20/06/2025
Retour sur l'interprétation par Natalie Dessay du rôle de Mrs Nellie Lovett dans Sweeney Todd de Sondheim à l'Opéra National du Rhin :
"L’émotion n’est pas moindre avec Natalie Dessay, Mrs. Lovett, qui brûle les planches. Elle habite le rôle, sa complexe personnalité, dont le rêve épanoui By the Sea nous touche particulièrement. Son évolution jusqu’à sa fin tragique est conduite avec maestria. Souvent imprévisible, roublarde, effrontée, la femme blessée qui croit se reconstruire à la faveur du retour de Sweeney Todd, est merveilleusement campée. Natalie Dessay rêvait de chanter ce rôle, que l’on croirait écrit pour elle. On admire tout : la voix, maintenant bien timbrée dans le grave et le medium, le débit qui laisse pantois, le jeu, exceptionnel. L’impayable duo anthropophage des deux complices (A Little Priest), à la folie grandissante, sur lequel s’achève le premier acte, est un morceau d’anthologie, et leur plaisir exalté à le chanter et à le jouer est communicatif. " Yvan Beuvard-Forum Opera
"La Mrs Lovett hilarante de Natalie Dessay
Mais on garde pour la fin la toujours stupéfiante Natalie Dessay, dont chacune des incarnations confirment le bien-fondé de sa reconversion dans un genre musical bien différent de l’opéra où elle connut ses premiers triomphes : on l’avait quittée en mère tyrannique dans Gypsy (1), on la retrouve en lamentable marchande de tourtes infectes, et sa Mrs Lovett hilarante offre le contrepoint parfait à la noirceur du barbier. On jubile d’avance à la perspective de la retrouver à l’Opéra du Rhin la saison prochaine dans Follies de… Stephen Sondheim." Laurent Bury-Concertclassic.com
"L’anglais de Natalie Dessay (Mrs. Nellie Lovett), visiblement très travaillé, oscille pour sa part entre des interventions parfaitement authentiques, accent cockney en prime, et des répliques presque drôles teintées d’un accent à la Maurice Chevalier. Elle est cependant toujours parfaitement compréhensible [...]. Le portrait scénique est d’une vérité constante et traduit à merveille toutes les contradictions d’un personnage monstrueux dans son délire psychopathique, son absence totale de scrupules et son aspiration à un confort casanier petit bourgeois. Une incarnation qui devrait faire date." Patrick Delacour-Olyrix
"La première, qui amorce avec Sweeney Todd, ce qu’elle entamait il y a quelques mois avec Gypsy à la Philharmonie, révèle là un talent comique hors-pair. La « sorcière » telle qu’elle est désignée dans le spectacle, nous est offerte en tablier et cheveux gris, harpie rongée par la solitude et la pauvreté, et prête à tout pour mettre la main sur un homme. Elle évoluera tout au long du spectacle, devenant à la fin une parvenue en robe de strass rose, dont la cruauté s’épanouit au gré d’un jeu outrancier extrêmement drôle, et des variations de voix qui nous rappellent la technicienne qu’est Dessay."Oriane Jeancourt Galignani-Transfuge
"Natalie Dessay (Mrs Lovett) – que l’on a tant de bonheur à revoir sur scène – livre une performance drôle et terrifiante à la fois. Son accent cockney particulièrement étudié (« Worst Pies in London ! ») et son jeu déjanté fusionnent dans l’air « A Little Priest« , où son timbre cristallin se teinte de roublardise. Ses graves gouailleurs soulignent son pragmatisme monstrueux, tandis que ses duos avec Hendricks électrisent la scène." Emmanuel Andrieu-Classiquenews.com