23/05/2025
La femme qui a défié la logique. C’est toute une époque.
Marie-Sophie Germain est née le 1er avril 1776, dans un Paris encore illuminé par les Lumières... mais aveugle au talent féminin.
Dès son enfance, personne ne l’encourageait à étudier les maths. C’était "des trucs de mecs". Aux femmes on réservait des livrets comme "Le newtonianisme pour dames", où l’univers était expliqué avec des histoires d’amour entre marquis et galants. Mais Sophie ne cherchait pas le romantisme philosophique. Elle recherchait la vérité.
Il l’a trouvé dans un livre qui n’était pas fait pour elle : L’histoire des mathématiques de Montucla. En lisant Archimède, tué pour ne pas avoir interrompu ses calculs, quelque chose se déclencha. Une obsession naquit : nombres, limites, infini.
Les parents ont essayé de l’arrêter : ils éteignaient ses bougies, cachaient ses vêtements, lui refusaient le feu en hiver. Mais Sophie n’a pas abandonné. Elle a étudié seule. Elle a dévoré Newton et Euler. Et quand le monde ne lui a pas ouvert les portes... elle les a enfoncées.
Il s’inscrit à la prestigieuse École Polytechnique sous un nom masculin : Antoine-August Le Blanc. Personne ne se doute de rien. Ses exercices étaient si brillants qu’ils ont attiré l’attention de Joseph-Louis Lagrange. Quand il a découvert que derrière le talent se cachait une jeune fille autodidacte, non seulement il ne l’a pas repoussée, mais il est devenu son mentor.
Sophie se plonge dans la théorie des nombres. Sa contribution la plus célèbre ? Les nombres premiers de Germain, fondamentaux pour le théorème de Fermat.
Quand il voulut se confronter au plus grand mathématicien vivant, Carl Friedrich Gauss, il le fit à nouveau sous un faux nom. Il écrivit avec humilité :
"Mon intelligence n’est pas aussi profonde que ma faim de savoir..."
Gauss répondit avec estime:
"L’arithmétique a trouvé en toi une amie extraordinaire."
Et quand il a découvert que c’était une femme, il a écrit des mots qui méritent encore d’être rappelés :
"Celui qui, malgré les obstacles infinis imposés par les préjugés, parvient à percer les mystères de la science... doit avoir un courage exceptionnel, un talent extraordinaire et un génie supérieur."
Sophie Germain n’a jamais été admise dans les académies qu’elle avait enrichies. Mais son nom vit là où il compte vraiment : dans les livres, dans les théorèmes... et dans l’histoire de ceux qui ne se rendent pas.
Parce que le génie, comme les nombres, n’a pas de genre. Il n’a que la volonté. Et son... était sans fin.
