17/07/2025
𝙇𝙚𝙨 𝙘𝙤𝙢𝙗𝙖𝙩𝙩𝙖𝙣𝙩𝙨 𝙙𝙪 𝙂𝙖𝙗𝙤𝙣 🇬🇦 𝙖𝙘𝙩𝙚 2
Patience Dabany dit : Ce n'est pas parce qu'on ne parle pas qu'on a rien à dire.
Voyez-vous , le combat pour la démocratie, l'état de droit et la liberté a fait que beaucoup de nos frères et sœurs ont mis fin à leur dignité, à leur intégrité, à leur humanité et à leur amour du prochain. Et le temps a permis de révéler au grand jour ce que beaucoup cachaient dans leurs poitrines.
En effet, plusieurs de nos vaillants traîtres ont emboîté le pas dans ce combat non pas avec sincérité, mais pour infiltrer les véritables combattants avant de les trahir pour de l'argent.
Nous sommes nombreux à avoir été vendus par ceux qui disaient être de véritables défenseurs des droits des citoyens au Gabon.
Pour certaines personnes, j'aime marcher seul.
Je vais dire pourquoi, mais avant sachez que j'étais membre fondateur du Mouvement Nationale des Jeunes de Jean Ping, chargé de la communication porte parole.
En 2016, juste après les violences post électorales, des filles à la solde du pouvoir déchu nous invitaient à la place de l'Indépendance pour y manifester contre le hold-up électoral orchestré par Ali Bongo et ses amis, et beaucoup de non-initiés avaient été pris après s'y être rendus.
Alors que nous dénoncions l'organisation de la Coupe d'Afrique Total 2017 après le massacre au QG de Jean Ping, son ex-garde du corps approché par le pouvoir nous convia à son anniversaire à la sauce créole pour y passer un moment entre combattants.
Surpris par cette invitation, c'est alors que je mis en place une stratégie permettant d'échapper à un plan : Informer les miens, décider d'y aller pour y passer 15 minutes, pas plus.
Sur place, se trouvais l'activiste Patsto Ondo. Lequel était resté jusqu'au bout de l'événement sensé se terminer en boîte de nuit.
Après avoir commandé une cannette de djuno pamplemousse, je décide alors d'interroger l'intéresser sur l'invitation surprise dont nous faisions l'objet. Il va alors me dire que la soirée ne faisait que commencer, car après le restaurant, nous irions en boîte de nuit pour terminer la soirée, il faisait 19h.
Je m'interroge, la plupart des jeunes volontaires qui font le gardiennage chez notre leader n'ont pas assez d'argent pour s'offrir une telle soirée, d'où et comment a-t-il fait pour avoir tout cet argent ?
C'est là que je comprends que tout était fait pour nous garder dans la nasse. Mais c'était sans savoir que je suis fils de gendarme. Comme astuce pour partir de là, j'avais évoqué l'achat d'une ordonnance médicale et le fait qu'en tant que musulman, je ne pouvais aller dans un bar encore moins en boîte de nuit. Je vais quitter les lieux autour de 20h, ce malgré l'insistance de l'assistance.
Je vais informer les miens restés en alerte du flou autour de cette anniversaire, demandant à mon frère Gio Gilbert Nang Mendorme, responsable des jeunes de la Galaxie Ping de ne pas s'y rendre. Il est là, il peut venir témoigner.
Après les avoir laissé pour regagner mon domicile 15 minutes plutard, conformément à la stratégie établie pour échapper à toute tentative de kidnapping ou d'arrestation, c'est au petit matin que j'apprenais via Sophie Ping de Mathusalem, l'avis de recherche lancé pour retrouver Patsto Ondo, qui n'était pas rentré chez lui après l'apothéose « boîte de nuit » prévue à cet effet.
Aux dernières nouvelles, celui-ci avait été arrêté puis conduit dans un lieu inconnu pour y subir les pires sévices.
Selon la victime, le pouvoir d'Ali Bongo avait décidé de faire taire les activistes farouchement opposés à l'organisation de cette coupe d'Afrique qualifiée par nous, de coupe de sang. Ce plan machiavélique savamment orchestré et mis en œuvre par ceux qui disaient se battre pour la cause commune visait notre arrestation.
N'eût été l'intelligence et la sagesse ayant permis de voir un peu plus clair dans cette invitation, j'aurais été arrêté et peut-être même assassiné pour mon insoumission au pouvoir moribond d'Ali Bongo dont les barbouzes étaient prêt à tout pour sa survie.
Contrairement aux activistes volte-face, pour le Gabon, j'ai sacrifié mon avenir. Pour mes convictions, jai frôlé la mort.
J'espère que vous comprendrez l'attitude sectaire qui est la mienne aujourd'hui.
Lire les combattants du Gabon, acte 3.
Mougoula Mabounda Elie Scandela