21/07/2025
DEBAT YAHUSU HUROMIA ESHARIA/ EYAOWA MNDRU NAWULWAWA!!!
WAZIRI MZAMANI MOHAMED H. DJAMALILAIL VS MAÎTRE SAID TOURQUI.
Aujourd’hui, le 31 mai 2025, 111 pays dans le monde ont aboli la peine de mort dans leur constitution, 55 pays la pratiquent encore, et 23 l’ont suspendue.
Notre débat de ce soir est le suivant : notre pays doit-il maintenir et appliquer la peine de mort ou non ?
Nous ne débattons pas de la question de savoir si la constitution comorienne la prévoit ou non, ni si elle a été appliquée par le passé, mais bien de sa nécessité actuelle.
Examinons maintenant les arguments des deux camps.
Les opposants à la peine de mort avancent plusieurs arguments:
•La peine de mort constitue une violation flagrante des droits humains.
•Elle est un châtiment inefficace.
•Elle n’apporte ni apaisement ni guérison aux familles des victimes.
•Elle est souvent appliquée de manière injuste.
•Elle comporte un risque grave : l’exécution d’innocents.
Les partisans de la peine de mort, quant à eux, défendent les idées suivantes:
Rappelons d’abord l’argument fondamental qui repose sur la rétribution et le châtiment :
•Tous les coupables méritent d’être punis.
•Seuls les coupables méritent d’être punis.
•Les coupables doivent être punis proportionnellement à la gravité de leur crime.
Cet argument affirme que la véritable justice exige que les individus souffrent pour leurs méfaits, et que cette souffrance soit proportionnelle au crime commis. Ainsi, pour un meurtrier, le crime mérite la mort.
Beaucoup trouvent dans cette logique une résonance avec leur sens inné de la justice.
L’argument du «œil pour œil», souvent invoqué, est pourtant mal compris. Cette expression tirée de l’Ancien Testament ou du Coran signifie en réalité que seuls les coupables doivent être punis, et que cette punition doit être ni excessive, ni insuffisante.
Mais une question cruciale se pose: notre système judiciaire est-il infaillible?
Il est impératif de prendre en compte les erreurs judiciaires, qu’elles soient involontaires ou délibérées, dues à la corruption, à la négligence ou au manque de compétence au sein du système judiciaire.
Quelques exemples concrets:
-Le 24 mars 2025, la justice japonaise a accordé plus de 217 millions de yens (1,4 million de dollars) à Iwao Hakamata, emprisonné à tort pendant 46 ans dans le couloir de la mort.
Imaginez s’il avait été exécuté avant que son innocence ne soit prouvée…
-Peter Sullivan, citoyen britannique, a été condamné à tort et emprisonné pendant 38 ans. Récemment, des tests ADN ont démontré qu’il n’était pas présent sur les lieux du crime.
-Glynn Ray Simmons, aux États-Unis, a été libéré en 2023 à l’âge de 70 ans, après 48 ans d’incarcération pour un crime qu’il n’avait pas commis.
-Nimr Baqir al-Nimr, religieux chiite critique du régime saoudien, a été décapité le 2 janvier 2016, avec 46 autres personnes. Parmi les exécutés figuraient des mineurs.
Cette exécution de masse a été fermement condamnée par les Nations Unies et les ONG de défense des droits humains.
-En Iran, le 23 janvier 2024, Mohammad Ghobadlou, manifestant de 23 ans souffrant d’un handicap mental, et Farhad Salimi, Kurde sunnite, ont été exécutés à l’issue de procès inéquitables, fondés sur des «aveux» obtenus sous torture.
Ces exemples ne sont pas des cas isolés. On ne parle pas de centaines, mais de milliers, voire des millions de cas à travers le monde, dans des pays qui appliquent encore la peine de mort.
Enfin, rappelons que selon une enquête menée par Nyambeni FM Soma:
-En octobre 2023, 29 % des Comoriens déclaraient faire confiance à la justice.
-Quelques mois plus t**d, seuls 9 % exprimaient encore cette confiance, contre 91 % qui ne croient plus en l’impartialité de la justice comorienne.
ÉQUIPE NYAMBENI FM SOMA (Le 31 Mai 2025)