ombre de Mary, ses capacités à séduire par divers moyens pour arriver à ses fins.

La narration ne se contente pas d’utiliser la parole, elle s’exprime également au travers de tableaux mimés/chorégraphiés souvent intéressants mais parfois peu lisibles et un peu longs. Par ailleurs, on note aussi une utilisation timide du quatrième mûr. Etait-ce nécessaire ? On jugera que non. Toutefois, la véritable force de la pièce est qu’on a l’impression d’être toujours en présence de Walt Disney lui-même et non d’un comédien ou autre audio-animatronic plus ou moins réussi.

Le décor et les accessoires sont également, sans cesse, utilisés et nous ramènent à l’univers Disney. On y voit inconsciemment le “D” si emblématique dans notre esprit ou un fameux arc de cercle étoilé survolant un château imaginaire. Le style Disney est bien là ! Car Walt, la folie Disney n’est pas seulement l’histoire d’un film, c’est l’histoire d’un homme et d’un univers qu’il a construit et qui continue, presqu’un siècle après, à nous faire rêver. Rien d’étonnant que parmi les livres brochés aux couvertures dorés, on s’attendrait presque à trouver “La Reine des neiges” pourtant sorti bien des décennies après le décès du génie.

Avec Walt, la folie Disney, n’attendez pas un seul en scène, c’est beaucoup plus que cela !

Notre avis sur " Mozart, moi ? Jamais ! " Actuellement au Théâtre Libre C’est une proposition tout à fait inhabituelle q...
17/11/2025

Notre avis sur " Mozart, moi ? Jamais ! " Actuellement au Théâtre Libre

C’est une proposition tout à fait inhabituelle que fait François MOSCHETTTA. Mozart, Moi ? Jamais ! mêle musique classique et humour. Un cocktail qui séduira les mélomanes comme les amateurs de stand-up.

Au détour de la vie de Mozart, on est transporté par la musique jouée, sans partition s’il vous plaît, avec une dextérité désarmante. On assiste ainsi à ce qui s’apparente à un concert mais en moins conventionnel et en plus débridé. C’est d’ailleurs, l’effervescence dans le regard que François MOSCHETTA entre en scène. Il aborde son aversion pour Mozart avec humour avant d’en brosser le portrait et ses techniques artistiques comme un passionné illustrant parfaitement l’expression « La musique adoucit les mœurs » Entre musique de chambre, opéras et anecdotes du compositeur mais aussi de son interprète, on en devient amoureux du virtuose au fil de cette biographie croisée.

Mozart, Moi ? Jamais ! offre un brin de folie dans un univers faussement élitiste et se révèle, de ce fait, à la portée de tous.

Notre avis sur "La ménagerie de verre" qui reprend aujourd'hui au Lucernaire La ménagerie de verre : un classique, ou pl...
12/11/2025

Notre avis sur "La ménagerie de verre" qui reprend aujourd'hui au Lucernaire

La ménagerie de verre : un classique, ou plutôt un chef d’œuvre d’écriture, et un auteur qu’on aime retrouver aussi régulièrement qu’il est proposé.

Dans cette nouvelle création de l’œuvre, le metteur en scène s’est attaché à rendre les personnages encore plus « hors-sol » qu’ils ne le sont. Si on assiste à une famille détruite de différentes manières par l’absence d’un parent, la mère devient plus explosive que jamais. Le fils en position de narrateur fait des écarts heureux. Quant à la fille, elle joue impeccablement la jeune fille renfermée qui voudrait prendre son envol. Enfin, le meilleur pour la fin, le rôle du galant qui renforce plus que jamais le côté touchant, rêveur et attachant de Jim O’Connor comme pour rendre sa révélation finale plus terrible la famille Wingfield mais aussi pour le public !

La scénographie se veut sobre et intimiste avec quelques meubles, une ménagerie de verre constamment mise en évidence au même titre que les éléments clés du texte soulignés par la vidéo. La lumière met l’accent sur les regards qui en disent plus long encore que le texte et qui relève, de ce fait, du défi d’interprétation.

Un incontournable du théâtre magnifiquement exécuté au point qu’une nouvelle aura plane sur les personnages.

Notre avis sur "Freedom club" actuellement au Théâtre Juliette Récamier.Après Denali, Nicolas LE BRICQUIR signe un nouve...
10/11/2025

Notre avis sur "Freedom club" actuellement au Théâtre Juliette Récamier.

Après Denali, Nicolas LE BRICQUIR signe un nouveau thriller haletant et s’installe comme le maître du suspense et des rebondissements au théâtre. Sueurs froides garanties !

Dans une scénographie époustouflante, Freedom Club nous entraîne dans un futur d’anticipation des plus alarmants. Autour d’acteurs au top, on est pris entre fascination et révulsion. En effet, la crédibilité sur ce que pourrait entraîner les dérives de l’innovation technologique donne le vertige au point de créer le malaise. Si vous êtes effrayés par le bruit d’un tir d’arme à feu, ce n’est rien à côté de ce qui est décrit. Le peu de souffle qui vous restait va laisser place à la retenue. L’introspection se révèle intelligente.

LE BRICQUIR s’amuse aussi à dénoncer d’autres dérives en se moquant ouvertement des chaines d’infos 24h/24 ce qui permet au spectateur de retrouver un peu de respiration.

Tandis qu’une horloge avance en se présentant comme une chronologie en temps réel, la pièce joue sur le temps et l’espace avec malice. De quoi créer un attrait supplémentaire au point qu’on se sent piégé autant que les protagonistes. Enfin, le son et la lumière participent à notre mise à l’épreuve.

Passionnant et révolutionnaire ! « Sortez devant la télé », l’apocalypse est à votre porte !

Notre avis sur "Tout contre la terre" actuellement au Le Théâtre des Béliers Parisiens Jusqu’à présent, on n’avait jamai...
07/11/2025

Notre avis sur "Tout contre la terre" actuellement au Le Théâtre des Béliers Parisiens

Jusqu’à présent, on n’avait jamais vu un métier comme celui d’agriculteur représenté au théâtre et c’est désormais rectifié. Oubliez les niaiseries du genre L’amour est dans le pré et plongez dans la réalité du monde agricole.

Tout contre la terre s’efforce de nous exposer les difficultés de la vie dont les ronds de cuir tire les ficelles sans omettre de partager aussi les moments de joie. C’est ainsi que la pièce passe d’un moment à un autre dans une chronologie bousculée pour mieux nous capter. Au travers de l’amour, on suit les émotions qui animent un couple qui a choisi de rester attaché à ses racines pour l’un, à son amour pour l’autre.

La force des comédiens est aussi d’être authentiques. Une autre raison pour laquelle la pièce nous atteint. On ne peut qu’être touché. Et lorsque les émotions nous submergent, le texte a cette capacité à nous faire rire sur l’ironie de la situation. Il faut dire qu’elles ne parlent pas seulement aux agriculteurs, ces situations ! Le sujet du su***de, un mal de notre société, rarement abordé est jeté dès le début avec délicatesse. Enfin, le fait que l’oeuvre serve d’exutoire à une histoire vraie ajoute encore à la pertinence du propos.

Tout conte la terre : Un spectacle qui a du cœur, qui ouvre et libère les consciences !

Notre avis sur "L'avare" actuellement au Théâtre La TempêteIl existe une infinité de possibilités de mettre en scène l’œ...
06/11/2025

Notre avis sur "L'avare" actuellement au Théâtre La Tempête

Il existe une infinité de possibilités de mettre en scène l’œuvre de Molière. Cet Avare en est la preuve avec une proposition des plus étonnantes. Ne vous laissez pas dérouter par l’idée que la troupe accueille le public et commence à jouer en sous-vêtements. C’est tout l’intérêt de cette pièce de pousser l’avarice à son paroxysme en misant sur le fait que la troupe débutera en petite tenue mais aussi sans décor ni accessoire. Il fallait oser ! Mais il fallait aussi que l’idée fonctionne et c’est le cas puisque le public joue le jeu en amenant n’importe quoi qui puisse servir à la pièce. Ne vous limiter à rien, l’équipe de créatifs/créateurs trouvera une fonction à votre contribution matérielle. Tout cela donne lieu à une effervescence inouïe durant toute la durée de la pièce où le sujet est pris au pied de la lettre.

Outre ce concept séduisant, on est en présence d’une troupe de comédiens qui ne met pas le jeu de côté. Mieux encore, chacun utilise un style théâtral très différent. Le « pire », c’est que ce mélange de genres fonctionne à la perfection. On a donc Harpagon (John ARNOLD) dont la posture et le phrasé le rend acariâtre jusque dans l’apparence. La Flèche (Virgil LECLAIRE), quant à lui, nous séduit dans une prose urbaine. Tandis que Cléante, joué par Pascal CESARI lors notre venue, bénéficie d’une aura tel qu’il attire l’attention dès le pré-show et qu’il ne décevra jamais.

La mise en scène se permet quelques sorties de route et interprétations afin de grossir le trait encore davantage et faire mieux rire son auditoire. L’utilisation du quatrième mur est fort bien faite et bien dosée pour créer une f***e ambiance. Immersif ? Non, interactif !

A n’en pas douter, Molière, lui-même, aurait adoré rire de cette version. Il ne manque plus que vous, vos vibrations et votre dernier bibelot de chez Gifi pour porter haut ce classique du théâtre.

Coup de cœur pour "La haine" de retour à La Seine Musicale à partir du 7 novembreC’est davantage poussé par la curiosité...
05/11/2025

Coup de cœur pour "La haine" de retour à La Seine Musicale à partir du 7 novembre

C’est davantage poussé par la curiosité que par l’enthousiasme qu’on s’est rendu sur La Haine – Live. En effet, avec l’appréhension d’un style musical méconnu, on ne s’attendait pas être aussi séduit. C’est finalement le style musical qui nous a le plus emballé dans le spectacle : les titres musicaux rap bénéficient d’une qualité d’écriture sidérante. Chaque morceau est une petite pépite qui fait qu’on aimerait tous ressortir avec le CD du spectacle entre les mains. Le style est bien éloigné d’autres comédies musicales telles que Hamilton ou plus récemment Molière, le spectacle musical. Ici, on est sur un hip hop pur et dur pas du tout “variétisé”. Ça vibe avec des basses qui tapent où il faut. Ce flow musical séduit sans mal le public à en voir ses réactions. Un public qui se retrouve rassemblé dans sa mixité et dans sa diversité. Tous les milieux sociaux et culturels s’accordent et se rassemblent forts du message porté par le spectacle. Chaque soir, c’est une standing ovation spontanée qui s’empare de l’assistance.

Pour amener un tel emportement, une telle fièvre, une telle ferveur, Mathieu KASSOVITCH a su s’entourer des meilleurs pour les titres musicaux et pour créer un réel grand spectacle. Il serait presque réducteur de parler de comédie musicale puisqu’il réinvente le genre, mieux encore, il le révolutionne ! Pour la mise en scène, il s’est associé à Serge DENONCOURT, habitué de la discipline mais aussi de Nicolas ARCHAMBAULT avec qui DENONCOURT avait déjà collaboré sur le spectacle musical Je vais t’aimer. Et de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas.

La scénographie bouscule aussi le genre avec une expérience multiple : c’est une pièce de théâtre, c’est un concert, c’est un film. Si l’ensemble matche au point d’en faire un moment qui plonge le spectateur en total immersion, on regrettera toutefois un écran, parfois, trop présent au détriment d’un peu plus de décor. La création lumière bénéficie, quant à elle, d’un grand soin pour s’accorder parfaitement aux images et à l’action.

Côté danse, on est encore sur un show démentiel. Danse urbaine, évidemment mais sublimement exploitée et mise en lumière à laquelle s’adjoignent des effets visuels épatants. C’est la danse des artistes de rue qui s’approprient un plateau conséquent. On pense, par exemple, à la scène de L’émeute sur fond du chant des partisans qui constitue un des nombreux moments forts du spectacle.

Parmi d’autres moments, il y a les titres à la sonorité juste aussi bien dans l’écriture que dans l’interprétation de Walid AFKIR avec, entre autres, le tableau de la garde à vue et le titre La Haine d’un flic mais aussi du brillant Ast€rix porté sur les épaules de Charly BOUTHEMY et de danseurs qui rendent la scène hypnotique. Enfin, les derniers et par des moindres, le trio Saïd, Vinz et Hubert joués respectivement et respectueusement par Samy BELKESSA, Alexander FERRARIO et Alivor constituent une révélation. Nul doute que ces trois comédiens-chanteurs continueront à faire parler d’eux dans le métier tant leur jeu est brillant. Un talent qui atteint son paroxysme avec le son Vue d’ici mettant chacune de leur voix en valeur. Ils chantent et jouent avec autant de facilité les scènes dramatiques mais aussi les scènes d’humour.

Car d’humour, La Haine – Live n’en manque pas non plus, c’est parfaitement placé, parfaitement maîtrisé et cela permet de faire redescendre l’empathie que le public ressent sur les moments plus obscurs. On notera aussi un sujet qui, bien que remis dans son contexte socio-politique actuel, est toujours d’actualité. Le fond du message est aussi intelligent, beau et plein d’espoir que l’est la forme. Les scènes cultes et leurs punchlines ont été maintenues pour le plus grand plaisir des fans. Des ajouts qui ne font pas tâche dans le propos créent une valeur ajoutée. Pour exemple, l’ajout d’une petite amie, Leila incarné par Camila HALIMA-FILALI , donne lieu à un moment de grâce à la fin de l’acte un avec Le dilemme. Un numéro d’une beauté céleste !

A plusieurs reprises, on se surprend à apprécier un parti pris qui nous dérange habituellement : briser le quatrième mur. Là encore, c’est fait en total intelligence, on ne se sent pas pris en otage, au contraire, sur un DJ set anthologique ou des adresses faites à la volée parmi l’assistance.

Autour d’une saison de “musicals” faite de reprises ou de productions qui pensent qu’on peut sortir un nouveau show tous les ans sans être médiocre, La Haine – Live tire son épingle du jeu et il y a fort à parier qu’il marquera les esprits comme étant le spectacle musical de la saison tant on en ressort comme soufflé par une fin qui atteint son point d’impact, le cœur du public, en une onde de choc.

La Haine – Live possède une forme de frappe détonante et étonnante qui en fait un incontournable de la saison.

Notre avis sur "Le Fantôme de l'opéra" actuellement au Théâtre Antoine On ne va pas se mentir, on a failli passer notre ...
03/11/2025

Notre avis sur "Le Fantôme de l'opéra" actuellement au Théâtre Antoine

On ne va pas se mentir, on a failli passer notre tour sur ce spectacle… Difficile, en effet, de passer derrière un monument à l’affiche depuis 39 ans outre-manche. S’ajoute à cela un passage peu convaincant dans une émission spécialisée dans la comédie musicale. Rogé par le doute, il aura fallu mettre de côté nos appréhensions au profit de la curiosité et se rappeler que l’émission incontournable du milieu n’a jamais mis en valeur le moindre spectacle. Alors verdict ?

En règle générale, il ne faut pas plus de cinq minutes pour savoir si un spectacle va convaincre ou non. Le Fantôme de l'Opéra ne fait pas exception. Sans détour, c’est une excellente adaptation que cette création inédite du Fantôme de l’Opéra de Gaston LEROUX. Après l'inoubliable La Poupée Sanglante au théâtre de la Huchette, cet auteur a définitivement sa place dans son héxagone natal. On ne s’est pas ennuyé une seconde. D’abord grâce à la réécriture théâtrale de l’œuvre originale qui se révèle être d'une efficacité redoutable entre références géographiques, historiques et parfois même humouristiques. L’angle d’approche des personnages et du triangle amoureux réj***ra les connaisseurs tandis qu’il séduira tout autant ceux qui découvrent l’histoire du plus célèbre des fantômes parisiens. Benoît SOLES a étoffé certains rôles secondaires pour rendre l’histoire plus sombre encore. Ainsi, les rôles de Monsieur FIRMIN et de la Carlotta nous régalent par des twists audacieux et bien amenés. Quant en plus, leurs interprètes respectifs, Fabian RICHARD et Ana KA nous sortent un jeu survolté et des performances vocales de très haut niveau, on ne peut qu’applaudir des deux mains. Il faut reconnaître que la distribution est brillante. On est épaté par Bastien JACQUEMART, prenant une belle revanche sur feu Vicomte de Chagny de 2016 à la faveur du rôle-titre de cette version. Le ténébreux fantôme à qui il prête ses traits et sa voix nous sort des notes incroyables. Pour revenir au Vicomte, on retrouve Louis BUISSET qui confirme, s’il en était encore nécessaire, qu'il possède une présence scénique phénoménale. Louis BUISSSET et Bastien JACQUEMART ne manquent aucun duo avec Maélie ZAFFRAN, céleste Christine DAAE, dont la douceur nous cueille autant que ses notes hautes. Mais c’est dans un trio final entre ces derniers qu’ils nous font complètement chavirer. Madame GIRY joué merveilleusement par Cathy ARONDEL nous rassure autant qu’elle nous inquiète et c’est ce qui donne tout le sens à la performance du rôle. Enfin, un personnage peu exploité, celui du Persan joué ici par Victor MARICHAL ajoute encore un peu de mystère à cet étrange opéra.

Pour parfaire le récit, l’ambiance sonore et musicale jouent un rôle à part entière. Dès les premiers instants, on ressent la présence insidieuse du fantôme autour de nous grâce ces effets sonores. Et enfin, c’est principalement la lumière qui joue le rôle de décor tant elle occupe une place primordiale dans la mise en scène sans bavure de Julien ALLUGUETTE. Aux paroles et musiques, Pierre-Yves LEBERT et Marc DEMAIS jouent sur des styles allant sur des rythmes soutenus venus d’un autre siècle, comme un clin d’œil à l’époque du récit, vers des balades plus actuelles qui nous séduisent tout autant. Le décor très sommaire ne constitue jamais un manque. Au contraire, il est habilement utilisé et déplacé, faisant parfois même référence à d’autres classiques du théâtre tels que Noises Off. Enfin, l’espace du Théâtre Antoine constitue lui aussi un décor réel qui va de paire avec l’exploitation du quatrième mur indissociable du roman de LEROUX. Notons aussi, que faire du musical dans un théâtre qui n’en a pas l’ADN, constitue un challenge pour la sonorisation relevé haut la main par la régie. Certaines autres productions et directeurs devraient en prendre de la graine ! Reste quand même une légère frustration : cette pièce musicale est si bonne qu'on regrette qu'elle s'achève si vite... Mais ne vaut-il pas mieux faire bon et court que long et lourd ?

Frileux face à cette nouvelle proposition ? N’hésitez plus, le fantôme n’attend que vous pour vous prendre dans ses filets. Une vraie réussite ! Vous frissonnerez d’émoi et d’effroi et vous en redemanderez. Une très très belle découverte pour les puristes comme pour les novices.

De retour pour quelques représentations : Tom Sawyer Musical à Le 13ème Art Il est des (Super)productions qui cherchent ...
29/10/2025

De retour pour quelques représentations : Tom Sawyer Musical à Le 13ème Art

Il est des (Super)productions qui cherchent à tout prix à sortir un “grand” spectacle à chaque saison et à grand coup de matraquage médiatique pour faire bouffer de la soupe au public… Des productions s’entourant toujours d’auteurs compositeurs qui ont des contraintes de temps et qui servent donc des textes insipides calés (et encore pas toujours) sur une musique pauvre et qui est souvent un copié-collé de la trame du précédent succès ou navet… Et puis, il y a les productions qui sortent un nouveau spectacle quand ce dernier est prêt à être présenté, quand le travail de plusieurs années porte ses fruits et que la petite graine d’où est née l’idée est devenue un VRAI grand spectacle avec tout ce qu’il faut de textes et de musiques travaillés et arrivés à maturité pour pouvoir être présenté aux spectateurs ! Julien SALVIA et Ludovic-Alexandre VIDAL sont de ces amoureux du métier. Rien d’étonnant alors que leur bébé soit si bien accueilli par un parterre multigénérationnel. On n’en est pas moins stupéfait par tant de qualité ! Quand on veut faire les choses bien, on ne bâcle rien. On resent l’envie qu’ont eu les auteurs de bien faire, de plaire à tous et se faire plaisir en même temps.
Mais revenons à l’esprit voulu de rendre la scène accessible à toutes les catégories d’âges. Dès l’entracte, les plus jeunes partagent déjà leur ravissement avec leurs parents, soulignant qu’ils aimeraient être copain avec Tom Sawyer, Huckleberry Finn ou Becky Thatcher et que Joe L’indien est vraiment méchant. Quant aux adultes, ils ne boudent pas leur plaisir à faire découvrir cet univers populaire du roman de Mark TWAIN racontant à leurs enfants que c’est histoire qu’ils lisaient ou dont ils regardaient la série animée lorsqu’ils étaient eux-même plus jeunes. On assiste à un vrai moment d’échange et de complicité à la sortie de salle.
Et là on ne s’y trompe pas, c’est aussi que la ribambelle d’enfants venue applaudir Les Aventures de Tom Sawyer reste sagement attentif pendant les deux heures de spectacle. Il faut dire aussi que l’histoire est écrite de façon à maintenir leur attention, passant ainsi de scènes d’actions à des scènes de la vie quotidienne afin de casser le rythme.
Et à propos de rythme, parlons de la musique ! Quel plaisir de retrouver des sonorités “broadwesques” à l’époque de son âge d’or mêlées à des sons plus contemporains où se mêlent pop music, musique de cabaret jazzy (et parfois même un peu de “Toy Story”, non ?)… Le manque d’underscore ne se fait pas ressentir grâce à l’habile utilisation de thèmes musicaux récurrents, dont Michel BERGER, savait user dans Starmania, comme “Saint Peterburg-Mississippi” ou “Ma Grande Aventure”.
Du côté de la chorégraphie, c’est du aussi du bel ouvrage, on retiendra notamment la scène de la peinture. Rien d’étonnant puisque c’est Johan NUS qui en signe les pas. Et comme si ça ne suffisait pas, les créatifs se sont, en plus, payés le “luxe” de s’offrir Juliette AZZOPARDI pour la scénographie, une des maîtresse incontestée dans ce domaine. Quant à la mise en scène, David ROZEN sait toujours apporter la juste dose nécessaire pour laisser le public travailler son imagination. Chaque tableau est très différent du précédent et s’apprécie dans son ensemble autant qu’il s’apprécierait de façon isolé. On se croirait tantôt sur un happening de Main Street USA à Disneyland, tantôt à naviguer sur les flots du Mississippi ou dans un saloon d’une époque révolue. Les décors d’Eric KLATT sont, comme à l’accoutumée, colorés et à mi-chemin entre réalité et film d’animation. Enfin, les toiles peintes sont chaleureuses et invitent au voyage.
Chaque artiste s’emploie ici à rendre son personnage crédible et incarné ! L’intention est donnée, et les conseils des créatifs y sont certainement pour quelques chose.
Les deux actes se distinguent par un état d’esprit différent. Le premier davantage tourné vers la camaraderie et l’aventure alors que le second devient plus emprunt d’émotions intimes et aux valeurs morales. Vous ne manquerez d’ailleurs pas d’avoir la gorge serrée ou d’y aller de votre petite larme.

Coup de Coeur

Notre avis sur "L'étranger" réalisé par François Ozon en salles dès demainADAPTER UN MONUMENTMeursault, trentenaire tais...
28/10/2025

Notre avis sur "L'étranger" réalisé par François Ozon en salles dès demain

ADAPTER UN MONUMENT

Meursault, trentenaire taiseux, occupant un emploi de bureau à Alger, perd sa mère. Aux yeux du monde, son deuil questionne. Il n’en fait pas trop mais pas exactement assez non plus.
Échappant à la convenance qui impose de pleurer aux funérailles d’un parent, il est scruté. Pourquoi, au juste, ne pleure-t’il pas ? Pourquoi ce refus de voir la dépouille maternelle ? Pourquoi ne semble t’il rien ressentir ?

On ne présente plus L’étranger de CAMUS, court roman publié dans les années 40 ayant tout emporté sur son passage. Succès mondial multi traduit, étudié à l’école depuis des décennies, un des plus grands romans français de tous les temps, tout simplement. OZON décrit d’ailleurs l’état “d’angoisse et de doutes” à l’idée de s’attaquer à un tel monument de la littérature.

Mais il reste l’angle mort du cinéma. En effet, une seule adaptation du livre a vu le jour, signée Luchino VISCONTI avec Marcello MASTROIANNI dans le rôle de Meursault, (alors que le metteur en scène aurait préféré Alain DELON), et avait été désavouée par VISCONTI lui-même.

FIDÉLITÉ ET ÉCARTS

OZON s’attache d’abord, avec une dévotion presque religieuse au livre, à retranscrire les évènements de la première partie. Le deuil de la mère, donc, puis, le retour à la vie et à la ville, la rencontre avec Marie, avec qui il couche le lendemain même de la mise en bière, leur relation, la rencontre avec Sintès le mauvais garçon, les choix douteux de Meursault, jusqu’au meurtre d’un algérien sur une plage.
La première partie est donc rigoureusement fidèle et même clôturée par un extrait du livre, en voix-off : “C’est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J’ai secoué la sueur et le soleil. J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux. Alors, j’ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s’enfonçaient sans qu’il y parût. Et c’était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.”

La deuxième partie permet au réalisateur de prendre quelques libertés, tout en restant proche de l’esprit de CAMUS. Pour des soucis d’efficacité, certains propos tenus par Meursault, seul face au juge d’instruction dans le roman, sont dits au procès, devant une audience, dans le film. La ferveur chrétienne du juge d’instruction dans le roman est absente du film. Ou encore, l’histoire du Tchécoslovaque (un fait divers particulièrement glauque qui fascine Meursault en prison), est racontée à Marie au parloir, dans le film.

Mais OZON réalise d’autres écarts, plus personnels, sans que cela ne soit jamais gênant ni anachronique. Geste fort, il redonne une dignité aux personnages algériens en leur inventant un nom. Les personnages féminins, Marie – petite amie française de Meursault – ainsi que la sœur algérienne du défunt, prennent également de l’épaisseur et servent à faire exister le contexte social et politique de l’Algérie de l’époque. Elles donnent une voix (et, encore une fois, un nom) aux victimes des agissements du protagoniste et nous rappellent son égoïsme forcené, son impossibilité à se lier au monde avec empathie. Enfin, dernier écart, typique de son cinéma, OZON fait exister une ambiguïté sexuelle entre Meursault et sa victime sur la plage mais aussi, en filigrane, entre Sintès et Meursault. Un désir homosexuel inavouable, refreiné. Jusqu’à l’envie de meurtre ?

VOISIN ÉNIGMATIQUE

Plans fixes, noir et blanc et reconstitution rigoureuse créent un film sobre, fidèle au vertige métaphysique du livre. OZON ne fait que des bons choix dans L’étranger et il faut parler du plus évident : Benjamin VOISIN dans le rôle principal !
Impénétrable et inquiétant pendant la majorité du film, l’acteur révèle finalement l’indifférence profonde de son personnage à son propre sort mais aussi à la marche du monde, dans une scène de confrontation rageuse avec un aumônier (Swann ARLAUD, toujours excellent) qui pourrait lui valoir des distinctions. Rebecca MARDER, quant à elle, campe une Marie plus trouble et obsédante que dans le livre, peut-être le seul personnage percevant Meursault tel qu’il est mais l’aimant tout de même (à son corps défendant ?). Un Meursault abîme ambulant, ballotté par l’existence au gré de circonstances changeantes, sans réel avis ni volonté. Aimait il bien sa mère ? Aime t’il assez sa petite amie, a t’il une vie sociale, des amis, des rêves, une conscience ? Est-il dangereux ? Fou ? Raciste ?
Meursault demeure ainsi ce monolithe énigmatique qu’Ozon agite en tous sens pour mieux questionner notre temps. Face à une époque de performance, dans laquelle il faudrait absolument se dépasser pour s’accomplir, il présente un personnage statique, appréciant la monotonie de son quotidien, observateur de la comédie humaine se jouant dans son immeuble et son quartier.
Mais, plus trouble, dans une époque d’inversion des valeurs, glorifiant des criminels et blâmant des victimes, au gré des changements sociétaux, Meursault est également ce monstre coupé de toute émotion, incapable d’expliquer son geste, qui n’ambitionne rien d’autre que d’observer ses contemporains et j***r de l’air du temps, fût-il colonial et meurtrier…

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