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L'IMPUISSANCE DE LA LUNE DE MIELQuand le mariage “ne se consomme pas” : ce qu’on sait aujourd’huiCertaines cultures parl...
23/09/2025

L'IMPUISSANCE DE LA LUNE DE MIEL
Quand le mariage “ne se consomme pas” : ce qu’on sait aujourd’hui
Certaines cultures parlent encore de “l’impuissance de la lune de miel” pour désigner des mariages où le couple n’a pas pu avoir de relation sexuelle pendant un certain temps après le mariage. Ce phénomène est souvent tabou, mais il est plus fréquent qu’on ne le croit.
Voici ce que révèlent les recherches récentes :

• Dans plusieurs pays du Moyen-Orient, en Asie et dans les milieux très conservateurs, entre 8 % et 24 % des couples qui consultent en santé sexuelle ou dans des cliniques spécialisées évoquent un mariage non consommé.

• En Iran, par exemple, une étude portant sur 871 couples a livré des résultats encourageants : après un suivi et des traitements adaptés, 95 % des couples ont finalement réussi à consommer le mariage.

Pourquoi cela arrive ?
• Beaucoup d'anxiété : peur de “ne pas y arriver”, de la honte, de devoir prouver quelque chose, pression familiale.
• Problèmes médicaux chez l’homme : difficultés d’érection dues au stress, parfois des dysfonctionnements biologiques.
• Problèmes chez la femme : douleur, peur, contractions involontaires (vaginisme), souvent liées à un manque d’information sexuelle ou à des tabous.
• Le contexte culturel joue un rôle fort : discours sur la virginité, h***n, pression pour que le mariage soit consommé dès la première nuit, etc.
Que faire ?
• En parler : trouver un spécialiste en santé sexuelle, ou un psychologue, sexologue.

• Traitements disponibles selon le problème : pour l’homme, médicaments (inhibiteurs PDE-5: Vi**ra, Cialis, etc…), parfois injection locale, thérapie sexuelle; pour la femme, thérapie physique ou psychologique, accompagnement pour la peur, la douleur.
• Le soutien du partenaire est crucial, tout comme un environnement de confiance et de compréhension.

Message d’espoir : bien que ce soit un sujet délicat, la plupart des couples qui cherchent de l’aide trouvent une solution. Ce n’est pas une fatalité.

Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

CANCER ET SEXUALITÉ: ENTRE ÉROS ET THANATOSUne sexualité possible malgré l’épreuveChacun a droit à une vie intime épanou...
22/09/2025

CANCER ET SEXUALITÉ: ENTRE ÉROS ET THANATOS

Une sexualité possible malgré l’épreuve
Chacun a droit à une vie intime épanouie. Le cancer, ses traitements et leurs séquelles viennent parfois bouleverser cette dimension essentielle. Surmonter la peur, la douleur et les atteintes au corps pour retrouver une sexualité satisfaisante n’est pas simple. Mais aujourd’hui, la médecine et l’accompagnement psychosexuel offrent des perspectives réelles : survivre ne suffit pas, il faut aussi pouvoir revivre.

Quand la maladie s’invite dans l’intimité
Toute personne atteinte d’un cancer peut voir sa sexualité modifiée, parfois réduite au silence. Certains cancers touchent directement les organes de la sexualité (sein, col, ovaires, prostate, testicules…), d’autres exercent un effet indirect via les traitements. On estime encore aujourd’hui que 70 à 80 % des personnes traitées pour un cancer présentent des difficultés sexuelles persistantes.

Les témoignages rappellent la brutalité de cette expérience :
« Comment le croire quand il me dit que je suis belle, sans mes seins, sans mes cheveux ? Comment désirer quand mon corps est le siège de la douleur ? » (Anne-Laure)
L’image corporelle, la confiance en soi et la vitalité psychique conditionnent largement le désir et le plaisir. Or, dans le contexte du cancer, le corps devient souvent synonyme de perte, de douleur ou de menace.

Les retentissements possibles
• Physiques : douleurs, sécheresse vaginale, troubles érectiles, fatigue, infertilité, ménopause ou andropause précoces.
• Psychologiques : anxiété, dépression, peur de la récidive, perte de désir.
• Relationnels : sentiment de culpabilité, crainte de ne plus plaire, difficulté à communiquer.

Ces troubles varient d’une personne à l’autre. Certains sont transitoires, d’autres durables. La bonne nouvelle est que, malgré ces obstacles, une sexualité adaptée et gratifiante reste possible.

Les voix des patients
Murielle (55 ans) raconte :
« La chute des cheveux fut pour moi plus dure que la maladie. Pourtant, grâce à mon mari, qui me répétait qu’il me voyait autrement, j’ai pu apprivoiser mon corps, même avec mes cicatrices. Nous avons parlé, beaucoup. C’est la communication qui nous a sauvés. »
Josette (45 ans) témoigne :
« L’ablation de mon sein fut un choc terrible. La ménopause brutale, la fatigue, l’absence de désir… Je me suis éloignée de mon compagnon, incapable de supporter son regard. Cinq ans plus t**d, j’ai retrouvé mes cheveux, ma libido et une nouvelle sexualité. Rien n’a été facile, mais on peut renaître. »
Carl (47 ans), traité pour un cancer de la prostate, partage son inquiétude :
« Ce qui m’ennuie le plus, c’est la perte d’érection. J’ai peur que cette ‘impuissance passagère’ change notre couple. Mais l’amour de mon épouse m’aide à traverser cette épreuve. »

Les femmes face aux séquelles
La mastectomie ou l’ablation d’organes génitaux constituent une mutilation vécue comme une rupture de féminité. Les cicatrices, la perte de sensibilité ou la ménopause induite par les traitements entraînent souvent sécheresse vaginale, douleurs, baisse du désir. Les lubrifiants, la rééducation, et surtout la communication avec le partenaire et l’équipe soignante, peuvent aider.

Les hommes concernés aussi
Après chirurgie ou radiothérapie de la prostate, 60 à 90 % des hommes présentent une dysfonction érectile. De nouveaux traitements (inhibiteurs de PDE-5 (Vi**ra, Cialis etc…, injections intracaverneuses (Edex), rééducation pénienne précoce) améliorent le pronostic sexuel. Des troubles d’éjaculation (anéjaculation, éjaculation rétrograde) ou d’infertilité sont aussi fréquents.
Marcel (36 ans), opéré d’un cancer du testicule, confie :
« Depuis l’ablation, j’ai des orgasmes sans éjaculer. Ma compagne le vit comme une absence de fertilité et cela pèse sur nous. Pour elle, l’éjaculation est une preuve d’amour… Je me sens diminué. »

Inventer une nouvelle intimité
Le cancer agit parfois comme un révélateur de vulnérabilités au sein du couple. La douleur, la fatigue ou la peur du rejet peuvent briser l’élan érotique. Pourtant, de nombreux couples témoignent qu’ils ont su inventer de nouvelles manières d’aimer : caresses, jeux, tendresse, sensualité sans pénétration.
« Depuis que je suis malade, il ne m’ose plus me toucher… Mon cancer le paralyse et ma peur lui fait peur. »
Retrouver une vie sexuelle satisfaisante demande souvent de redéfinir ce que signifie « faire l’amour » et de s’autoriser à explorer de nouvelles formes d’intimité.

Ce qu’il faut retenir
• Le cancer n’est ni contagieux ni transmissible par la sexualité.
• Les traitements ne mettent pas en danger le partenaire.
• Les rapports sexuels n’augmentent pas le risque de récidive.
• La reprise de l’activité sexuelle doit se faire progressivement, selon l’avis médical.

Vers une sexualité réinventée
Le cancer ne signe pas la fin de la vie intime. Il impose une réadaptation, parfois douloureuse, mais qui peut aussi ouvrir à une sexualité plus authentique, centrée sur l’échange et le plaisir partagé. Le rôle des soignants est crucial : lever les tabous, répondre aux questions, orienter vers des prises en charge sexologiques médicales, chirurgicales et psychothérapeutiques adaptées.
Parce qu’après avoir traversé la maladie, chacun mérite de retrouver non seulement la vie, mais aussi l’amour et le plaisir.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

L'HYPNOSE DÉCRYPTÉE(pour mieux comprendre son intérêt)Entre science, histoire et expérienceEt si l’hypnose, après un siè...
21/09/2025

L'HYPNOSE DÉCRYPTÉE
(pour mieux comprendre son intérêt)

Entre science, histoire et expérience

Et si l’hypnose, après un siècle d’oubli au profit de la psychanalyse, revenait au centre du jeu ?

La psychanalyse, fille de l’hypnose
À la fin du XIXᵉ siècle, Pierre Janet explore l’hypnose et découvre que certaines expériences se maintiennent hors du champ conscient, mais influencent quand même nos comportements. Ces « traces cachées » s’expriment souvent par le corps : tensions musculaires, maux de ventre, boule dans la gorge.
Freud, d’abord formé à l’hypnose, abandonne la technique jugée trop aléatoire et fonde la psychanalyse. Il garde cependant une idée clé : l’inconscient existe et agit. Mais au lieu de l’expérimenter, il propose de l’interpréter à travers la parole et les associations libres qu’il faut replacer dans leur historicité (le savoir, les connaissances de l’époque et les croyances du « patient »).

Le double langage du psychisme
Aujourd’hui, les neurosciences confirment l’intuition de Janet : notre esprit parle deux langues.
• Le langage archaïque et métaphorique : celui des émotions, des images, des sensations corporelles. Un souvenir peut faire battre le cœur ou couper le souffle sans qu’on sache pourquoi.
• Le langage rationnel et logique : celui du raisonnement, de l’analyse, du langage social.

Normalement, ces deux registres dialoguent. Mais quand le pont se rompt, le corps prend la parole : douleurs chroniques, anxiété, comportements compulsifs, etc…

Hypnose ou psychanalyse : deux médiations différentes
• La psychanalyse a donné un statut thérapeutique à la parole et mis en lumière les conflits inconscients. Mais ses concepts doivent aujourd’hui être lus comme des métaphores utiles, non comme des vérités absolues.
• L’hypnose, héritière directe de Janet, offre un accès expérientiel. En état hypnotique, une partie de nous revit des émotions ou des images archaïques, s’exprimant par analogie, métaphores, rêves et/ou symptômes, tandis qu’une autre observe et restructure l’expérience. C’est un laboratoire intérieur qui permet de revisiter des souvenirs, de libérer des tensions et de rétablir une cohérence.

Quand les deux langages se brouillent
Notre psychisme fonctionne comme un système à double commande. Trois grands déséquilibres peuvent survenir :
1. L’archaïque domine : phobies, attaques de panique, addictions, hallucinations.
2. Le rationnel écrase l’émotionnel : alexithymie (incapacité à sentir ses émotions), dépressions « froides », troubles obsessionnels.
3. Un conflit oscillant : comme dans les troubles borderline, où l’on passe d’explosions émotionnelles à une froide rationalisation.

Les imageries cérébrales montrent que ces conflits laissent des traces mesurables : amygdale en surchauffe, cortex préfrontal en sous-régime, connexions déséquilibrées.

Une clinique intégrative : vers une nouvelle hypnose
L’avenir ne réside pas dans la querelle des écoles. Il s’agit plutôt de :
• utiliser la psychanalyse comme cadre symbolique souple, sans dogmatisme,
• mobiliser l’hypnose pour rétablir le dialogue entre corps, émotions et raison,
• intégrer les neurosciences pour valider les effets et guider les pratiques.

L’hypnose contemporaine n’est plus seulement celle d’Erickson, basée sur les métaphores du thérapeute. Elle s’articule avec la pleine conscience, l’EMDR, les thérapies cognitives et les découvertes en imagerie cérébrale.

Pourquoi c’est important… pour nous tous
Ce « double langage du psychisme » ne concerne pas seulement les patients. Dans nos sociétés saturées d’informations, marquées par la peur, l’incertitude et les crises, le registre archaïque reprend parfois le dessus : rumeurs, violences, discours complotistes, comportements impulsifs.

Réapprendre à réconcilier émotion et raison, en clinique comme dans la vie collective, devient un enjeu de santé mentale mais aussi de cohésion sociale.
Et c'est à la pensée rationnelle qui se travaille et se cultive que revient le rôle de moduler l'archaïque.
En résumé
• La psychanalyse a été une étape décisive, mais son avenir est philosophique plus que scientifique.
• L’hypnose permet d’expérimenter directement ce qui restait autrefois au stade d’interprétation.
• Les neurosciences donnent aujourd’hui une assise solide à cette pratique millénaire.
En dépassant les dogmes, une clinique intégrative, nourrie par Janet, enrichie par Freud et éclairée par les sciences contemporaines, ouvre une voie moderne, pragmatique et profondément humaine.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute Paris

LE PÉNIS FANTÔMELe phénomène du “pénis fantôme” après une opération de changement de sexeAprès une opération de réassign...
20/09/2025

LE PÉNIS FANTÔME

Le phénomène du “pénis fantôme” après une opération de changement de sexe
Après une opération de réassignation sexuelle (par exemple, la création d’un vagin chez une personne transgenre ayant eu un pénis), il arrive que certaines patientes aient l’impression que leur pénis est encore là. On appelle cela le « pénis fantôme », par analogie avec les personnes amputées qui continuent de sentir leur membre disparu.

Ces sensations peuvent être étonnantes : impression de présence, de toucher, et parfois même de “fausse érection” d’un pénis qui n’existe plus. La plupart du temps, elles disparaissent naturellement en quelques semaines ou quelques mois, le temps que le cerveau s’adapte au nouveau corps.

Dans un cas rapporté par des chirurgiens japonais en 2008, une patiente a continué de sentir son pénis en érection pendant plus de six mois. Une seconde opération a révélé qu’une partie des tissus internes (qui jouent un rôle dans l’érection) était restée en place. Une fois retirée, la sensation a disparu.

Des études récentes montrent que ces “sensations fantômes” sont assez fréquentes après ce type de chirurgie, mais qu’elles ne sont pas forcément douloureuses ni gênantes. Elles peuvent même être ressenties comme neutres ou parfois agréables.

Ce phénomène est lié à la manière dont le cerveau conserve la mémoire du corps et met du temps à se “reprogrammer”.

Aujourd’hui, les médecins savent que ce phénomène existe et rassurent leurs patient·es : il n’a rien d’anormal et fait partie du processus d’adaptation. Dans les rares cas où les sensations persistent trop longtemps ou deviennent pénibles, il existe des solutions médicales et psychologiques pour les atténuer.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

LE TIGRE MENACÉ PAR L'APPÉTIT SEXUEL DES HOMMESUn récent article relayé par la presse montréalaise rappelle une réalité ...
19/09/2025

LE TIGRE MENACÉ PAR L'APPÉTIT SEXUEL DES HOMMES

Un récent article relayé par la presse montréalaise rappelle une réalité inquiétante : la soif humaine de produits prétendument aphrodisiaques continue de décimer des espèces animales déjà en grand danger. Plus la rareté et le coût d’un ingrédient sont élevés, plus il est considéré comme efficace dans l’imaginaire collectif. Ce cercle vicieux alimente un marché noir colossal, où la survie de certaines espèces s’échange contre des fantasmes de puissance sexuelle.

Le tigre, symbole en sursis
Le tigre de Sumatra, dont il reste moins de 400 individus à l’état sauvage, est l’une des victimes emblématiques de ce commerce. Son pénis séché est vendu en Chine à plus de 2 000 € le kilo, et les trafiquants misent sur l’idée que la rareté accroît la valeur – et donc l’illusion d’efficacité. Pourtant, aucune étude scientifique n’a jamais démontré un quelconque effet aphrodisiaque.

Des ours aux abois
Sur le sous-continent indien, les organes génitaux d’ours sont utilisés depuis des siècles dans la pharmacopée traditionnelle. Résultat : les populations d’ours ont chuté de près de 40 % en trois décennies, victimes de la chasse et de la déforestation qui réduit déjà drastiquement leur habitat.

Le musc : parfum de mort
Le musc, très prisé en Asie pour la parfumerie et la médecine traditionnelle, coûte la vie à environ 160 cerfs pour obtenir à peine un kilo de substance. Face aux critiques, certaines maisons de parfumerie utilisent désormais des alternatives synthétiques, mais le braconnage perdure.

La chair de l’orang-outan
Dans les forêts d’Indonésie, déjà ravagées par les plantations de palmiers à huile, les orangs-outans sont chassés non seulement pour leur viande – présentée comme gage de vigueur sexuelle – mais aussi pour alimenter le commerce d’animaux exotiques. Leur population a chuté de moitié en un siècle.

L’hippocampe pris dans les filets
Séché, l’hippocampe est considéré en Chine comme un fortifiant sexuel et un remède contre divers maux. Des millions sont capturés chaque année, entraînant une raréfaction dramatique de l’espèce. L’élevage au Vietnam ou en Australie tente de répondre à la demande, mais contribue aussi à la banalisation de sa consommation.

Le requin : un aileron au prix d’or
Enfin, les requins paient un tribut effroyable. Les ailerons, associés à des vertus sexuelles et à un prestige social, voient leur prix multiplié par 250 entre la capture et la revente. Un aileron de requin pèlerin peut atteindre près de 40 000 € au Japon, où la soupe d’ailerons est encore servie lors des mariages. Mais la réalité est alarmante : les populations de requins ont chuté de 90 % en un siècle, fragilisant tout l’écosystème marin.

Entre croyances et destruction
Au-delà des chiffres, ce commerce repose sur un mythe : aucun de ces produits n’a démontré d’effet aphrodisiaque. Leur efficacité est purement symbolique, alimentée par la croyance que la force de l’animal se transmet à l’homme. Ce qui est bien réel, en revanche, c’est l’effondrement des populations animales, la cruauté des méthodes de chasse et l’enrichissement des réseaux de braconnage.

Quelles alternatives ?
Aujourd’hui, ONG, scientifiques et défenseurs de l’environnement tentent de sensibiliser les consommateurs et de promouvoir des alternatives durables. Des solutions modernes existent – qu’il s’agisse de molécules synthétiques ou de traitements médicaux éprouvés – qui ne nécessitent pas la disparition des tigres, des requins ou des orangs-outans. Mais tant que l’idée persiste que la virilité s’achète dans la souffrance animale, les espèces continueront de payer le prix fort.

Dr Patrice Cudicio Jasmine Saunier

NYMPHOMANIE: MYTHE, FANTASME OU SIMPLE LIBERTÉ SEXUELLENymphomanie: à qui profite le trouble ?Un peu d’histoireAu XIXe s...
18/09/2025

NYMPHOMANIE: MYTHE, FANTASME OU SIMPLE LIBERTÉ SEXUELLE

Nymphomanie: à qui profite le trouble ?

Un peu d’histoire
Au XIXe siècle, les débuts de la sexologie sont fortement marqués par la morale de l’époque. Richard von Krafft-Ebing (1840-1902), psychiatre austro-hongrois, est l’un des premiers à s’intéresser aux « perversions sexuelles ». Dans ses écrits, il décrit la nymphomanie comme une véritable maladie, parfois jugée mortelle. On parle alors de « fureur utérine » ou « d’aphrodisie ».

Derrière ces termes, on retrouve l’idée d’un désir sexuel féminin « exagéré » : obsessions, multiplications des rapports, frustration permanente. Surtout, la femme accusée de nymphomanie franchit un interdit social majeur : elle adopte une posture jusque-là réservée aux hommes — prédation, recherche de plaisir immédiat, consommation sexuelle.

Aujourd’hui, que reste-t-il du mot « nymphomanie » ?
Dans le langage médical, le terme a disparu. On parle plutôt de désir sexuel excessif ou d’addiction sexuelle.

Mais la frontière entre « normal » et « pathologique » reste floue : qui décide si quelqu’un a « trop » ou « pas assez » de rapports sexuels, ou pense « trop » au sexe ? Souvent, c’est la morale sociale qui fixe les limites.

Pourquoi alors une femme très active sexuellement choque encore, alors qu’un homme multipliant les conquêtes est parfois admiré, qualifié de « Don Juan » ? La « nymphomane », elle, continue d’alimenter les fantasmes masculins : prédatrice, insatiable, elle incarne une femme qui renverse les rôles, et donc une certaine menace.

Quand parle-t-on d’addiction ?
Avant tout, il faut se demander si la personne souffre de ce comportement.
L’addiction sexuelle, comme toute addiction, survient quand la pratique devient une réponse compulsive à un manque : apaisement, sommeil, plaisir, oubli, sentiment de plénitude… mais sans apporter une satisfaction durable.

Chez la femme, cela peut se traduire par une recherche d’orgasmes répétés (souvent liés à la stimulation clitoridienne) ou par la croyance que « faire l’amour crée de l’amour ». Mais il faut distinguer entre un fort appétit sexuel, qui peut être vécu positivement, et une véritable compulsion douloureuse.

Et les hommes dans tout ça ?
L’équivalent masculin de la « nymphomanie » existe : on parle de satyriasis.
Aujourd’hui, beaucoup d’hommes sont plutôt concernés par une consommation excessive de pornographie et de ma********on.

Mais le regard social reste différent : une femme multipliant les partenaires est encore plus facilement jugée qu’un homme.
Une question de fantasmes… et de peurs

Dans l’imaginaire masculin, la « nymphomane » reste une figure centrale : elle attire, excite, mais inquiète aussi. Les métaphores parlent d’elles-mêmes : mangeuse d’hommes, dévoreuse de vitalité. Dans certaines cultures, on retrouve même des légendes de femmes géantes engloutissant des hommes miniatures… Preuve que derrière le fantasme se cache aussi une peur : celle d’être réduit à un simple objet sexuel.

Vers un nouvel équilibre
Le défi, pour les couples où le désir est déséquilibré, est de sortir de la culpabilisation et de chercher une sexualité de qualité : dialogue, imagination, exploration des fantasmes des deux partenaires.
Plutôt que de juger ou de pathologiser, il s’agit d’accompagner chaque histoire singulière vers un plaisir partagé et réellement satisfaisant.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine SaunierSexologue, hypnothérapeute, Paris

L'INTELLIGENCE AMOUREUSEL’amour n’est pas seulement une affaire de cœur ou de passion : il fait aussi appel à une forme ...
17/09/2025

L'INTELLIGENCE AMOUREUSE

L’amour n’est pas seulement une affaire de cœur ou de passion : il fait aussi appel à une forme d’intelligence. Cette intelligence amoureuse est ce qui nous aide à comprendre l’autre, à créer du lien, à nourrir la complicité et à faire durer le plaisir d’être ensemble.
Elle ne garantit pas le bonheur à tous les coups, mais elle ouvre beaucoup de portes et augmente nos chances de vivre des relations épanouissantes.

Qu’est-ce que l’intelligence amoureuse ?
C’est un mélange de plusieurs capacités :
• Observer et écouter : être attentif aux émotions et aux besoins de l’autre.
• Communiquer avec respect : exprimer ce que l’on ressent ou désire sans blesser ni accuser.
• Accueillir la différence : aimer l’autre pour ce qu’il est, pas pour ce que l’on projette sur lui.
• Cultiver la sensualité : faire une place aux sens (regard, toucher, odeurs, voix, etc.) pour enrichir la relation.
• Nourrir l’imagination : partager rêves, projets, envies, et garder une part de surprise.

Deux grands piliers
1. Égalité et réciprocité : l’amour n’est pas une compétition mais un échange. Les initiatives, les risques, les désirs doivent pouvoir circuler des deux côtés.
2. Plaisir et sensualité : l’intelligence amoureuse, c’est aussi savoir profiter des petites choses sensorielles et affectives qui font le sel de la vie à deux.

Les erreurs fréquentes
• Croire que l’autre ressent forcément la même chose que soi au même moment.
• Penser qu’il existe une recette universelle pour séduire « les hommes » ou « les femmes ».
• Chercher en permanence son « double » au lieu de découvrir la richesse de la différence.

En réalité, aimer, c’est être bien ensemble, pas forcément être « pareils ».

Le test express de l’intelligence amoureuse
Note chaque affirmation par : 0 (non), 1 (parfois), 2 (oui).
1. Je sais dire ce que je ressens sans accuser l’autre.
2. En cas de dispute, j’essaie toujours une petite réparation (humour, excuse, geste tendre).
3. Je réponds aux petites demandes de connexion (un regard, un message, une caresse).
4. Je vérifie le consentement à chaque étape de l’intimité.
5. Je sais exprimer ce que je veux (et ce que je ne veux pas) sans honte.
6. Je fais une place à la sensualité (tous les sens, pas seulement la sexualité).
7. Je respecte le rythme et les différences de mon/ma partenaire.
8. Je connais mes besoins d’attachement (plutôt proximité ou autonomie) et je peux en parler.
9. J’évite les comportements toxiques (critique, mépris, fuite, défense agressive).
10. Je cultive un imaginaire partagé (projets, rituels, envies, fantasmes consentis).
👉 Résultats :
• 14–20 points : vous avez une solide intelligence amoureuse.
• 9–13 points : vous avez déjà de bonnes bases, mais quelques points à travailler.
• 0–8 points : il y a matière à progresser, mais c’est une belle opportunité de découverte.
Dr P. Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute , Paris

BABY ON BOARDSexualité et grossesse, entre peurs et découvertesLa grossesse n’est pas seulement un moment d’attente et d...
16/09/2025

BABY ON BOARD

Sexualité et grossesse, entre peurs et découvertes
La grossesse n’est pas seulement un moment d’attente et de transformations. C’est aussi une période où la sexualité du couple peut évoluer, se redéfinir, et parfois même s’épanouir.
Longtemps entourée de tabous, la sexualité pendant la grossesse reste source de questions, de craintes, mais aussi de découvertes.

En réalité, en dehors de complications médicales particulières (grossesse à risque, infections, menace d’accouchement prématuré…), les rapports sexuels sont généralement sans danger pour la mère et l’enfant.
Comment évolue la sexualité pendant la grossesse ?
On distingue souvent plusieurs phases :

🔹 Premier trimestre (0 à 3 mois)
Le début de grossesse s’accompagne de grands bouleversements hormonaux et émotionnels : fatigue, nausées, seins sensibles, anxiété liée à la peur de la fausse couche… Autant de facteurs qui peuvent réduire le désir.
Certaines femmes, au contraire, se découvrent plus libres, car la crainte d’une grossesse n’existe plus.

🔹 Deuxième trimestre (3 à 7 mois)
C’est souvent la période la plus épanouie sexuellement. Les petits maux disparaissent, les courbes s’arrondissent, la future maman se sent belle et rayonnante. La vascularisation accrue de la zone pelvienne favorise l’excitation, et l’imprégnation hormonale améliore le plaisir.
Le couple se retrouve, plus complice, et peut vivre une sexualité ludique et tendre, renforcée par le bonheur d’attendre un enfant.

🔹 Huitième mois
Le désir reste présent, mais le corps change encore : le ventre impose de nouvelles positions, certains hommes craignent de blesser le bébé, et la femme peut être partagée entre désir, fatigue et anxiété.
Le dialogue et l’inventivité (positions adaptées, câlins, caresses, sensualité) sont essentiels.

🔹 Neuvième mois
La fatigue, les inquiétudes liées à l’accouchement et l’imposant ventre peuvent réduire la fréquence des rapports. Mais la tendresse, la complicité et l’affection prennent le relais. Pour beaucoup de couples, l’intimité devient plus douce, plus tendre, préparant à la transition vers la parentalité.
Après la naissance : retrouver une intimité
Après l’accouchement, le retour à la sexualité est très variable.
En moyenne, les rapports reprennent entre 6 et 8 semaines après la naissance, mais cela dépend de chaque femme : cicatrisation, fatigue, allaitement, image du corps, disponibilité psychologique…

Quelques points clés :
• Attendre la fin des lochies (pertes après accouchement) et une cicatrisation correcte.
• Utiliser une contraception : une nouvelle grossesse est possible avant le retour des règles, même en allaitant.
• Ne pas hésiter à utiliser des lubrifiants, car l’allaitement peut diminuer la lubrification naturelle.
• Privilégier au début la sensualité plutôt que la performance : caresses, massages, moments tendres.
• La rééducation périnéale aide à retrouver tonus et confiance.
Les obstacles fréquents
• Fatigue et manque de sommeil, surtout les premiers mois.
• Image corporelle fragilisée après la prise de poids, vergetures, cicatrices.
• Douleurs périnéales en cas d’épisiotomie ou de déchirure.
• Crainte de réveiller ou de « déranger » le bébé, surtout s’il dort dans la même chambre.
• Changement de statut : de couple conjugal à couple parental, ce qui peut bouleverser les rôles amoureux.

Et si ça ne revient pas ?
La baisse ou l’absence de désir peut durer plus longtemps chez certaines femmes (ou chez certains hommes, qui se sentent exclus par l’arrivée du bébé).

👉 Dans ces cas, la clé reste la communication. Parler des difficultés, exprimer ses craintes, ne pas se forcer, et si besoin consulter un sexologue ou un professionnel de santé.
En résumé
• La sexualité pendant la grossesse est possible et souvent bénéfique pour le couple.
• Elle varie selon les trimestres : fatigue au début, épanouissement au milieu, adaptation à la fin.
• Après la naissance, la reprise est progressive, dans le respect du rythme de la mère et de l’intimité du couple.
• Le plus important reste le dialogue, la tendresse et le respect mutuel.
La grossesse peut être l’occasion de redécouvrir la sexualité autrement : moins centrée sur la performance, plus sur la complicité et la sensualité. Une belle manière de préparer à la fois la parentalité et la continuité du lien amoureux.

Dr P Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute Paris

15/09/2025

BESTIALITÉ OU ZOOPHILIE?

La zoophilie : risques pour la santé et cadre légal en Europe

Un sujet tabou mais réel
La zoophilie, ou plus exactement la bestialité, c’est-à-dire les relations sexuelles entre humains et animaux, reste un sujet tabou. Pourtant, une étude brésilienne publiée en 2012 (Zequi et al.) a mis en lumière un lien possible entre cette pratique et certaines maladies, notamment le cancer de la verge. Il est difficile de trouver des études plus récentes dans ce domaine.
Peu de travaux scientifiques existent sur ce thème, mais ceux-ci montrent qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème moral ou légal : la santé est directement en jeu.

L’étude brésilienne : que révèle-t-elle ?
• Population étudiée : 118 hommes atteints de cancer du pénis comparés à 374 hommes en bonne santé.
• Résultat principal : 44,9 % des patients avec cancer avaient déjà eu des pratiques zoophiles, contre 31,6 % des témoins.
• Âge moyen des premiers rapports zoophiles : autour de 13 ans, souvent à l’adolescence.
• Fréquence : certains n’ont eu qu’un seul épisode, mais près de 40 % avaient des rapports hebdomadaires.
• Autres risques associés : infections sexuellement transmissibles (IST), rapports sexuels fréquents avec des prostituées, tabagisme et phimosis.

👉 Conclusion : la zoophilie n’explique pas à elle seule le cancer du pénis, mais elle augmente le risque, en s’ajoutant à d’autres facteurs déjà connus.
Pourquoi un tel risque ?
• Transmission d’infections : les muqueuses sont fragiles et le contact avec des animaux favorise les micro-blessures et infections.
• Inflammation chronique : les traumatismes répétés peuvent provoquer des lésions précancéreuses.
• Facteurs sociaux : ces pratiques surviennent souvent dans des milieux défavorisés, avec un accès limité à l’éducation sexuelle et aux soins.

Le cadre légal en Europe
La zoophilie est aujourd’hui interdite dans la quasi-totalité des pays européens.
• Dans beaucoup d’États, elle est considérée comme une forme de maltraitance animale et sanctionnée par le code pénal.
• L’interdiction s’applique non seulement aux actes, mais aussi à la production et diffusion de contenus zoophiles.
• Les sanctions vont de peines d’amende à des peines de prison, selon les pays.

👉 L’Europe s’est alignée sur une logique de protection des animaux et de prévention des risques sanitaires.
Seuls quelques pays ont t**dé à adopter une législation claire, mais la tendance est à l’uniformisation et au renforcement des lois.

En résumé
La zoophilie n’est pas seulement un sujet moral ou légal :
• Elle représente un risque médical (infections, lésions, augmentation du risque de cancer).
• Elle est interdite par la loi dans presque toute l’Europe.
• Mieux la connaître permet de renforcer la prévention, surtout en matière de santé sexuelle et publique.

Dr P Cudicio, Jasmine Saunier

Adresse

Paris
75016

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