29/11/2025
Enquête fédérale en Suisse après un cadeau controversé aux États-Unis
Deux élus suisses ont demandé au ministère public de la Confédération d’examiner si les présents luxueux remis à Donald Trump par plusieurs dirigeants économiques helvétiques pourraient constituer une infraction pénale. Lors d’une visite à la Maison-Blanche début novembre 2025, ces grands patrons avaient offert au président américain une horloge Rolex et un lingot d’or gravé, un geste qui a rapidement suscité des interrogations. Quelques jours plus t**d, Washington annonçait une réduction spectaculaire des droits de douane sur les produits suisses, passant de 39 % à 15 %, ce qui a ravivé les soupçons d’un lien entre les cadeaux et cette décision.
Pour le conseiller national Raphaël Mahaim, cette séquence soulève de sérieuses questions. Selon lui, les chefs d’entreprise ont joué un rôle central dans l’évolution du dossier : une démarche qu’il compare à une tentative ostentatoire de séduire un dirigeant pour obtenir un traitement favorable. L’élu écologiste souligne que le droit suisse ne distingue pas entre acteurs privés et représentants de l’État lorsqu’il s’agit de corruption. Le Code pénal sanctionne aussi bien ceux qui offrent des avantages indus – la corruption active – que les responsables publics qui les acceptent, qualifiée de corruption passive.
Interrogé sur les éventuelles conséquences diplomatiques, Raphaël Mahaim se montre peu inquiet. Il estime que le véritable risque ne viendrait pas d’une réaction hostile de Donald Trump, mais plutôt d’un contrôle judiciaire aux États-Unis. La Cour suprême pourrait en effet remettre en cause la baisse des tarifs douaniers si elle jugeait que l’ancien président a outrepassé ses prérogatives en modifiant ces droits sans approbation du Congrès.