02/08/2025
📚 En ce jour naissait James Baldwin, écrivain, dramaturge et témoin de son siècle, il n’a cessé de mettre en lumière les blessures raciales et morales de l’Amérique.
✊ En 1964, il signe Blues pour l’homme blanc, une pièce écrite en réaction à l'assassinat de son ami Medgar Evers, militant des droits civiques, abattu devant son domicile du Mississippi par un suprémaciste blanc. L'accumulation des meurtres racistes aux États-Unis dont celui de quatre jeunes filles noires dans un attentat à la bombe contre une église baptiste de Birmingham, Alabama, le 15 septembre 1963, constitue l'arrière-plan de ce cri de révolte scénique.
La quasi-impunité qui suit ces actes sera l'élément déclencheur de ce travail.
C'est aussi le meurtre atroce en 1955 de l'adolescent Emmett Till qu'il décide d'évoquer : « Dans ma pièce, écrit-il, il est question d'un jeune homme qui est mort ; tout, en fait, tourne autour de ce mort. Toute l'action de la pièce s'articule autour de la volonté de découvrir comment cette mort est survenue et qui, véritablement, à part l'homme qui a physiquement commis l'acte, est responsable de sa mort. L'action de la pièce implique l'effroyable découverte que personne n'est innocent [...]. Tous y ont participé, comme nous tous y participons. »
En partant d’un fait divers, James Baldwin condense dans cette pièce toute sa colère, ses convictions et son expérience intime du racisme structurel propre à la société américaine. Ses personnages, à la fois proches de l’archétype et d’une complexité humaine réelle, dressent une illustration fine et percutante de la question raciale aux États Unis. Il s’appuie sur l’évidence implacable de l’injustice pour forcer le regard et éveiller les consciences des spectateurs.
🔥 Un texte brûlant, toujours d’actualité. À (re)découvrir aux Éditions La Découverte.