20/05/2024
L'histoire de Lille est connue à partir du xie siècle par la Charte de 1066 par laquelle Baudouin V de Flandre dote la collégiale Saint-Pierre récemment fondée.
La ville, capitale des Pays-Bourguignons, connaît une période de rayonnement et de grande prospérité au xve siècle. Rattachée au royaume de France à partir de la conquête de Louis XIV en 1667 et agrandie par Vauban, la ville étouffe au milieu du xixe siècle à l'intérieur de remparts datant de deux siècles, inadaptés au développement de la grande industrie textile. En 1858, Napoléon III décide de rattacher les communes limitrophes et d'étendre l'enceinte de la ville. Les deux guerres mondiales sont des épreuves particulièrement douloureuses. Les Trente Glorieuses sont une période de désindustrialisation et de reconversion dans des activités tertiaires. Le patrimoine historique, malmené jusque dans les années 1960, est mis en valeur à la fin du xxe siècle.
Une légende, celle de Lydéric et Phinaert, situe la fondation de la cité de L'Isle en 640. La première mention écrite de la ville (Castrum Illense = château de l'île) figure dans la relation d'une expédition en 1054 de l'empereur Henri III contre le Comte de Flandre Baudouin V, traditionnellement considérée comme le premier siège de Lille.
Des éléments archéologiques trouvés dans le sous-sol de la ville indiquent un peuplement ancien de la vallée, au moins depuis le Mésolithique. En Gaule belgique, le site de la future ville se situe aux confins des territoires des Ménapiens et des Nerviens. Quelques fouilles anciennes d'Henri Rigaux au xixe siècle ont révélé une présence gallo-romaine sur les rives de la Deûle (Palais Rameau) et un cimetière mérovingien à Esquermes. Plus récemment, des fouilles menées rue des Poissonceaux et sur l'îlot des Tanneurs, ont mis au jour des vestiges romains. Un édifice rural de la fin du xe siècle a été fouillé rue Virginie Ghesquière, dans l'ancienne paroisse d'Esquermes, non loin de la chapelle Notre-Dame-de-Réconciliation sous laquelle ont été également découverts des vestiges de la même période. Une maison carolingienne a été fouillée par le service municipal d'archéologie sous l'actuel conservatoire de musique, place du Concert. Aucun élément archéologique ne permet toutefois de faire remonter le fait urbain avant l’émergence tardive de Lille dans les textes au xie siècle. Enfin au début de la rue Pierre Mauroy à 6 mètres sous l'actuelle voirie furent mis au jour un pavement de bois datant du ixe siècle sur une longueur de 20 mètres et dans un autre secteur de la vieille ville un quai en bois datant lui aussi du ixe siècle. Pourtant, des découvertes archéologiques récentes (2008 & 2009) ont révélé ou précisé l'existence d'une continuité urbaine ou néo-urbaine remontant aux temps très anciens, avant même l'occupation romaine, dans les environs immédiats de Lille. En particulier au sud d'une ligne Ouest-Est constituée par un repli crayeux (depuis Loos-epi de soil jusqu'à Wattignies-arbrisseau) avec une descente en pente douce vers le sud. Plusieurs fermes gallo-romaines ont également été trouvées à Wattignies, Seclin, Noyelles-lès-Seclin, Wavrin, constituant une densité d'occupation inhabituelle. De même, en mars 2009, lors des creusements préparatoires d'un lotissement à Houplin-Ancoisne, on a mis au jour un cimetière mérovingien contenant plus de 500 tombes, le plus grand cimetière connu à ce jour au nord de Paris.