17/10/2025
Il se mit à tracer au sol un cercle avec un morceau de c**a
en murmurant des mots inintelligibles...
Précédemment...
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Après l'humiliation que la bande à Berlin avait
infligée à Samuel, ce dernier s'était vu transformé
contre sa volonté. Désormais, l'enfant taciturne, replié
sur lui-même, qui ne parlait à personne était devenu un
monstre.
Il existe des douleurs qui sont ancrées en nous.
On ne les voit pas, on ne les touche pas. On les ressent.
Samuel ressentait toujours ce goût de c**a dans
la bouche.
Il ne quitta pratiquement pas la grange durant
plusieurs jours. Il ne manquait à personne car personne
ne le chercha.
L'épisode des cheveux rasés avait été classé... les
sœurs avaient conclu que l'un des pensionnaires s'était
amusé à effrayer ses camarades.
Tout allait donc bien. Tout fonctionnait sans pro
blème.
Berlin continuait à tétaniser ses petits camarades.
Samuel méditait dans la grange. Il se nourrissait
des cafards qu'il ramassait et de ses propres c**as à lui.
Désormais, plus rien ne sera plus pareil.
Deux semaines plus t**d, il avait mûri son retour.
Il sorti de la grange sans prononcer aucun mot.
Personne ne fût surpris de le revoir. On croyait
qu'il avait toujours été là.
Cependant, une seule personne devait faire l'ex
ception : Une petite fille.
— Sam... où étais-tu ?
C'était la petite Jenny. Elle n'avait que dix ans
mais discrètement, elle avait toujours surveillé les al
lées et venues de Samuel.
Elle était probablement la seule personne à s'être
rendue compte que le petit Samuel manquait à l'appel.
Il ne lui répondit pas.
— Tu vas bien Samuel ?
Jenny insistait. Elle était arrivée à l'orphelinat
trois ans plus tôt seulement. La maison de ses parents
avait été incendiée et seule Jenny avait été sauvée. Elle
n'avait plus personne pour s'occuper d'elle. Elle avait
perdu son père, sa mère, son frère et sa sœur.
Elle se retrouvait ainsi seule au monde à sept ans
seulement.
Dès son arrivée chez les sœurs, on lui avait dit de
ne jamais approcher Samuel. Elle était déjà trop murée
dans sa douleur à l'époque pour comprendre. Mais un
an plus tôt, les choses avaient changé. Samuel avait at
trapé la souris qui lui faisait peur lors d'un jeu dans la
cour. Tandis que les autres camarades se moquaient
d'elle, Samuel s'était approché, tel un chevalier servant,
et avait attrapé la souris. Jenny ne l'avait jamais oublié.
Depuis, elle le regardait et lui parlait même s'il
ne répondait jamais. Elle n'avait pas peur de son visage.
Elle avait aussi une cicatrice sur son abdomen, une sé
quelle de l'incendie. Elle ne regardait même pas la
tâche que Samuel avait au visage. Elle voyait juste un
petit garçon en mal d'amour et oublié comme elle.
Samuel leva le regard vers elle. Elle y lut de la
douleur, de la peine et un profond désespoir. Elle sur
sauta. Samuel s'était déjà éloigné.
— Samuel... murmura-t-elle tout doucement.
La petite fille comprit que quelque chose n'allait
pas.
Il était important de souligner que tous les pen
sionnaires de l'orphelinat n'avaient pas perdu leurs pa
rents. Certains étaient là seulement parce qu'ils avaient
des parents très occupés. C'était le cas de Berlin.
C'était difficile à comprendre mais c'était vrai.
Certains parents arrivent à oublier leurs enfants.
C'est ce qui se passaient régulièrement avec ses
parents à lui.
Samuel s'assit ce jour-là loin du stade. Un match
de football avait été organisé. Bien entendu, il n'avait
pas été convié. Il était invisible pour tous. Personne ne
l'aurait invité.
Il avait déposé devant lui ses c**as qu'il man
geait tout doucement. Même les mouches qui tour
noyaient au-dessus de sa tête ne lui faisaient pas peur.
Il était loin et seul. Personne ne voyait ce qu'il
faisait.
Il observait le stade d'un œil.
Soudain, il fit un geste étrange.
Il se mit à tracer au sol un cercle avec un mor
ceau de c**a en murmurant des mots inintelligibles.
Berlin venait de passer la b***e à l'un des joueurs.
Le petit garçon qui envoyait le pied pour réceptionner
la b***e vit son pied sauter et tournoyer en l'air.
Il cria.
Tout le monde se mit à hurler.
C'était la débandade totale.
Les enfants hurlaient.
Le petit Félicien perdait tout son sang. C'était le
bras droit de Berlin.
Le temps pour les sœurs d'arriver et d'attacher un
garrot, le petit n'était plus. Il s'était vidé totalement de
son sang !
Cet épisode mit l'orphelinat en émoi.
Samuel n'avait pas bougé de son poste d'obser
vation.
Il s'était arrêté pour fixer la scène.
Il était temps pour l'orphelinat de recommencer
les prières. Le diable rôdait.
Pendant cinq jours et cinq nuits, tout le monde
jeûna et pria.
Ils invoquèrent tous les dieux.
On voulait éloigner de l'orphelinat le mauvais
œil.
La mort du petit Félicien laissait les interrogations.
Berlin ne pleura même pas à l'enterrement du petit qui s'était déroulé au sein de l'orphelinat même.
Il déclara que Félicien l'avait bien mérité. Il n'aurait pas dû lever la jambe très haute pour réceptionner
la b***e.
Personne ne comprit ce qu'il voulait dire.
Les sœurs décidèrent de faire prendre aux pensionnaires une nouvelle bénédiction.
Elles avaient concocté des fines herbes avec de
l'eau. Le mélange était censé chasser le mal.
Tout le monde y passa sauf Samuel.
Jenny dit à la sœur.
— Ma sœur, nous avons oublié Samuel !
La sœur détourna le regard.
Cette histoire est tirée du roman qui regorgent des courts récits aussi fantastiques les uns que les autres. Je vous recommande ce roman à lire en intégralité sur
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