14/10/2025
Dans certains pays, des étudiant⋅es ont trouvé un moyen astucieux de résister aux caméras de reconnaissance faciale. Pas en piratant des systèmes, ni en utilisant des gadgets high-tech. Mais simplement avec du maquillage, de la peinture faciale, et des mèches de cheveux rebelles. En obscurcissant ou recouvrant les points que l’IA utilise pour identifier un visage, ils rendent aveugles des systèmes de surveillance multimillionnaires. Les autorités rétorquent que ce n’est pas autorisé ; les étudiant⋅es appellent ça de l’expression personnelle. Quoi qu’il en soit, c’est la preuve que la créativité humaine peut parfois déjouer l’intelligence artificielle.
La reconnaissance faciale ne se partage pas sur un simple débat technique : elle touche à des libertés fondamentales de l’être humain. Plusieurs organismes et ONG alertent depuis des années : vie privée, dignité, liberté d’expression, égalité, non-discrimination sont en danger.
Le Conseil de l’Europe a publié des lignes directrices demandant une réglementation stricte pour éviter les violations graves des droits humains. Il recommande d’interdire certaines utilisations, notamment quand il s’agit de classifier une personne selon sa couleur de peau, son origine ethnique ou son orientation religieuse, de reconnaître des émotions, etc.
Les droits concernés incluent :
- Le droit à la vie privée (Article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne)
- Le droit à la liberté d’expression et de réunion, car la surveillance constante dissuade de manifester, de s’exprimer ou de critiquer – peur d’être identifié ou ciblé.
- Le droit à l’égalité, car les technologies de reconnaissance faciale montrent des taux d’erreurs plus élevés pour les femmes, les personnes racisées ou celles qui ne rentrent pas dans les normes esthétiques « majoritaires », renforçant les discriminations.
Pourquoi ce type de « résistance » est important :
Quand des étudiant⋅es utilisent du maquillage, des mèches ou des techniques simples pour se rendre moins reconnaissables, ils ou elles ne font pas qu’amuser la technique : c’est un geste politique. Cela rappelle que la surveillance biométrique ne dépend pas uniquement de la technologie, mais aussi des choix sociaux, des normes et des rapports de pouvoir. Cela montre que même des personnes ordinaires peuvent reprendre un peu de contrôle.
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