09/09/2025
🔴🔄 La longue bataille du milieu...
Édito écrit par Steven Bourlet, fidèle lecteur de Manchester United - France, consultant sur LBS FM et l'émission TalkFoot, disponible sur MUFR, un dimanche sur deux, de 19h à 21h.
Le mercato estival s’est achevé le 1er septembre dernier avec plusieurs renforts enregistrés par Manchester United : Bryan Mbeumo et Matheus Cunha au milieu offensif, Benjamin Sesko en attaque, Diego Leon en défense, ainsi que le gardien Senne Lammens.
Parmi ces arrivées, l’absence d’un milieu de terrain défensif ou organisateur a suscité débats et interrogations. De nombreux noms ont circulé durant l’été, notamment ceux de Carlos Baleba et Adam Wharton, sans qu’aucune signature ne soit finalement conclue dans ce secteur clé du jeu. Certains supporters et observateurs considèrent que ce choix constitue une faiblesse structurelle pour l’équilibre et la compétitivité de l’équipe. D’autres estiment, à l’inverse, que l’urgence se situait plutôt en attaque, Manchester ayant terminé avec seulement 44 buts au compteur la saison passée, soit la 16e attaque de Premier League.
L’histoire récente du club permet de mieux comprendre ce paradoxe. Entre 2006, année de l’arrivée de Michael Carrick, et le départ de Sir Alex Ferguson en 2013, Manchester United n’a recruté que deux milieux défensifs : Anderson et Owen Hargreaves, ce dernier très limité par des blessures chroniques. Ferguson faisait confiance à Carrick et refusait de multiplier les renforts dans ce secteur. Lors de la dernière saison victorieuse de 2012-2013, l’entrejeu se composait d’Anderson, Carrick, Fletcher, Scholes et Cleverley, un milieu certes vieillissant mais cohérent dans son fonctionnement.
À partir de 2013, la tendance s’est inversée avec une succession de recrues : Fellaini, Herrera, Schneiderlin, Schweinsteiger, Pogba, Matić, Fred, van de Beek, Casemiro, Sabitzer, Amrabat, puis Ugarte. Si ces arrivées montrent une volonté de rééquilibrer l’effectif, elles révèlent surtout une instabilité chronique et l’absence d’une ligne directrice claire. Aucun de ces profils n’a véritablement apporté une solution durable. Le milieu de terrain est ainsi devenu un secteur négligé sur le plan stratégique, alors même qu’il constitue traditionnellement la colonne vertébrale d’une grande équipe.
L’été 2024, marqué par l’absence de renfort dans ce secteur, devrait inviter Ineos et le staff technique à une réflexion approfondie. Il ne s’agit plus seulement de recruter un joueur pour combler un vide, mais de définir une stratégie claire : quels profils cibler, comment les intégrer dans le projet sportif et quelles valeurs incarner à travers ce choix. La stabilité recherchée devra améliorer la qualité globale de l’effectif et renforcer les deux phases du jeu, offensive comme défensive.
Parmi les pistes régulièrement évoquées figurent Carlos Baleba, Adam Wharton, Morten Hjulmand ou encore Lucien Agoumé. Le marché des transferts étant mouvant, les trajectoires de ces joueurs pourraient évoluer rapidement selon leur temps de jeu, leurs performances, leurs blessures éventuelles, ou encore la concurrence de clubs rivaux.
Depuis plusieurs mois, la communication officielle de Manchester United s’appuie sur deux leitmotivs : le temps de la reconstruction sportive et le temps d’adaptation au nouveau système de jeu. Mais la patience des supporters et des dirigeants dépendra des résultats. Après une saison jugée catastrophique, le club ne peut se permettre d’attendre indéfiniment le décollage espéré.
La période allant du 14 septembre au 4 octobre, avec une trêve internationale intermédiaire, sera déjà décisive pour juger de la dynamique. Les résultats obtenus pourraient peser sur la suite de la saison et accentuer la pression sur le staff dirigé par Amorim ainsi que sur la direction du club. Dans un football dominé par l’urgence et la compétitivité financière, la question demeure : Manchester United peut-il réellement attendre l’été 2026 pour renforcer son milieu de terrain, ou doit-il agir dès le mercato d’hiver ?
Au-delà des choix de recrutement, une interrogation persiste : sur quels critères les supporters accepteront-ils d’accorder encore du temps au manager et à sa direction ?
