02/09/2025
UNESCO A IKONI, DE MA CONSTERNATION A MON COUP DE COLERE
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Avant de publier ma prochaine vidéo de constat sur la visite de la délégation de l’UNESCO à Ikoni ayant lieu le 1er Septembre 2025, je m’adresse à vous, frères et sœurs d’Ikoni et de Bambao ainsi qu’la Mairie de cette Commune glorieuse en vous disant ce que ma mère Mwana fatma Mze wambae m’a dit : « Iduku shindji sho huzamisa djahazi. » Ceux qui comprennent cette sagesse savent exactement ce que je veux dire. À travers cette parole, je rappelle que parfois, ce ne sont pas les tempêtes visibles qui font chavirer un navire, mais bien les petites fuites ignorées, celles que l’on néglige ou que l’on tolère par habitude ou par peur de déranger. La venue de l’UNESCO dans notre ville est un moment importante, mais elle est aussi une occasion de réflexion collective. Ce que je vais partager dans la prochaine vidéo c’est un constat, un miroir tendu à notre communauté. Car si nous n’avons pas le courage de regarder la réalité en face, qui le fera pour nous ? Je vous invite à écouter, réfléchir et, surtout, à dialoguer avec respect et lucidité. Passons.
« Les loupés d’une grande cause »
Aujourd’hui, je préfère parler à cœur ouvert de ce qui s’est dit en coulisse entre certains frères d’Ikoni et moi, concernant notre histoire et nos patrimoines. J’ai relevé des erreurs, des incohérences, des oublis volontaires, des « on ne dit pas », des « ça n’a jamais été »... dans l’Histoire racontée… par ci, par là… qu’il soit par des enfants de la cité ou ceux d’ailleurs. J’ai cru qu’en échangeant, en dialoguant…, les choses changeraient. Mais non, c’est la sourde oreille qui domine. Et le résultat ? Une histoire ; celle de toute une ville, d’une région, d’un pan de notre pays, se lit et s’écrit aujourd’hui faux. Pourquoi cette précipitation flagrante ? Pourquoi la malice, les réserves et les tapinois dans les conversations ? Ces deux sentiments ont engendré ma réticence et celle de nombreux enfants d’Ikoni ayant la maîtrise de l’histoire et la connaissance des effets patrimoniaux de la cité et ceux des ailleurs milieux, quant à la collaboration à sens unique. Je le dis clairement avec toute ma responsabilité, sauf le respect que je vous dois: « la visite de la délégation de l’UNESCO à Ikonia connu 80% de loupés ». Et c’est bien dommage. Merci à ceux qui comprendront, merci à ceux qui sont prêts à rétablir la vérité, sans trahison, sans intérêt personnel, mais pour l’honneur d’Ikoni et des générations futures. Passons.
« Dans cette journée, l’agréable parfait et l’utile à rechercher »
On ne peut nourrir les générations futures de l’histoire à coups de récits enjolivés, comme on leur tendrait un biberon rempli de fantaisie. Transmettre l’histoire de notre ville, de notre région ou de notre pays sous une forme édulcorée, c’est en trahir la complexité et en nier la profondeur. Sinon, intéressé, j’ai regardé la vidéo de la tournée : c’était beau, assurément. Je salue les efforts investis pour en soigner l’esthétique, pour adoucir l’atmosphère. De belles images, de belles scènes et j’en conviens. Encore une fois, Merci. Je m’abstiendrai cependant de qualifier les faits, par respect, pour les sensibilités. Mais ce que je peux dire, la cité d’Ikoni et la région de Bambao vivent leur histoire, concave. Une histoire qui se replie sur elle-même, qui semble se refermer au lieu de s’ouvrir. Une histoire qui absorbe la lumière au lieu de la réfléchir. Heureusement qu’il y a des voix discordantes. Les patrimoines à Ikoni, il y en tant. Mais le peu évoqués… sont en récits carambolés. Sinon aussi des zappings, des saute-chaîne… à l’importance… Passons.
« Ce qui trahit mon silence »
Pour fermer ce texte, je prends un seul exemple qui est aussi frappant ; la PLAQUE chevillée à l’entrée du Palais Kapviri-Djewe. Sauf le respect que je vous dois. Il est essentiel que les informations présentées au public soient correctes, surtout lorsqu’il s’agit de monuments commémoratifs qui portent un poids symbolique fort. Une erreur dans la mémoire collective peut avoir des conséquences profondes. Alors il est louable que vous souhaitiez rectifier ces inexactitudes. Il est important d’impliquer avec clarté ceux qui disposent une dose de savoir même si peu qu’il ne s’égale pas au votre, dans de telles tâches pour garantir que les informations soient vérifiées et validées avant d’être gravées dans la pierre. Enfin, il est effectivement préoccupant de constater des inexactitudes sur une plaque mémoriale, surtout lorsqu’elle concerne l’histoire d’une ville, d’une région, d’une lignée et celle d’un pays. Ici, je parle de la PLAQUE susmentionnée. Les erreurs mentionnées, telles que l’attribution de rois qui ne sont pas originaires de Bambao et les incohérences dans les dates et les règnes, peuvent déformer la compréhension de l’histoire locale. Et pourtant des touristes, des étudiants et des chercheurs viennent se sourcer.
Said Yassine Said Ahmed
Un des plus Ikoni des enfants
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