17/09/2025
Lettre ouverte à la jeunesse africaine
Chère jeunesse,
Je prends la plume aujourd’hui non pas pour écrire un simple texte, mais pour engager une conversation sincère avec vous. J’aurais pu choisir la facilité, rédiger une note brève et polie, remplie de belles phrases convenues, mais je crois qu’il est temps d’aller plus loin. Nous avons besoin de vérité, pas seulement de slogans. Nous avons besoin de lucidité, pas uniquement de promesses.
Vous êtes nombreux à vous demander : « Que vais-je devenir ? Quel est mon avenir dans ce continent que l’on dit riche mais qui semble si pauvre dans sa gestion ? » Et vos questions sont légitimes. Car grandir en Afrique, ce n’est pas seulement un privilège, c’est aussi un défi permanent.
Quand je regarde la jeunesse d’aujourd’hui, je vois des regards fatigués avant l’âge, mais aussi des yeux brûlants de rêves. Je vois des jeunes qui cherchent des opportunités et d’autres qui se sentent abandonnés. Pourtant, je vois surtout une génération qui n’a pas dit son dernier mot.
Permettez-moi de vous raconter une petite histoire. Quand j’étais encore enfant, je regardais les plus grands avec admiration. Certains disaient : « Tu verras, l’Afrique va changer. » Ces paroles résonnaient comme une promesse suspendue. Mais les années passaient et rien ne semblait bouger. Alors, une question m’a traversé l’esprit : « Et si le changement que nous attendons n’était pas un événement à venir, mais une décision à prendre ? »
Nous avons été trop longtemps spectateurs. Spectateurs d’élections mal organisées, spectateurs de crises économiques, spectateurs de nos propres rêves qui se consument dans le silence. Mais il est temps de passer de spectateurs à acteurs.
Être acteur, c’est refuser la résignation. C’est dire que même avec peu, je peux commencer quelque chose. C’est comprendre que l’Afrique n’a pas besoin seulement de grandes réformes, mais d’hommes et de femmes décidés à transformer leur environnement immédiat.
J’entends déjà certains murmurer : « Facile à dire, difficile à faire. » Oui, c’est vrai. Mais depuis quand la difficulté est-elle une excuse pour ne rien tenter ? Regardez l’histoire : toutes les grandes révolutions ont commencé par des personnes ordinaires qui ont refusé l’ordinaire.
Vous pensez peut-être qu’il faut être riche pour changer les choses. Non. Il faut être visionnaire. Vous pensez peut-être qu’il faut attendre d’avoir un poste important pour peser dans la société. Non. Il faut commencer avec ce que vous avez, là où vous êtes.
Je vous le dis, la jeunesse africaine ne manque pas de talent. Elle manque parfois de courage, parfois de discipline, souvent d’unité. Mais ce que vous portez en vous est suffisant pour écrire une nouvelle page de l’histoire.
Alors, arrêtons de répéter sans cesse que nous sommes « le futur ». Nous sommes le présent. Et si nous ratons le présent, il n’y aura pas de futur.
Je rêve d’une Afrique où un jeune n’aura pas besoin de traverser la Méditerranée pour prouver sa valeur. Je rêve d’une Afrique où les idées ne meurent pas faute de financement. Je rêve d’une Afrique où la jeunesse comprendra que l’entrepreneuriat n’est pas un plan B, mais une voie d’honneur.
Et ce rêve, je ne veux pas le garder pour moi seul. Je veux vous le transmettre.
Chacun d’entre vous est porteur d’un trésor invisible. Ce trésor, c’est votre créativité, vos compétences, votre capacité à innover. Ne laissez personne vous dire que vous êtes insignifiant. Ne laissez aucun système vous enfermer dans la médiocrité.
Si l’Afrique doit devenir grande, ce ne sera pas grâce aux discours politiques, mais grâce aux actes des jeunes. Oui, grâce à vous, qui décidez d’oser malgré tout.
Alors, je vous adresse cet appel : ne vous taisez pas. Ne pliez pas. Ne renoncez pas. Le monde est rempli de sceptiques, mais vous n’avez pas besoin de leur permission pour exister.
Travaillez vos idées. Croyez en votre talent. Soutenez-vous entre vous. Car un jeune isolé peut être ignoré, mais une jeunesse unie devient inarrêtable.
Et souvenez-vous : ce continent n’est pas maudit, il est en gestation. Il n’attend pas des sauveurs venus d’ailleurs, il attend ses propres enfants. Et vous êtes ces enfants.
Alors, levez-vous. Écrivez votre histoire. Et faites-le avec la certitude que, dans 20 ou 30 ans, ce ne seront pas seulement vos noms que l’on retiendra, mais vos œuvres qui auront bâti une Afrique nouvelle.
Avec espoir et conviction,
Un frère qui croit encore
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