19/12/2025
ACTUELLEMENT SUR LA PLATEFORME DE PARAMOUNT NETWORK
Rio Lobo de Howard Hawks est une variation évidente sur le thème de Rio Bravo. Après El Dorado, Hawks poursuit cette déclinaison de son western idéal.
Le film s’ouvre sur un superbe morceau de guitare signé Jerry Goldsmith. Cette introduction musicale, à elle seule, justifie le visionnage : elle installe immédiatement une atmosphère mélancolique et élégante.
John Wayne y interprète un officier nordiste incapable d’empêcher le pillage d’un train par des soldats sudistes. La séquence du vol du transport de fonds à l’aide d’un essaim d’abeilles est une démonstration éclatante de la mise en scène d’Howard Hawks. Cette scène, d’une précision d’orfèvre, est tout simplement anthologique.
Le personnage de John Wayne découvre alors qu’il a été trahi par l’un des siens. Une fois la guerre terminée, il se lance à la recherche de ce traître, aidé paradoxalement par d’anciens soldats sudistes. Cette alliance inattendue donne au film une tonalité humaine et apaisée, loin du manichéisme classique du genre.
Rio Lobo est un western formidable, mais surtout le portrait d’un homme vieillissant qui retrouve un souffle de jeunesse au contact de jeunes compagnons d’aventure. John Wayne ne cherche jamais à masquer son âge, et c’est précisément l’une des grandes forces du film. Hawks filme son héros avec une lucidité tendre, sans nostalgie appuyée.
On peut voir Rio Lobo comme un adieu au western de la part d’Howard Hawks. Un adieu simple, élégant et profondément émouvant. C’est sans doute pour cela que le film est si beau.