07/12/2025
"Face aux politiques d’austérité et aux attaques réactionnaires qui fragilisent aujourd’hui l’ensemble du champ associatif et de l’intérêt général, la MCAC appelle à une réponse collective et alerte sur un véritable plan social à bas bruit, qui menace l'ensemble de l'écosystème culturel et artistique en même temps que les droits culturels et les libertés fondamentales..........
a Mobilisation et Coopération Art et Culture.
Il y a des silences qui en disent long.
Derrière les coupes budgétaires, les réorganisations administratives et les arbitrages comptables, c’est toute une part de la voix de la France que l’on étouffe.
La voix de celles et ceux qui racontent nos territoires, nos cultures, nos imaginaires.
La voix de celles et ceux qui donnent la parole là où elle ne passe plus.
La voix de celles et ceux qui font encore entendre le réel, le vivant, le commun....
Née dans le contexte de la crise COVID et relancée en avril 2025, la Mobilisation et Coopération Art et Culture (MCAC) s’est imposée comme un espace de mobilisation, de coopération, de veille et de plaidoyer, qui rassemble près de 80 réseaux et organisations professionnelles du secteur artistique et culturel (→ lire la déclaration d'intention des organisations participantes).
Face aux politiques d’austérité et aux attaques réactionnaires qui fragilisent aujourd’hui l’ensemble du champ associatif et de l’intérêt général, la MCAC appelle à une réponse collective et alerte sur un véritable plan social à bas bruit, qui menace l'ensemble de l'écosystème culturel et artistique en même temps que les droits culturels et les libertés fondamentales.
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Cette tribune a été rédigée à l'initiative de l’Association Les Locales (CNRA et SNRL), Union des organisations représentatives des radios associatives, avec le soutien de la Férarock et de Radio Campus France, et dans le cadre de la Mobilisation et Coopération Art et Culture.
Il y a des silences qui en disent long.
Derrière les coupes budgétaires, les réorganisations administratives et les arbitrages comptables, c’est toute une part de la voix de la France que l’on étouffe.
La voix de celles et ceux qui racontent nos territoires, nos cultures, nos imaginaires.
La voix de celles et ceux qui donnent la parole là où elle ne passe plus.
La voix de celles et ceux qui font encore entendre le réel, le vivant, le commun.
Depuis plusieurs années, les actrices et acteurs de l’intérêt général, les indépendant∙es de la culture, des médias, de l’économie sociale et solidaire se battent pour maintenir une liberté d’expression, de création et de transmission en dehors des logiques de marché.
C’est un écosystème fragile et essentiel, fait d’associations, de collectifs, de radios, de revues, de compagnies, de lieux, de structures artistiques, culturelles, scientifiques ou sociales.
Partout, ces initiatives tissent du lien, fabriquent du sens, nourrissent le débat public et font vivre la démocratie au quotidien.
Or, c’est précisément cet écosystème qui est aujourd’hui menacé.
Les réductions massives des crédits culturels et associatifs ne sont pas une simple variable d’ajustement : elles traduisent un changement de cap politique.
Celui d’un État qui renonce à sa promesse d’une culture par et pour toutes et tous, d’une information libre et indépendante, d’une société ouverte, curieuse et éclairée.
On ne parle pas ici d’un “plaisir culturel” ou d’un “aménagement de niche”.
On parle d’un bien commun démocratique : le droit d’informer, de comprendre, de débattre, de rencontrer et de créer.
Quand l’expression libre s’éteint, c’est la démocratie qui s’affaiblit.
Les médias associatifs, les structures d’éducation populaire, les maisons d’édition indépendantes, les équipes artistiques, les actrices et acteurs de terrain, les bénévoles, … toutes et tous sont touché∙es par le même mal : l’asphyxie.
Les radios locales, en particulier, en sont une illustration exemplaire : elles incarnent ce lien direct entre la parole citoyenne et la vie démocratique. Présentes là où d’autres ne vont plus, elles sont parmi les premières flammes qu’éteint le budget du silence.
Les radios associatives sont parmi les plus impactées par le projet de Loi de Finances pour 2026 qui prévoit une coupe de 44,5 % dans l’enveloppe du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique locale dédiée aux radios associatives (-15,7 millions d’euros !), comme cela avait été tenté lors du budget 2025[1].
Et d’autres attaques envisagées en direction du financement des associations et initiatives citoyennes culturelles sont toutes aussi inquiétantes, à l’instar des importantes baisses prévues sur le financement des programmes Création (131) et Transmission des savoirs et démocratisation de la culture (361), sur le FONPEPS, dispositif d’aide indispensable au soutien de l’emploi associatif ou encore sur les crédits alloués au Centre National de la Musique. C’est plus de 200 millions d’euros d’austérité sur la culture !....
Cette politique du silence “ ” ne frappe pas des professions, mais une société tout entière.
Elle oppose la logique comptable à celle du bien commun.
Elle réduit à des lignes budgétaires ce qui fonde une nation : la possibilité de penser, de débattre, d’imaginer et de faire ensemble.
Nous ne demandons pas des privilèges.
Nous demandons que la parole, la culture et l’esprit critique soient reconnus comme des investissements publics vitaux. Nous demandons que l’État assume pleinement son rôle de garant de la diversité culturelle, des droits fondamentaux, de l’accès à l’information, de la liberté de création et de la vie démocratique.