
12/07/2025
Le monde du livre va mal. Très mal…
Bon nombre d’éditeurs mettent aujourd’hui la clé sous la porte… La faute à qui, ou à quoi ? Aux coûts qui ne cessent d’augmenter, certes, mais surtout à la chaîne du livre en France, gangrenée par un système corrompu dominé par les « gros » du secteur.
Ces mastodontes inondent les librairies avec leurs titres, qui peuvent ensuite être retournés à l’éditeur s’ils ne se vendent pas. Résultat : les livres invendus s’accumulent, puis finissent au pilon. Et ce sont les éditeurs qui en paient le prix.
Pourquoi acceptent-ils ce jeu de dupes ? Parce qu’ils sont forcés d’investir dans des volumes importants pour espérer obtenir des prix corrects auprès des imprimeurs. Les problèmes commencent dès cette étape. Il faut vendre, vite, beaucoup, pour espérer rentabiliser, et surtout pérenniser la maison d’édition.
C’est là que les vautours entrent en scène.
Je ne m’att**derai pas ici sur les diffuseurs et distributeurs, qui rongent d’emblée toute espérance de rentabilité. En revanche, parlons des librairies dites « classiques ». Car elles aussi sont complices d’un système qui asphyxie la création. Tous ceux qui ont intégré ce mécanisme dans l’espoir de vivre de leur activité sont en train d’en mourir. Ce système n’est pas sans rappeler celui de l’agriculture intensive : ceux qui en sortent s’en sortent mieux. Ils ne roulent pas sur l’or, loin de là, mais au moins, ils parviennent à maintenir l’équilibre, à ne pas s’endetter.
Quelles alternatives ?
À l’heure actuelle, elles ne sont pas légion.
L’impression à la demande est une option pertinente sur le principe, mais encore trop coûteuse. Pire : l’impression doit être réglée immédiatement. Or, les libraires, habitués à payer à 60 jours (quand ils paient…) et à pouvoir retourner les invendus, n’adhèrent pas. Ils ne veulent pas acheter de livres, encore moins les défendre. Ils veulent uniquement encaisser leurs 30 à 35 % sur le prix de vente — sans prendre le moindre risque.
Autre option : passer par Amazon (pour ne citer qu’eux). La qualité d’impression laisse parfois à désirer, mais la visibilité peut être bonne avec une stratégie publicitaire efficace.
Une autre solution : faire imprimer en petite quantité et miser sur la force de promotion des auteurs eux-mêmes. C’est, en réalité, l’option la plus intelligente aujourd’hui. Encore faudrait-il que les libraires jouent le jeu… et qu’ils cessent d’être aussi gourmands.
Car dans tous les domaines, surtout en commerce, la prise de risques est essentielle. Et aujourd’hui, les libraires ne prennent plus leur part. Je suis désolé de le dire, mais c’est un constat lucide.
L’auteur prend un risque en consacrant du temps, parfois des années, à l’écriture d’une œuvre.
L’éditeur aussi en prend un, en signant un manuscrit, en travaillant le texte, en façonnant le livre.
Mais au-delà ? Le reste de la chaîne ne prend plus aucun risque. Elle exige le beurre, l’argent du beurre… et le c*l de la crémière.
Il serait bon de rappeler, tout de même, que les deux maillons les plus importants sont les auteurs et les éditeurs (je parle ici d’édition à compte d’éditeur, pas à compte d’auteur). Sans eux, il n’y a tout simplement pas de livres. Et ce sont pourtant eux qui, dans la chaîne, sont les moins bien rétribués.
Alors oui, le monde du livre va mal, très mal. Mais la faute à qui ?…
https://www.actusf.com/detail-d-un-article/la-fermeture-des-%C3%A9ditions-du-chat-noir?fbclid=IwQ0xDSwLfOl1leHRuA2FlbQIxMQABHsxS-sfHsoHE1zxd_jZcS0i-qyfu3laWWLPKG9xShtMpMRHY4x55QmwA6AGe_aem_Lv95pMQYEr3PYcRRNYrEUA
https://www.actusf.com/detail-d-un-article/les-humano%C3%AFdes-associ%C3%A9s-plac%C3%A9s-en-liquidation-judiciaire?fbclid=IwQ0xDSwLfOfJleHRuA2FlbQIxMQABHqoACYflNkF8sIvmKXsempan8UPMsyI_g35P2ppHTYRk2YLlAEMWenP5G0r9_aem_tS0fnEfvyHVYYzBw9l1fyg