30/09/2025
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𝗘𝘁 𝘀𝗶 𝗹𝗮 𝗱𝗶𝗮𝘀𝗽𝗼𝗿𝗮 𝗮𝘃𝗮𝗶𝘁 𝗮𝘂𝘀𝘀𝗶 𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁 𝗮𝘂 𝗯𝗼𝗻𝗵𝗲𝘂𝗿 ?
À chaque fois que des fils et filles de la diaspora guinéenne initient un projet dans leur pays de résidence – qu’il s’agisse d’un centre culturel, d’une mosquée, d’une école ou d’un simple lieu de rassemblement – les critiques fusent. On entend toujours les mêmes refrains : « Pourquoi ne pas faire ça en Guinée ? », « Pourquoi investir en Europe et non au Fouta ? ». Comme si notre seule raison d’être, en tant que diaspora, c’était d’envoyer chaque idée, chaque centime, chaque sueur de notre front, uniquement vers la Guinée.
Eh bien non ! Il est temps de le dire haut et fort : 𝗹𝗮 𝗱𝗶𝗮𝘀𝗽𝗼𝗿𝗮 𝗮 𝗮𝘂𝘀𝘀𝗶 𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁 𝗮𝘂 𝗯𝗼𝗻𝗵𝗲𝘂𝗿, 𝗶𝗰𝗶 𝗼𝘂̀ 𝗲𝗹𝗹𝗲 𝘃𝗶𝘁.
Nous ne sommes pas des ombres. Nous vivons, travaillons, élevons nos enfants en France, en Belgique, en Allemagne, en Amérique. Nous avons besoin d’espaces pour prier, nous rassembler, éduquer nos enfants, transmettre notre culture et nos valeurs dans ces pays qui sont désormais aussi les nôtres. Faut-il nous interdire d’exister pleinement ici, sous prétexte que nous venons de Guinée ?
On nous reproche parfois d’« oublier le pays ». Mais qui envoie l’argent chaque mois pour nourrir les familles ? Qui finance les funérailles, les frais médicaux, les études ? Qui organise des collectes à chaque catastrophe naturelle ? Qui construit des écoles, des mosquées, des forages au Fouta et ailleurs ? C’est encore et toujours cette diaspora qu’on accuse d’égoïsme dès qu’elle pense à elle-même.
Soyons clairs : 𝗮𝗶𝗱𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗚𝘂𝗶𝗻𝗲́𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻 𝗱𝗲𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗺𝗼𝗿𝗮𝗹 𝗾𝘂𝗲 𝗯𝗲𝗮𝘂𝗰𝗼𝘂𝗽 𝗱’𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗵𝗼𝗻𝗼𝗿𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲́𝗷𝗮̀ 𝗰𝗵𝗮𝗾𝘂𝗲 𝗷𝗼𝘂𝗿. Mais s’oublier, se nier, sacrifier le présent de nos enfants au nom d’un discours culpabilisant, ce n’est plus possible. Notre enracinement en France ou ailleurs n’est pas une trahison. C’est une nécessité, un choix de survie, et parfois même un acte d’amour : car en construisant ici des espaces solides, nous renforçons aussi notre capacité à aider là-bas.
Alors, à ceux qui critiquent sans cesse : regardez nos réalités avant de juger. Nous sommes des Guinéens, certes, mais aussi des citoyens là où nous vivons. Nous voulons participer au développement de la Guinée 𝗲𝘁 bâtir une vie digne et épanouie pour nos familles dans nos pays d’accueil.
La diaspora n’est pas une vache laitière éternelle. Elle est un pont entre deux mondes. Et un pont solide s’appuie sur des bases fermes de chaque côté.
✍️ Par un Guinéen de la diaspora